Sylvie Goulard, réputée grande travailleuse, a donc quitté son poste de ministre au bout de seulement
33 jours. Celle qui fut la deuxième femme de l'histoire de la Ve à occuper l'hôtel de Brienne aura aussi été la ministre à la carrière la plus brève, loin devant Alain Juppé.
Comme tous ses collègues du gouvernement, son intronisation avait été précédée, à la demande du Premier Ministre, Edouard Philippe, d'un contrôle de probité (une première sous cette forme).
Pendant cette période assez brève et à la différence de la plupart de ses collègues du gouvernement, la ministre n'avait pas souhaité avoir trop de presse autour d'elle, le temps, expliquait-elle, de prendre en compte l'épaisseur de ses dossiers. Ce genre de choix est rarissime chez un ministre dont c'est la toute première fois. Certains y avaient vu une volonté de ne pas pas faire de déclarations tonitruantes, d'autres, de ne pas être prise en flagrant délit de découverte complète.
En 33 jours, elle aura pu se rendre au SSA (Percy), à la DGA (Bruz), dans l'armée de l'air (avec Edouard Philippe en Haute-Marne) qui auront accueilli la ministre dans leur activité courante. Mais ce sont surtout l'armée de terre et la marine qui auront tout spécialement mis les petits plats dans les grands, pour conquérir leur nouvelle ministre.
L'armée de terre avait mobilisé la STAT pour une présentation en réduction de ses capacités, tandis que la marine a fait encore plus avec la frégate Forbin, devenue le centre d'une opération aéromaritime. La ministre avait ensuite visité les chantier du Charles de Gaulle et un SNA, le Rubis. Elle devait rencontrer ses homologues féminines européennes, apprenait-on même encore ces dernières heures, en contradiction totale avec d'autres informations évoquant une décision prise la semaine dernière de quitter le gouvernement après le deuxième tour seulement.
Ce départ non prévu -Emmanuel Macron avait indiqué nommé ses ministres pour cinq ans- a deux conséquences immédiates : il va retarder le lancement de la revue stratégique, et sans doute des nominations attendues rapidement.
Emmanuel Macron doit en effet renouveler, remodeler diront certains, la haute hiérarchie militaire. Certes, chaque année, des changements interviennent, mais la façon de procéder aux choix, de privilégier un profil plutôt qu'un autre, contribue évidemment à régénérer la population des généraux. Illustration dans les semaines à venir, avec un PAM qui ne serait pas stabilisé avant la 3e semaine de juillet.
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