Ce devait être une task force très européenne, ce sera surtout et avant tout une task force très
Française. Une centaine de Français vont devoir participer à l'unité qui va devoir mentorer un bataillon des FAMa dans la zone des trois frontières. Seul avantage, au moins, la barrière de la langue en sera moins une, au début.
On semble aussi très loin du format visé il y a un an, qui traquait les 400 à 600 militaires issus d'un réservoir potentiel d'une douzaine de nations Européennes.
Pour l'heure, le top initial est annoncé mi-juillet pour dans trois semaines avec une centaine de Français, pas forcément tous issus des forces spéciales (déjà bien occupées par ailleurs dans Sabre) et une quarantaine d'Estoniens.
Les opérations seront menées depuis la base de Gao ce qui voudrait dire beaucoup de roulage (pas forcément propice à l'effet de surprise) car les problèmes ne sont pas à Gao.
Le rythme de déploiement semble très bridé par de simples questions de logistique immobilière voire de logistique tout court, ce qui interpelle, vu que le sujet est sur l'agenda depuis plus d'un an maintenant.
Ces questions logistiques risquent de ne pas précipiter l'arrivée de la deuxième vague, annoncée pour le début 2021, avec des Suédois (150).
La possibilité que s'y joignent des Italiens et des Grecs est évoquée. Pour autant, ni les uns, et encore moins les autres ont une culture (récente) des opérations cinétiques en Afrique.
Or il va de soi que la zone considérée n'a rien de calme, et les forces spéciales y seront plongées par petites équipes, fondues dans des FAMa qui n'ont pas encore l'habitude d'opérations avec des mentors. Le temps de la connaissance mutuelle, essentielle dans les opérations, peut être long, d'autant plus avec la barrière de la langue.
Le déploiement du 2e REP, binômé avec une unité Nigérienne a bien montré l'intérêt d'opérations dans la durée, avec un format léger.
A ce stade, il n'est pas sûr que ce soit le modèle retenu pour Takuba. Le REP avait son plan d'opérations et le menait avec les FAN, y compris au plus bas niveau tactique. Takuba, elle, accompagnera au combat une unité Malienne qui a son propre programme, pas dicté par Barkhane, qui est la maison-mère de Takuba.
Il va de soi que les premières sorties et bilans (comme les pertes éventuelles), s'il y en a, seront guettés par le deuxième cercle des Takubistes potentiels. Il est manifestement plus large que le premier, mais aussi beaucoup plus indécis, les accusations récurrentes de crimes de guerre n'aidant évidemment pas beaucoup.
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