Partout où il y avait aujourd'hui plus d'un légionnaire, Camerone était fêté, partout dans le monde,
aujourd'hui. En quelque sorte, il est même vrai de dire que le soleil ne se couche plus sur la Légion, du bureau de recrutement ouvert récemment en Nouvelle-Calédonie, jusqu'au 3e REI qui veille sur le CSG et la fôret vierge, en passant sur le Liban (où le 1er REC a les commandes du GTIA Daman) et l'Afrique (avec le GTIA 13e DBLE) A Aubagne, la Légion a reçu un hommage comme rarement elle en reçoit, avec le discours enflammé d'un Premier Ministre imprégné des valeurs qu'elle défend.
A vrai dire, Edouard Philippe ne pouvait pas commettre de fautes de goût, guidé par un chef de cabinet militaire -le général Benoît Durieux- issu lui-même de la Légion, ce qui s'est noté dans le discours du chef du gouvernement.
Mais c'est Edouard Philippe qui prononçait, et manifestement, le Premier Ministre tenait à ce qu'on se souvienne de son passage, tressant des lauriers aux képis blancs.
"Camerone témoigne des plus belles vertus militaires : le courage qui permit à ces hommes de se dépasser et d’entrer dans la légende ; la volonté de faire face et de ne pas subir ; la fidélité à la parole donnée car c’est l’honneur du soldat ; l'esprit de sacrifice enfin, qui pousse les légionnaires à charger à la baïonnette un ennemi trente fois supérieur en nombre, alors qu’ils savent qu’ils vont mourir." (...)
La Légion étrangère dit en réalité beaucoup sur la France, sur ses valeurs, sur son armée. Elle dit d’abord qu’il n’est pas de grand destin sans engagement, sans effort, sans éducation, sans volonté, sans idéal. Elle dit aussi qu’il n’est pas de grande réussite sans confiance, sans ouverture, sans capacité à s’adapter aux réalités du monde et aux soubresauts de l’histoire. Elle dit finalement l’importance du collectif, de la discipline, des forces morales et de la profonde dimension humaine dans les grandes aventures. (...)L’évocation de nos morts et de nos blessés m’amène à vous dire combien, face aux défis du monde, sous l’autorité du Président de la République, le Gouvernement est mobilisé pour une France forte
et lucide, où la crédibilité militaire que vous incarnez est une pierre angulaire de notre défense et de notre sécurité."
Le PM a aussi évoqué la mémoire de deux légionnaires morts récemment en opérations (1), et les blessures infligées à d'autres, lors de l'attaque de Tombouctou. Rien de larmoyant -comme les légionnaires le déteste- mais une façon de rappeler que dans les bureaux, à Paris, on suit les compte-rendus.
Edouard Philippe a donné deux certificats de naturalisation, décoré quelques légionnaires, mais surtout, s'est immergé dans l'histoire de la Légion, en s'autorisant une longue (52 minutes) visite du musée de tradition, là aussi, une première.
On ignore la suite : les VIP ont été ensuite aspirés à l'abri des regards.
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(1) le sergent Anthony Valverde de la 13e DBLE s'est tué à Mayotte et le caporal Bogusz Pochylski du 2e REI a perdu la vie à Bagdad.