« La défaillance de la sécurité du site de Miramas était prévisible ». Ce n’est pas une élucubration
d’un torchon (de blog), mais d’un élu de la République, François Cornut-Gentille, qui s’en explique. Fidèle à son approche budgétaire habituelle, le député de la Haute-Marne –zone qui compte quelques sites militaires-, il livre quelques chiffres, en l’occurrence ceux livrés dans les documents ministériels.
Ces chiffres illustreraient, selon lui, de « graves défaillances de la DPSD » qui n’inspectait que les « deux tiers » des sites sensibles en 2008 et 2009. L’élu reconnaît néanmoins qu’un « effort significatif » a été réalisé, concomitamment, relativise-t-il, à la réduction du nombre de sites concernés.
Le taux d’inspection aurait donc bondi à 93% en 2014. Mais regrette François Cornut-Gentille, « il est difficilement compréhensible que l’objectif de 100% ne soit ni visé, et encore moins atteint. Si le ministère de la défense n’a manifestement pas compris cette évidence, les braqueurs de Miramas l’ont bien intégrée ».
Par delà cette sortie, on peut aussi s’inquiéter que le domaine ne fasse l’objet d’aucun vrai test de résistance, comme cela pouvait être le cas de la dissuasion par exemple (1).
On ne peut attendre de terroristes qu’ils aient la gentillesse de prévenir de leurs attaques et de leurs vols. Les tests du système doivent le prendre en compte, quitte à s’inspirer de ce qui est fait régulièrement pour la protection des sites sensibles (civils) et des grands évènements (2).
Dans un communiqué sans faute, mais sans chiffres –notamment celui du détail du vol-, le ministère dit avoir lancé un audit de l’ensemble des sites de stockage de munitions. Une appellation qui dépasse donc apparemment les seuls 16 dépôts du SIMu.
Le travail, effectué par la DPID, doit être rendu sous quinzaine.
(1) C’est pour ce motif qu’après la dissolution des CPA dans les années 60, leur rôle avait perduré, précisément pour tester le niveau de protection des bases nucléaires de l’armée de l’air.
(2) Exemple non limitatif, les unités spécialisées de la gendarmerie, notamment l’EPIGN avaient testé le dispositif de sécurité du G8 d’Evian, en 2003, par des « attaques » particulièrement réalistes.