Ce soir, l'audition de Christophe Castaner et Laurent Nunez (arrivés à 20h15, soit 15 minutes
après l'heure) n'aura duré que 75 minutes, la présidente de la commission des Lois, Yaël Brun-Pivet restant intraitable sur l'agenda parlementaire à tenir ensuite dans l'hémicycle à 21h30. L'audition aura ressemblé à quelques unes de l'affaire Benalla, les parlementaires présents pestant contre l'impossibilité de poser leurs questions.
Le préfet de police, les deux directeurs généraux de la police et de la gendarmerie n'ont quasiment pas été interrogés sur les moyens qu'ils ont à leur disposition, une question pourtant centrale.
Peu de questions précises, peu de réponses précises. La whip UDI de la commission des Lois Elodie Jacquier Laforge a en bien glissé une, évoquant le fait que les casseurs étaient désormais aussi protégés que les policiers et gendarmes, il fallait donc adapter les tactique et le matériel (à cet égard le grenadage massif s'est avéré assez inefficace, sauf à relancer l'industrie de la grenade lacrymogène en France). Mais coincée en fin d'audition, elle n'a pas obtenu de vraie réponse.
C'était pourtant l'occasion de parler matériel, une des clés, avec la tactique opérationnelle, des échecs du weekend.
Christophe Castaner s'est borné à re-évoquer les entailles dans les forces mobiles opérées depuis dix ans. La RGPP a assuré le plus gros de la saignée.
A plusieurs reprises, l'expression de "mobilisation exceptionnelle" est revenue pour évoquer celle de samedi, qui ne consommait, en fait, "que" 49 forces, contre 100 pour la COP21. Il reste donc beaucoup de marge.
Accusé par le LR Eric Ciotti de ne pas avoir consacré suffisamment de forces mobiles aux casseurs, le préfet de police a juré avoir mobilisé 2000 hommes (BAC, BRI-PP, DOPC, DSPAP, CRS, EGM) au travail direct sur les casseurs. Il n'a pas évoqué le matériel, notamment les camions-pompe à leur disposition pour disperser les groupes.
Accusé de ne pas avoir suffisamment protégé le symbole constitué par l'Arc de Triomphe, le ministre a répliqué y avoir consacré deux forces mobiles, avant qu'elles ne doivent reculer sous la pression des casseurs. En un mot comme en cent, et personne n'est venu l'attaquer dans ce registre, une vie de policier ou de gendarme ne valait pas les tags et les ravages. Mais aucun parlementaire ne s'est étonné que l'édifice soit resté ouvert alors que le risque de manifestation violente était évident.
Ceci, alors qu'ici ou là, on réclame une protection militaire sur le site. Si on ne peut que déplorer les ravages sur le symbole, on ne peut que constater que d'autres édifices incarnent aussi dans Paris et ailleurs les symboles républicains et que les professions en tenue ne suffisent pas à les protéger.
La présence d'une section Sentinelle samedi, avec ses Famas, sur ce site, ne semblerait pas une idée excellente. Et va à l'encontre de l'évolution du plan Sentinelle que les autorités militaires ont assez justement promue.
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