Sans la montée en puissance de la task force Takuba, pas de réduction significative du dispositif de
Barkhane. Dans une audition à l'assemblée nationale, le général Stéphane Mille, SCOPS, a confirmé l'un et l'autre. Cette baisse de Barkhane interviendra "à l'été" confirme le SCOPS, car la capacité pleine de Takuba (FOC) ne sera pas atteinte avant l'été, soit six mois de retard sur la dernière date (donnée à la rentrée 2020). Malgré une infra construite à marche forcée par les spécialistes de Barkhane, les Tchèques ont pris quatre mois de retard, et n'arriveront qu'en janvier (au lieu d'octobre) et les Suédois, "au premier semestre 2021". Le SCOPS préfère rester désormais vague, en expliquant les efforts nécessaires, herculéens pour que Takuba mature : "sa montée en puissance nécessite un lourd travail avec les capitales mais se poursuit" constate-t-il.Il faut dire qu'à l'origine, le dossier était un bébé du COS, avant d'être repris par la DGRIS et le CPCO. Les Européens avaient compris qu'ils s'entraîneraient au combat avec les meilleures FS d'Europe. Au final, le volume opérationnel est plus réduit que prévu, tout comme le nombre de Français. D'où une forme de désanchantement, pour ne pas dire de déception franche. Les Norvégiens, particulièrement motiuvés à l'origine, ont finalement dit non. Et pour l'instant, peu de volontaires parmi la douzaine de prospects de Paris : l'Estonie, toujours fidèle, la Tchéquie, la Suède. Le général Mille ne cite aucun autre pays d'ici l'été 2021.
Car dans cet univers plus que mouvant, plus personne ne se hasarde à dater l'arrivée des Italiens, pourtant attendus eux aussi en janvier la dernière fois que quelqu'un s'était risqué à évoquer le sujet. Pas de détails sur leur contribution en moyens aériens, attendus comme le Messie, après le départ des Danois, au bout d'un an seulement.
C'est que Barkhane manque... d'hélicoptères lourds, les mêmes engins que Paris se refuse à acquérir en assurant qu'ils ne serviraient à rien... mais pleure dès que ses alliés ne lui en prêtent pas. D'autant plus que les trois Chinook sont désormais divisés en deux : une moitié pour Barkhane, l'autre pour la force de réaction rapide britannique de la Minusma. Et il va de soi qu'au premier britannique qui perdra la vie au Mali, ce sont tous les Chinook qui seront (logiquement) consacrés au sujet.
La situation est loin d'être brillante sur les avions de transport. L'armée de l'air est manifestement dans une mauvaise passe qui dure depuis des années. Sans visu sur une sortie de crise : là aussi, les Européens sont convoqués avec des avions de transport, si possible.
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