A quelques centaines de mètres la base du GIGN, l'unité d'élite de la gendarmerie, la BRI-BAC et le
RAID s'entraînent à défiler pour le 14 juillet, sur les pistes de Nexter. Policiers et gendarmes ont dû adapter leur démarche et leur look habituels, rendus nécessaires par leurs missions de contre-terrorisme, à celui, plus normé, du défilé de la fête nationale.
"On a dû s'entraîner à marcher au pas car on ne le fait pas souvent", reconnaît un des membres de la garde au drapeau du GIGN, qui opère depuis 16 ans à Satory. Lui représente la force d'intervention (FI), le coeur opérationnel de l'unité de 380 hommes et femmes. Dans la garde au drapeau figurent des représentants de toutes les autres forces (sécurité-protection, appui opérationnel, observation-recherche, etc). Le Groupe a décidé de défiler sans grimage : les personnels présents derrière le drapeau, récemment décore de la fourragère de la CVM, ne sont pas au coeur des opérations actuelles.
Par contre, à la BRI-BAC et au RAID, il a fallu s'adapter, car la plupart des défilants sont des opérationnels (1), impliqués dans les dernières opérations. Les policiers porteront pour ces raisons des lunettes et un casque de protection qui contribuent à les anonymiser.
Une des figures de son unité, le porte-drapeau du RAID confesse sans difficulté sa "fierté" de pouvoir défiler face aux Français, le 14 juillet, car c'est la première fois depuis la création de l'unité, qui fête ses 30 ans en octobre.
Régulièrement dans les rues de Paris (et de banlieues) pour leurs missions de surveillance sur le banditisme et le terrorisme, les policiers de la BRI seront eux aussi pour la première fois exposés au regard du public, avec leurs camarades de la brigade d'intervention (BI) de la DOPC, avec lesquels ils forment la brigade anti-commandos (BAC).. En janvier, ils avaient, aux côtés du RAID et du GIGN, traqué les frères Kouachi, avant d'intervenir porte de Vincennes. Ils étaient une vingtaine, sur la partie gauche du commerce, à attendre le "top inter" du RAID, dont deux artificiers leur avaient ouvert une brèche.
A Satory, les trois chefs de détachements débriefent le défilé sur les Champs, réalisé tôt ce matin. A gauche, un commandant du RAID, au centre le chef du GIGN, à droite un commandant de la BRI. (photos Jean-Marc Tanguy)
Le détachement du GIGN, vu de dos, puisque les visages ne sont pas grimés.
Le détachement du RAID, au garde-à-vous, au passage du VLRA.
RAID, GIGN et BRI-BAC au coude-à-coude sur le bitume de Satory, ce matin.
Le détachement de la BRI-BAC compte aussi bien des personnels de la BRI (dépendant du 36 quai des orfèvres) que de la BI.