Le ministre de la défense reçoit demain une trentaine de femmes du ministère, civiles et militaires.
Certaines reviennent d'opex, d'autres vont bientôt partir, et elles sont soutenues par un socle de civiles qui assurent la bonne administration du ministère, ou la disponibilité des aéronefs.
Si, comme ses prédécesseurs Jean-Yves Le Drian doit les mêmes conditions de travail aux hommes comme aux femmes, il restera comme celui qui aura sans doute le plus travaillé le domaine de la parité (1). Depuis 2012, les femmes ont été promues à un haut niveau. Deux sont issues de son cabinet : Anne-Sophie Avé est passé du poste de conseillère sociale à celui de DRH-MD, Myriam Achari, de conseillère culturelle à directrice de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA). Avec ces pertes, son cabinet ne compte plus, officiellement, que quatre femmes.
A la direction générale de l'armement, deux des bras droits de Laurent-Collet Billon sont des femmes : Caroline Laurent et Monique Legrand-Laroche cumulent à elles seules huit étoiles sur les manches. La DGA a une histoire déjà ancienne avec les femmes -ce qui explique aussi les postes atteints par ses hauts potentiels-. On en trouve à tous les niveaux, partout. Caroline Gervais assure la gestion de programme de Source Solde, qui doit remplacer le logiciel fou Louvois. La direction de programme des frégates de taille intermédiaire (FTI) a aussi été confiée à une femme, Jacqueline Burin des Rosiers. Comme le département hélicoptères de DGA Essais en vol (ex-CEV), ou un poste d'ingénieure experte en maîtrise de l'information, chargée d'assurance qualité, acheteuse-négociatrice en unité de management...
Dans les armées, c'est Anne Cullère, issue de la marine, qui a atteint le plus haut niveau. C'est aussi elle qui cumule le plus de charges dans le même poste : opérations de la marine (ALOPS), elle est aussi chargée de la protection-défense et de la cyberdéfense (ALCYBER). C'est précisément dans la marine qu'un bastion, le dernier, est en train de tomber : des femmes (toutes officiers) vont expérimenter la vie à bord des sous-marins, dès l'an prochain. Une décision audacieuse d'expérimentation prise par le chef d'état-major de la marine, lui-même sous-marinier d'origine, sans doute sur la base de la volonté de son ministre de ne laisser les femmes à l'écart d'aucun poste.
(1) c'est aussi lui qui avait mis en place la cellule Thémis, qui assure la collecte des cas d'agressions, de harcèlements et de discriminations sexuels.
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Mes derniers livres : Le RAID, 30 ans d'opérations (Ed Pierre de
Taillac), L'armée au féminin, préface de Jean-Yves Le Drian (Ed Pierre
de Taillac) et Commandos du Ciel, préface du général André Lanata
(Editions JPO).