La LPM n'ayant pas pris la mesure de l'état de délabrement de la trame hélicoptères des armées et de
la forte attrition des dernières années (dont 4 Gazelle perdues en même pas sept mois...), il reste possible néanmoins de retrouver des marges de manoeuvre pour gérer la crise dans les dix ans à venir qui ne règleront donc pas fondamentalement la donne.
D'abord, aller chercher des hélicoptères qui ont une sous-activité, un sujet qui n'a pas fait l'objet d'une traque très vigoureuse des états-majors. On peut trouver ainsi une demi-douzaine d'hélicoptères pas très occupés à la DGA (pas forcément utilisables tels quels, mais ils peuvent rendre des services) et au groupe interarmées d'hélicoptères (GIH). Cette unité n'a pas trouvé son régime de croisière opérationnel depuis 2006, et d'ailleurs, l'armée de l'air a déjà retiré sa contribution de deux machines. Ce soutien au ministère de l'Intérieur doit désormais disparaître : le ministère peut, en interne, gérer la situation.
Ses antennes GIGN et RAID maillent désormais mieux le territoire, et la gendarmerie peut acquérir des hélicoptères manoeuvre, si le besoin est si patent.
La question peut aussi être posée sur la flotte utilisée par le GAMSTAT.
La colocalisation des Caracal dans l'armée de l'air, un dossier qui a pris une dizaine d'années de retard du fait des actions successives de l'armée de terre, ne produira que des effets vertueux, en concentrant la ressource en pièces, mais aussi en ressources humaines. Elle ne peut que relever le taux de disponibilité de cette flotte, puisque la disponibilité des Caracal Terre est notoirement basse depuis des années, alors que ses hélicoptères sont les mêmes que ceux de l'armée de l'air. Avec 18 Caracal à Cazaux, on peut enfin pouvoir aligner plusieurs plots Resco (dans le contrat capacitaire des armées) et offrir au COS plusieurs modules d'opérations spéciales armables et ravitaillables en vol. Cette décision est simple à mener : il suffit d'un trait de crayon du CEMA.
En réduisant le nombre de bases de déploiement des Puma et des Gazelle, on peut aussi prendre en compte le manque patent de mécaniciens et l'insuffisance des pièces de rechanges. Bref les sites doivent être spécialisés par types de machines, afin de prendre durablement en compte les problématiques de MCO.
Il faudra aussi se poser la question dans la marine de savoir si un appareil aussi coûteux que le Caïman, à l'achat et à la mise en oeuvre, doit servir au sauvetage en mer. Là où des appareils civils feraient très bien le travail, comme c'est le cas en Grande-Bretagne notamment.
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