Mon camarade Olivier Fourt propose lundi sur son antenne un grand format sonore sur les MALE
de l'armée de l'air opérant dans la bande sahélo-saharienne . Après un an d'efforts, de conviction, il a pu balader un peu son micro, dans un cadre très contraint, dans la cabine de contrôle du vol, mais aussi, dans la salle de mission, rencontrant les quatre membres d'un équipage et éclairant cette communauté à part.
Le grand format sera audible sur l'antenne Afrique à 6:37, 9:40 et 14:10, et 14:40 sur l'antenne Monde.
Même pas toujours très concrets (aucun lien n'est fait avec les opérations) et parfois issus de leur vie quotidienne un peu décalée, des sons néanmoins rarissimes dans ce monde traditionnellement silencieux. Une communication encadrée et souvent minimaliste qui explique, aussi, des problèmes récurrents de recrutement, malgré un intérêt opérationnel que personne ne conteste (pour autant qu'on puisse, évidemment, le toucher du doigt).
Les MALE n'ont pas de sens par eux-mêmes, mais inscrits dans un réseau ISR global, car leurs capteurs sont à faisceau étroit -une paille disent les informés, il faut donc les associer à un capteur grand champ- et oeuvrant au profit des forces terrestres (qu'ils peuvent protéger) et aériennes (à qui ils peuvent offrir des cibles, vu qu'ils sont désarmés). Pour, évidemment, les grandes lignes.
Barkhane et surtout Sabre (à près de 90%) sont dévoreurs d'ISR. Mais les MALE eux-mêmes dévorent leur RH, par tranche de 6h, ce que montre bien le sujet, mais aussi vol après vol : avec les équipages sur place (notoirement moins nombreux que les avions), il n'y a tout simplement pas assez de capacités pour gérer dans la durée un très grand nombre d'orbites simultanées.
L'ISR piloté, qu'il soit amené par la marine (ATL-2), l'armée de l'air (avec ses capacités aériennes et... terrestres) ou encore des contractors (cf l'avant-dernier RAIDS AVIATION), et évidemment, les alliés américains, a donc de beaux jours devant lui. Il est d'ailleurs lui-même... en quantité insuffisante.
Au premier coup de chaud, d'ailleurs, il faut arbitrer la course du MALE, voire la prochaine mission prévue. Et, régulièrement, laisser tomber Barkhane, pour Sabre.
Une tendance qui s'accentuera, dès que la logique aura triomphé, aboutissant à armer les MALE, comme c'est le cas partout ailleurs. La France aura alors fermé quatre années d'une exception opérationnelle. Et le plus tôt sera sans doute le mieux : en matière de lutte contre le terrorisme, les fenêtres de tir sont parfois assez étroites.
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