Fixés par le président en personne, l'objectif de formation des forces africaines par la France est tenu
au niveau continental, et même légèrement dépassé pour les Eléments français au Sénégal (EFS), le premier pôle de coopération régionale issu des restucturations de la carte des implantations françaises en Afrique.
Jean-Yves Le Drian, à son arrivée à l'hôtel de Brienne, y avait vu un levier pour enrichir les mises en conditions opérationnelles des armées africaines qui se déployaient au Mali dans le cadre de la Minusma, puis de la Minusca.
Il avait d'ailleurs pu, en personne, mesurer l'apport de ces détachements d'instruction opérationnelle (DIO) lors d'un déplacement au Sénégal en mai 2014.
A eux seuls, les EFS ont formé 11.000 africains, dont la quasi-totalité se déployaient dans les semaines qui suivaient au Mali (Minusma) ou en Centrafrique (Minusca). Leurs enseignements dans la lutte anti-IED, ou dans le sauvetage de combat ont donc clairement contribué à sauver des vies, même si les troupes de la Minusma, on l'oublie souvent, sont celles qui sont à la fois le plus ciblées, et qui paient le plus lourd tribut humain dans la BSS. Très loin devant Barkhane.
Ces DIO réalisés dans toute la sous-région ne se limitent pas à des enseignements pratiques, dans un camp confortable, mais aussi sur le terrain, lors des opérations tripartites menées dans le cadre du G5 Sahel. Les EFS sont donc doublement impliqués -et exposés- dans les opérations en BSS.
Jean-Yves Le Drian découvre les mérites comparés de la Kalach et de la M16, à Dakar; en 2014. Photo Jean-Marc Tanguy.
Pas d'OMP sans casques bleus, mais pas sans matériel non plus. La France forme, mais va donc aussi accentuer le rythme et la nature de ses cessions de matériels, a dévoilé Jean-Yves Le Drian (ici en 2014 à Dakar) au Forum de Dakar, hier. Photo Jean-Marc Tanguy