Même si cela ne durera que le temps du déploiement du Charles-de-Gaulle, qui doit démarrer en
septembre, la France va déployer, pendant plusieurs semaines, pas moins d'une petite quarantaine de Rafale contre Daech. Plus des deux tiers seront amenés par le groupe aérien embarqué (GAé), désormais en mode 100% Rafale Marine, et le reste, par l'armée de l'air, depuis deux bases : aux EAU et en Jordanie. C'est la première fois qu'un tel nombre de Rafale sera simultanément déployé en opérations (1). Conséquence : aucun exercice majeur n'est prévu à l'extérieur des frontières en septembre et octobre.
Car incidemment, cette dispersion des plots opérationnels amène quelques soucis logistiques : il faut trois stocks différents de rechanges, de pods Damoclès et Reco-NG. Et aussi trois dépôts de munitions puisant désormais dans un stock unique (Scalp-EG, AASM, GBU-12/24) tandis que d'autres munitions ne peuvent être utilisées (GBU-16/49/58).
(1) en y ajoutant les quatre Mirage 2000 qui commencent bientôt leur permanence opérationnelle au profit de l'OTAN, les quatre Mirage 2000-5 à Djibouti, les quatre Mirage 2000 (NK3 et 2000C) au Niger, on arrive donc à une cinquantaine de jets en opérations, soit plus de 20% du parc chasse air/marine. On n'en mesure que mieux les efforts des forces aériennes au profit des opérations extérieures. Si on y ajoute les 8 chasseurs de la permanence opérationnelle, et un nombre classifié de chasseurs tenant la posture de dissuasion nucléaire, on visualise l'effort actuel sur la flotte de chasseurs... disponibles. Tandis qu'il faut, aussi avec ces mêmes types d'appareils, former les pilotes en transformation (on créée actuellement un deuxième escadron Rafale nuc et une troisième flottille) et assurer l'entraînement courant des pilotes affectés, et la préparation opérationnelle de ceux qui vont partir en opérations.
Des Rafale Air au roulage, chargés de Scalp-EG. Photo EMA