Il y a seulement quatre ans, il caracolait avec sa brigade sur les pistes du Mali, le voila, avec deux
étoiles de plus (1), major général de l'armée de terre. Après un passage au poste de directeur adjoint de la DICOD puis de fournisseur de charbon pour les soldats de l'armée de terre, en veillant sur les programmes, à l'EMAT.
Sans aucune forme de surprise, Bernard Barrera (55 ans) succède au général de la Chesnaye comme MGAT, et devient le deuxième quatre étoiles en activité issu du 16e Chasseurs, son régiment de coeur (2).
Le MGAT est le patron de l'état-major, à lui d'assurer la cohérence d'ensemble, et cela fait aussi de lui un candidat possible à la succession du général Jean-Pierre Bosser. Assez sérieux, même, par rapport à ses concurrents, il dispose d'un accent rocailleux, et d'une image très positive dans la troupe, qui voit en lui le général qui n'a pas hésité à faire déchausser son état-major, à l'époque, pour trouver rapidement une solution aux chaussures qui rendaient l'âme. Les Servaliens lui doivent aussi la douche hebdomadaire, l'oignon, ou encore la binouz du soldat : Barrera connaissait le carburant des soldats soumis à rude épreuve, et leur a trouvé la bonne station-service. Le même est aussi capable, encore, d'aller populariser la cause des blessés de guerre à 4000 m avec les chuteurs du 2e REP (photo ci-dessous).
D'ici là, plusieurs gros morceaux l'attendent, dont la mission impossible de faire entrer tous les programmes prioritaires dans la chaussette budgétaire (les optimistes disent la valise). Pas forcément plus facile que Serval : à l'époque, il ne s'agissait que de trouver 20 tonnes d'eau chaque jour pour alimenter les soldats et des obus de 120 mm...
(1) soit quatre, le nombre de citations sur sa croix de la valeur militaire, un volume peu courant chez les généraux.
(2) l'autre est le général Bruno Le Ray (56 ans).