L'électron libre des LR à la commission des Finances de l'assemblée nationale livre comme
d'habitudeun rapport touffu sur le projet de budget défense. Le député de la Haute-Marne regrette notamment que la nouvelle DMAE a choisi comme programmes-référence des matériels sujets à effet d'aubaine comme le Cougar (dont la disponibilité est tellement basse qu'elle ne peut que remonter : elle doit doubler en trois ans, dont arriver à 46% ce qui n'a rien d'extraordinaire...) ou le Rafale (la DMAE ayant fait preuve d' "opportunisme" puisque le contrat pluriannuel arrivait à terme).
Pour le Fennec, l'élu s'inquiète de la part qui sera donnée au prix (90% du choix) sans mise en relation avec la qualité de la prestation. L'intégration de l'ATL2 dans le package interroge aussi alors que l'appareil va commencer son programme de refonte à mi-vie.
"Les différents programmes choisis pour expérimenter la rénovation du MCO aéronautique ne permettront pas d’évaluer la réelle efficience des mesures prises à l’aune du seul taux de disponibilité des aéronefs. Il sera aisé au Ministère des armées de se féliciter d’une amélioration de la disponibilité, mais cette dernière sera impactée avant tout par des éléments extérieurs à la réforme de la structure. (...) Aucun équipement situé dans la zone critique (équipements récents avec un taux de disponibilité inférieur à 40 %) n’a été sélectionné : les hélicoptères Tigre, NH90 et Caracal et l’avion de transport A400M. Or, ces appareils constituent les dernières acquisitions opérées par la DGA. Comprendre leur faible disponibilité eût été utile pour corriger au plus vite les modalités d’acquisition et de contractualisation actuellement à l’œuvre au sein du ministère des armées."
Le turbulent député explique aussi qu'une enquête de la cour des Comptes sur les externalisations doit rendre ses conclusions le 19 janvier 2019, avec plusieurs mois de retards du fait des délais de réponses pris par le ministère des armées. Sans pour l'instant choisir d'autres termes, l'élu livre ses "motifs d'étonnement" quant aux passassions de marché d'externalisation pour les largages de parachutistes.
"Chaque unité (du CFST, NDLR) a recours de façon indépendante et non coordonnée à des sociétés privées ou associations pour l’entraînement des hommes. C’est ainsi que le 1er RPIMA et le 13e RDP, distants de 180 kilomètres, ont recours au même type d’appareil mais par des marchés publics séparés, souligne-t-il.
Interrogé par votre rapporteur sur la capacité de l’armée de l’air à acquérir en patrimonial des appareils légers pour répondre aux besoins convergents des différentes unités parachutistes du Sud-Ouest, le chef d’état-major de l’armée de l’air a reconnu que cette possibilité a été jusqu’à présent insuffisamment étudiée, laissant les unités de l’armée de terre agir par elle-même. Ceci démontre que l’instruction de la DAF (direction des affaires finacnières, NDLR), notamment en ce qui concerne les études préalables à toute externalisation, n’est pas suivie d’effet.
François Cornut-Gentille, qui avait déjà été très actif pour trouver des anomalies dans le transport stratégique, s'étonne aussi des évolutions de formulations dans les appels d'offres dans le tactique, y compris donc on l'aura compris, sur le territoire national.
Le début, vraisemblablement, d'un long, long, très long feuilleton.
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