Fils de sous-officier, il était enfant de troupe et promis à une carrière dans l'armée, mais il a bifurqué :
Jean-Louis Fiamenghi se livre dans une autobiographie dans laquelle il officialise qu'il faisait partie des quatre policiers qui ont tiré sur Mesrine (1). On sait même quelle arme il a utilisé.
Cette officialisation est une des nombreuses anecdotes qui parsèment la portion centrale du livre de "Fiam", consacré à la BRI, service qui a réussi à le garder neuf ans.
Ce policier est un des rares à avoir eu les trois labels d'intervention de la police : BRI-BAC, GIPN (qu'il a commandé en Nouvelle-Calédonie) et RAID (qu'il a commandé en second puis en propre de 2002 à 2007).
Quelques anecdotes truculentes aussi sur la protection présidentielle, que l'auteur a touché du doigt en dirigeant le SPHP (le SDLP aujourd'hui), avec une description assez réaliste d'une grosse colère de Nicolas Sarkozy à New-York. Ou de l'évocation, assez piquante, de la brève conversation qu'il eut avec Ségolène Royal quand il dut lui annoncer que sa protection lui était enlevée. Fiam raconte que 10 minutes après, un coup de fil lui intimait de la remettre en place.
Le livre est relativement immersif sur les services de police évoqués, même s'il est forcément, ce sont des mémoires, daté. Tout n'a pas été néanmoins écrit, notamment dans la fin de sa carrière, peut-être en vue d'un tome 2. Ce tome 1 valant largement, à mon avis, les 19 euros indiqués sous le code-barre.
Pour les fans, un vrai cahier photos qui vaut le détour, même si les légendes ne permettent pas forcément au non-initié de saisir toute l'essence de ce qu'on y voit.
Les deux autres livres de la semaine, consacrés au 4e RHFS et au 8e RPIMa sont nettement moins immersifs, et moins attractifs. Leur plus-value principale réside dans les photos, certaines rares ou inédites, qu'on peut trouver dans leurs pages. Mais les histoires régimentaires et opérationnelles méritaient mieux, à mon sens, côté textes, qui font peu de part à l'engagement opérationnel, qui sont pourtant l'essence même du 4e RHFS (2) et du 8 (3). Dommage, dans les deux cas.
(1) son complice de toujours, Christian Lambert, était lui au volant du camion bâché.
(2) la seule opération (un peu) développée est celle à laquelle le GIH a participé en soutien du GIGN à Dammartin en Gouële, et dont une bonne partie des détails avait déjà filtré. Pour le reste, c'est silence radio ou presque. J'avais déjà écrit les mêmes reproches à un livre consacré au 13e RDP.
(3) les opex sont évoquées en quelques lignes à chaque fois, et sans vraie oralité d'un ou plusieurs participants.
Jean-Louis Fiamenghi, Dans le secret de l'action, 19 EUR.
Henri-Pierre Grolleau, Hélicos et commandos, 49 EUR
Philippe Olivier & Alain Félix, Volontaires, 29 EUR.
Mes tweets d'actu sur @Defense137.
Mes derniers livres : Le RAID, 30 ans d'opérations (Ed Pierre de
Taillac), L'armée au féminin, préface de Jean-Yves Le Drian (Ed Pierre
de Taillac) et Commandos du Ciel, préface du général André Lanata
(Editions JPO).