Dans un style de communication décomplexée qu'on connaît mal de ce côté-ci de la Manche, le
groupe britannique rappelle ses victoires en Grande-Bretagne, mais aussi en France, avec des ambitions très précises qu'il devrait à nouveau faire entendre lors des prochaines universités d'été de la défense (5/6 septembre à Paris), dont il est un des sponsors.
Dans un document diffusé sur le site des UED, le groupe livre une avalanche de chiffres qui donnerait le tournis à un industriel français. Il assure le soutien de 35.000 véhicules de l'armée britannique (dont des blindés), dont il revendique avoir amélioré la disponibilité, tout en ayant réduit les coûts de 20%. Il se charge particulièrement des véhicules de retour d'opex, dont on sait qu'ils reviennent, en général, en piètre état. Des problématiques bien connues en France, où le privé devrait prendre des positions, dans le futur proche, dans le soutien intégré des flottes. Les arguments développés par le Britannique semble indiquer qu'il va se positionner sur ce marché.
4.000 véhicules civils de la Metropolitan police de Londres sont aussi soutenus par le groupe dans le cadre d'un contrat de dix ans qui comporte aussi la prise en compte des cartes de péages et d'essence. La dispo revendiquée atteint les 95%.
Evidemment, ceux qui ont mis le pied au Balargone -qui n'est pas confié à Babcock- savent que ces contrats forfaitaires ne constituent pas toujours des victoires immenses pour les usagers (une foultitude d'anecdotes est disponible sur ce blog).
Qui peut le plus peut évidemment le moins, et Babcock l'écrit sans retenue en transportant la réalité de la Met à Sentinelle : "par exemple, une société telle que Babcock en charge de la gestion des véhicules affectés à l'opération Sentinelle (500 selon l'industriel) permettrait une meilleure efficacité dans l'accomplissement des missions".
Le Britannique a aussi quelques arguments à faire valoir dans l'aérien : il co-assure avec DCI la formation des pilotes d'hélicoptères français avec succès, mais aussi 70% des heures de formation réalisées en Grande-Bretagne sur tous les types d'aéronefs, il maintient 55% des aéronefs (tous types compris cette fois) du ministère de la défense outre-Manche. Et il possède en propre 119 Grob Tutor mis à disposition de la Royal Air Force : plus de 50.000 heures de vol ont été réalisées. Les évolutions réussies par l'industriel auraient permis, selon ce dernier, de réduire de 30% la flotte de Hawk, tout en réduisant les coûts de 17%.
Ces chiffres ne tombent pas, là non plus, par hasard : la France doit attribuer prochainement le contrat de formation initiale des pilotes de chasse (FOMEDEC, ex Cognac 2016) mais cherche aussi, en permanence, de nouveaux acteurs pour redonner un peu de couleurs aux taux de disponibilité de ses aéronefs.
Certes, on l'a vu avec OGMA pour les C-130, se lier les mains avec une société étrangère, c'est encore plus compliqué que se lier les mains... avec une société française.
Mais, comme il l'écrit lui-même, l'unique référence de Babcock en France (Dax) est plutôt une référence positive : il faudra donc, vraisemblablement, s'habituer à mieux connaître ce nom.