jeudi 7 mai 2020

L'AJD dénonce des dysfonctionnement dans la com de défense (actualisé 10 mai)

Bien que n'ayant pas toujours été membre de l'association depuis que je suis journaliste, je n'ai pas
souvenir d'un précédent de rappel aux autorités, de la sorte, et avec une aussi longue liste de reproches. Ce jour, l'AJD, qui revendique 140 adhérents, dénonce dans un texte diffusé en interne et à l'externe des "dysfonctionnements multiples et récurrents" et en cible les responsabilités.
Pour l'essentiel, certains de ces problèmes existaient déjà avant la crise actuelle (ils avaient notamment été évoqués lors d'une très longue réunion avec la DICOD en 2019), qui les a amplifiés. Comme je l'ai souligné hier dans un long post, des non réponses augmentent singulièrement le risque de désinformation et de fake news. Certains ont déjà été révélés en creux sur ce blog, lors de multiples posts.
Voici le texte diffusé par l'AJD, sous le titre de "Lettre ouverte de l'AJD" :
"L’Association des Journalistes de Défense, au nom de ses 140 adhérents représentatifs de la diversité de la profession, prend la plume pour porter à la connaissance de tous, les dysfonctionnements multiples et récurrents qui affectent la communauté des spécialistes des questions de défense. Existant avant la crise, ils se sont aujourd’hui multipliés, entravant de plus en plus l’exercice de notre métier.
A l’évidence, leur origine et/ou leur résolution relèvent de la responsabilité des grands communicants du ministère des Armées. En voici une liste non exhaustive :
- absence de réponse étayée en temps et en heure aux questions posées
 - sélection arbitraire des journalistes ayant accès à certaines sources
 -pressions exercées sur des journalistes, en particulier à la suite d’articles ayant « déplu »
- mensonges, délibérés ou non, de la part des communicants.
 - traitement sur le même plan des journalistes professionnels et des influenceurs.
L’AJD souligne que le fait d’alimenter les journalistes professionnels en temps et en heure est la meilleure façon de lutter contre les informations erronées ou fake news. Que servir en priorité, voire en amont, les spécialistes des questions de défense est aussi le gage d’obtenir une information de qualité sur des sujets complexes qui nécessitent de la mise en perspective. Dans ce contexte de crise informationnelle, un expert des questions défense qui ne démontrerait aucune plus-value professionnelle perdra vite toute crédibilité sein de sa rédaction. De nombreux médias ont déjà fait le choix de s’en priver, au nom des économies. Les communicants de défense et leurs responsables peuvent contribuer, ou non, à préserver la légitimité de ceux d’entre nous qui ont su résister à cette évolution."

Vos éventuelles réactions peuvent être envoyées sur mon mail ou mon twitter.

Mes infops sur le twitter @defense137.

Actualisation 10 mai :
Dans un long article réalisé par le site arrêt sur images le 8 mai, le cabinet de la minarm a renvoyé l'auteur sur la DICOD, qui évoque la tenue d'une réunion avec l'AJD la semaine prochaine. Hier, le bureau de l'AJD n'avait pas été avisé de cette proposition.
La lettre de l'AJD a notamment été évoquée dans une dépêche de l'AFP, qui irrigue les médias Français, dans le Figaro, ainsi que d'une façon pour le moins originale par mon collègue Lignes de défense.