"Waow !". Même prévenu, le blessé de guerre n'en revient pas d'avoir pour lui tout seul huit pilotes
de la Patrouille de France, promo 2018, en habit de lumière, avant même que le grand public ne puisse les voir évoluer dans le ciel (1). Dans la petite piaule de l'institution nationale des Invalides, déjà des souvenirs de régiment, de vedettes, de la famille sur les murs. Et désormais, la photo collective de la PAF, dédicacée. L'échange reste bref, chacun reste presque ébahi par son (ses) vis-à-vis.
Pour les pilotes, dans la fleur de l'âge, et en possession de tous leurs moyens physiques, la découverte du blessé, quasi-immobile dans son siège, est une réinitialisation brutale, un rappel des risques encourus par le militaire.
Tous anciens pilotes de combat, ils les connaissent, pourtant. Ils ont même eu la piqûre de rappel, le temps d'un vol au-dessus des Invalides, pour célébrer leurs as, en transportant deux blessés du CPA 10, il y a quelques semaines, en place arrière de leurs Alpha Jet. Un moment marquant pour les pilotes de la précédente équipe -les deux tiers sont restés d'une saison sur l'autre-.
Ces blessés et leurs frères d'armes des deux autres armées les avaient aussi accompagnés sur la tournée américaine, le CEMAA y avait tenu. L'accueil de ces blessés français a été extraordinaire dans les meetings : ovationnés comme des héros par des centaines de milliers d'Américains, qui ont pu ainsi, l'espace d'une fête aérienne, que les bloody Frenchies étaient bien avec leurs boys dans la lutte contre le terrorisme.
La PAF planche déjà sur d'autres projets de ce type, Athos 1 (le leader) évoquant le devoir de "reconnaissance" dû aux blessés, en se plaçant d'ores et déjà dans le sillage de son prédécesseur.
Autre chambre, autre blessé, là aussi très touché. L'échange est bref, car le militaire, plus jeune que les pilotes, part en perme. Ils ne se sont pas quittés sans prendre date pour la saison 2018, et après avoir échangé le patch de la saison américaine, et le "coin" correspondant.
La PAF est repartie, trop tôt, rejoindre le congrès de la chasse, réfléchir à d'autres conséquences de l'engagement militaire.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.
(1) ce matin, la Patrouille était dans un hôpital parisien, à la rencontre des enfants malades.