Alors que ses opérateurs restent postés à la pointe du combat sur l'arc de crise, le Commandement
des opérations spéciales faisait rayonner ce matin aux Invalides ses 25 ans d'existence, dans la discrétion et devant quelques relais d'opinion très choisis, sous la présidence du major général de l'EMA, l'amiral Philippe Coindreau.
Parmi ces VIP, plusieurs parlementaires, comme les sénateurs Jacques Gautier et Daniel Reinier, qui auront font avancer la connaissance des besoins du COS en matériels, mais aussi le député européen Arnaud Danjean. Dans le carré VIP, quelques industriels aussi, comme des réprésentants de Diginext ou de Babcock MCS, ou encore du fabricant de fusils HK qui a équipé le COS de pied en cap, avec les HK416 puis lu HK417, mais bien avant, avec les HK MP5 et G36 et le PA USP.
Plusieurs personnels issus ou pas du COS ont été distingués par des décorations. Le général (Air, désormais en réserve) Thierry Caspar Fille-Lambie n'a jamais fait partie du COS, mais il a fait avancer la cause des forces spéciales lorsqu'il était encore dans l'armée de l'air. La plupart des autres sont des opérateurs du COS en service. Plusieurs d'entre eux ont été blessés, par des mines, IED et armes à feu. L'un d'eux est opérateur image au sein du CFST, et a tenu à être présent : il tient sur ses béquilles et a manifestement bon moral, malgré la blessure collectée au Levant. Sur d'autres béquilles, un opérateur du 1er RPIMa. Le plus touché est un commando du CPA 10, blessé le 2 octobre par un drone piégé de Daech, comme l'avait expliqué ce blog à l'époque. Avec son camarade, grièvement blessé au même moment (aussi dans les rangs), il sera aussi présent dans une autre prise d'armes, qui honorera le président de la République, dans quelques jours. Pour ces commandos aguerris, un long combat, celui de la convalescence, commence.
Le propre fanion du COS a été décoré, une première.La citation est assez complète, et récompense la capacité du COS à faire autrement, dans des conditions comme souvent assez dégradées.
Le problème du jour est qu'il y a trop de décorations (une quarantaine apparemment) pour trop de faits d'armes : une cérémonie non officielle a dû avoir lieu, hier, pour écouler en quelque sorte le stock, tout en permettant de créer un moment de cohésion et d'échange, finalement pas si courant.
La plupart des opérateurs du COS présents à cette cérémonie sont multi-décorés. Les gardes au drapeau ont des poitrines lourdes : médaille militaire, valeur militaire (avec pas assez de place pour les clous), légion d'honneur. Le gardien du drapeau du 1er RPIMa a douze citations mais on retrouve le même problème un peu partout...
La cérémonie a mis sur le devant de la scène tout les composants du système forces spéciales : commandos, mais aussi opérateurs de la chaîne santé, innovateurs, partenaires extérieurs comme le GIGN, dont le chef est présent.
Comme il l'explique en privé plus tard, le patron des opérations spéciales a tenu à mettre en valeur ses subordonnés par cette prise d'armes intime, alors que plus de 500 opérateurs sont déployés, actuellement du Sahel à l'Irak. Il a aussi tenu à honorer les blessés, les morts. Les familles, essentiellement des épouses, quelques enfants, sont les dernières distinguées ce matin, par une accolade, une phrase. Elles font, comme le dit l'amiral Laurent Isnard, partie de la "famille", même si elle ne portent pas de HK416, mais la douleur d'avoir perdu l'être aimé.
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Remise de la CVM à titre collectif sur le fanion du COS. Photo : COS