Malgré des résultats assez accablants pour lui, le ministère a donné ce matin quelques unes des clés
qui permettent de comprendre le désastre du vol de Miramas.
Comme je l'avais titré le 7 juillet, ce vol rappelle en pas mal de points un autre désastre, celui de Louvois. C'est la faute à personne. Les informations sorties d'un briefing ce matin au ministère confirment ce premier jugement.
"Ce qu'on
trouve à Miramas c'est à la fois un cocktail de responsabilités
individuelles et une organisation collective largement perfectible" écrit ma collègue de Reuters Marine Pennetier, citant un responsable du ministère.
Cela prouve qu'en trois ans, de telles logiques de type Louvois n'ont pas disparu. Certes, celles de "Louvois la solde" ont été prises en mains et par les cornes par le ministre de la Défense, mais d'autres Louvois persistent, en toute connaissance de cause. On n'imagine pas que ce soit au ministre de la Défense de se plonger dans tous les problèmes de plomberie administrative de son ministère.
Comme on n'imagine pas que le patron du dépôt de Miramas soit resté les bras ballants devant les trous -au propre comme au figuré- de sécurité de son site. Mais rien n'a changé malgré les matières hébergées dans cette zone. En cause, les couches multiples qui vivent entre le ministre et le chef du dépôt : elles ont leur coût, emploient des bras, mais ne génèrent pas les bénéfices attendus.
La sécurité des dépôts n'est pas la seule concernée par ces carences. Dans la disponibilité des matériels par exemple, le trop grand nombre de couches et d'acteurs est aussi responsable des piètres résultats obtenus ces dernières années. La dilution des responsabilités ne permettant pas d'optimiser les performances. Plus grave, les personnels de base ont du mal à comprendre qu'ils puissent être sanctionnés pour des fautes, mais pas leurs chefs, systématiquement dédouanés.
La façon dont le ministère est administré, mais aussi la remontée d'informations de la base, dont le ministre avait fini par mesurer les carences, sont à nouveau stigmatisés dans ce dossier-ci.
Le plan annoncé ce matin prévoit de renforcer la sécurité de 110 sites pour "plusieurs centaines de millions d'euros". En fait, les sommes qui ont disparu, au fil des années, au profit d'autres thématiques plus urgentes à l'époque.
Il faut espérer que les explosifs volés à Miramas n'auront pas le temps de servir, car les Français auront du mal à comprendre comment ils sont sortis de leurs dépôts.