Petit moment de légèreté dans un numéro d'Inflexions consacrés aux "enfants et la guerre", l'ancien
CEMAT Elrik Irastorza raconte ses années d'enfant de troupe à Autun entre deux cassures de notre histoire, 1961 et... 1968. La plume de "Totor" comme l'armée de terre l'a affectueusement baptisé est plutôt ciselée dans ce récit en noir et blanc qui vaut le détour. L'ancien CEMAT y rappelle qu'à l'époque, il y avait moitié fils de militaires -"très peu" d'enfants d'officiers-, et moitié fils de civils. Il n'y avait pas de bahutage sur place et que cela n'enlevait rien à la rusticité et à la cohésion des élèves (ce qui démontre si besoin était qu'il ne faut pas se tromper de débat). Un des ciments devait en être l'unique douche -collective- hebdomadaire.
Un passage à découvrir, assez poilant, où le jeune élève (11 ans à l'époque) rappelle comment il fut ramené entre deux gendarmes à Autun, après avoir loupé l'arrêt du train, et s'être retrouvé gare d'Austerlitz.
Au passage, il casse aussi l'image d'Epinal de l'adjudant Kronenbourg distributeur de baffes viriles, évoquant plutôt des sous-officiers bienveillants, et la seule peau de vache de ses souvenirs semble avoir été un... officier. Le général enfonce aussi un autre clou : son père était maçon, et sa mère éduquait cinq enfants. Une belle illustration de l'ascenseur, pour celui qui à Autun, n'envisageait pas encore de faire carrière.
Inflexions, 13 EUR.
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