mercredi 27 mai 2020

On a retrouvé la bonne version de l'opération aérienne

Parfois, il faut emprunter de longs labyrinthes de la communication opérationnelle pour arriver à une
compréhension des opérations. Deux photos partielles diffusées (aucune vue globale n'est offerte pour ce qui est manifestement une photo commémorative de la présence de ces appareils) hier sur le site des armées pourraient laisser entendre que sept Mirage 2000D ont été concentrés à Niamey. C'est le cas. Et depuis un bon bout de temps comme évoqué sur ce blog.
En relisant un premier communiqué sur une opération aérienne, aéroterrestre et terrestre, diffusée la semaine dernière (pour des frappes aériennes intervenues le 14 mai...), une vision manifestement très partielle, qui pourrait être même être ressentie comme orientée, avait été projetée par le texte diffusé.
Hier, en forme de rectificatif, une nouvelle version des faits a affiné, comme on dit, la restitution de ce qu'il s'est réellement passé dans cette opération à base de frappes aériennes qui ont créé un des plus gros bilans instantanés des six derniers mois. Avec, quelques pages-écran plus tard, l'interview d'un pilote de chasse. Là on comprend vraiment que quelqu'un a dû crier très fort dans la chaîne militaire pour s'étonner de la présentation si partielle des faits.
Cette nouvelle version, baptisée sobrement "éclairage sur l'action de la composante aérienne dans cette opération" éclaire en effet le fait que c'est un Reaper qui a détecté le groupe ciblé par la suite, qui a ensuite assuré le rôle d'on scene commander. "C'est l'atout de la composante chasse, nous intervenons avec beaucoup de fulgurance et une puissance de feu" explique un autre pilote de chasse.
Enfin, un passage qui a dû coûter beaucoup en efforts, "le drone Reaper a tenu un rôle essentiel dans cette opération".
De fait, après avoir permis comme OSC le largage des bombes des muds, il ne faudrait même pas exclure que le Reaper a lui-même participé aux frappes.
Il ne s'agit évidemment pas ici d'opposer les capacités (et les armées qui les assurent) déployées en opérations (des forces terrestres sont intervenues au sol, exposées à d'autres risques), ni même de les hiérachiser, mais d'attribuer à chacun le rôle factuel qui est le sien. Car nul n'ignore par ailleurs que sans tankers, il n'y a pas d'opérations aériennes de... chasse, sans spécialistes logistiques, la nourriture n'arrive pas dans l'assiette de ces aviateurs qui fonctionneraient donc moins bien sans, bref tout le monde compte. Et que sans euros, il n'y a de guerre.

Mes infops et photos sur le twitter @defense137.