C'était le 28 novembre 2014 : trois Mirage 2000D, bientôt rejoints par trois autres, parvenaient sur la
base H5 de l'armée de l'air jordanienne. Depuis, la BAP -une des trois de l'armée de l'air, soit deux de plus que le contrat du livre blanc- vit au rythme de décollages quasi-quotidiens, et de frappes qui sont devenues quasiment la règle, elle aussi quasi-quotidienne, depuis les attaques terroristes en France, qui ont fait évoluer la position politique française.
Ces navigants de la chasse, pilotes et navigateurs, alignent un bilan exceptionnel de décorations et de consommation de munitions. Certains ont déjà plusieurs tirs Scalp à leur actif -une arme dont l'emploi a été banalisée à Chammal-.
Les Mirage 2000D ont été renforcés ponctuellement par les Mirage 2000NK3, et remplacés depuis l'été par les Rafale (également déployés en pré-positionnement aux Emirats Arabes Unis), mais cet effort dans la durée aura achevé d'éroder leur potentiel, tout en fragilisant la formation des jeunes équipages. Il faut rappeler que l'extrême hétérogénéité de la flotte a contribué à faire peser l'effort sur les mêmes exemplaires qui possèdent tous les pré-requis (radios cryptées, L16, Rover, etc).
Le Detchasse n'est pas qu'un ensemble d'équipage, mais aussi un garage de haut niveau très loin des lignes de soutien de la métropole. Dans ce domaine, les mécanos auront réalisé des miracles pour tenir la disponibilité, et rendre des "surges" possibles.
Il ne faut pas l'oublier, par-delà le détachement chasse, la base aérienne projetée est un village de 400 français environ au coeur du désert, qui doit aussi réaliser sa logistique propre (toute la brigade aérienne de projection y a contribué), mais aussi sa protection. Car si son positionnement est idoine pour les missions des chasseurs, il est aussi un facteur d'insécurité pour les occupants. Dans ce domaine, l'armée de l'air a donc dû relever le niveau de force protection offert.
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