Il a dix ans. Le groupe interarmées d'hélicoptères, plus sobrement GIH pour les utilisateurs, souffle
ses 10 bougies cette semaine. Cette unité méconnue et difficile à approcher dépend du commandement des opérations spéciales (COS), et utilise des Puma de l'armée de terre et de l'air.
Il y a 10 ans, c'était une grande première de constituer une unité opérationnelle réunissant deux communautés aussi différentes, et même dix ans plus tard (malgré les belles déclarations de souffle interarmées), cette expérience reste plus ou moins inédite. Même si des aviateurs sont intégrés depuis plusieurs années au sein du 4e RHFS, à Pau, avec leurs propres Caracal.
A l'origine, il s'agissait de prendre en compte les lacunes constatées lors de la crise du Pascal Paoli, un an plus tôt, et la dissolution du 6e RHC.
Le GIGN devait disposer d'une unité dédiée pour la mission de protection des centrales nucléaires.
Depuis, les PSPG ont été mis en place pour les centrales, tandis que le GIH a étendu son spectre opérationnel d'origine.
Nicolas Sarkozy avait autorisé son emploi par le RAID, même si des barrières persistent sur son emploi réel par la police, comme l'ont montré les opérations de janvier 2015. C'est à ce moment que le GIH participe à sa première opération réelle de contre-terrorisme, très loin d'une centrale nucléaire. Son transport d'assaut du GIGN sur l'imprimerie de Dammartin a sans doute contribué à dissuader les Kouachi d'en sortir. Tout de suite en tout cas.
Ces limitations d'emploi sont un des nombreux exemples de dysfonctionnements entre services qui persistent, malgré les multiples situations terroristes qu'a connues la France en 2015.
Par les grandes pénuries de voilures tournantes qui courent, le GIH est aussi une réserve dans laquelle l'état-major puise pour des missions diverses, allant du transport des personnalités aux concours aux opex. Puisque les équipages du GIH sont les derniers, au sein du 4e RHFS, à opérer le Puma.
Un des Puma Air du GIH, lors d'une de ses rares expositions au publc. (Photo JMT)