Alors que le propre chef d'état-major de l'armée de terre s'est publiquement interrogé sur les mérites
des drones MALE (1), son collègue de l'armée de l'air a plutôt mis le paquet pour illustrer la montée en puissance de cet outil incontournable dans les conflits asymétriques. Il a ainsi dévoilé que début avril, 15 équipages (35 attendus en 2021) seraient disponibles au sein de l'escadron de drones 1/33 Belfort et rappelé qu'à l'horizon 2030, le parc de drones sera quatre fois plus élevé qu'actuellement (2).
La charge ROEM, reculée pour raisons de changement de boss à la maison blanche, doit arriver en 2020, si la commande est évidemment passée en 2019. L'armement, lui, est attendu en 2019-2020. Mais, a rappelé le CEMAA, un "drone avance à la vitesse d'un drone", il ne faudra donc attendre de cette capacité que des frappes d'opportunité, le chasseur gardant la main en matière de vitesse et de variété d'emports.
Dans son audition, le patron des aviateurs a aussi un mot pour ses équipages, qui auront connu une montée en gamme extrêmement rapide (et pour tout dire inédite dans l'histoire de l'aviation), tout en maintenant un rythme sur-humain, avec pas moins de huit mois d'opex par an. Sans doute parmi les militaires les plus mobilisés et le plus régulièrement, depuis dix ans.
(1) voila ce que le CEMAT avait écrit dans sans audition : "Le renseignement tactique a besoin de capteurs de terrain. Actuellement, on laisse à penser qu’on peut faire la guerre – comme dans les téléfilms – grâce aux drones, opérationnels de jour comme de nuit. En réalité, si vous interrogez le général Guibert qui commande l’opération Barkhane, il vous expliquera que le Reaper est certes efficace, mais dans un cadre espace-temps assez limité. Il est également utile pour confirmer un renseignement dans un espace extrêmement restreint. Un Reaper transmet une image de cent cinquante mètres sur cent cinquante. À l’échelle de l’Europe ou du Mali – aussi grand que la France, le Portugal et l’Espagne réunis –, un Reaper ne permettra donc pas de faire du renseignement.
En revanche, vous apprenez beaucoup quand vous vous promenez dans les villages, quand vous discutez avec les gens sur les marchés, ou plus généralement lorsque vous faites du renseignement d’origine humaine. Ces informations peuvent ensuite être éventuellement confirmées par des moyens de renseignement technique. C’est ce travail de terrain que l’on appelle renseignement tactique."
(2) si tout est respecté, l'armée de l'air aura à ce même horizon quatre fois plus d'ALSR que prévu. L'armée de l'air a aussi gagné un CUGE de plus. Sans doute les seules victoires de l'aviation dans cette LPM. Mais je peux me tromper.
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