Le rapport technique international vient d'être diffusé : il apporte des confirmations sur la cause
originelle du crash d'un F-16 à Albacete en janvier dernier, mais aussi les causes agravantes. Le tout est livré fin juillet, un mois après les premières communications officielles. On peut même s'interroger sur le choix du créneau retenu pour sortir enfin ce rapport fin juillet, quand la France (et l'essentiel de sa presse) s'arrête de travailler.
Le rapport technique minimise étonnamment la cause principale : un objet a vraisemblablement coincé un des compensateurs du F-16 grec (à 12° à droite), le reste est un enchaînement tragique comme malheureusement les accidents aériens en sont régulièrement l'illustration. Ce blog avait très tôt évoqué cette hypothèse, qui est donc confirmée.
A plusieurs reprises, le rapport principal évoque la responsabilité possible de checks du TLP, de "simples" documents de vols qui, placés au mauvais endroit, ont pu avoir une action sur les compensateurs.
D'ailleurs, une des annexes le démontre, photos à l'appui.
Cette hypothèse n'est pas sortie de nulle part. Il y a eu des précédents, sur F-16 : plusieurs accidents, relevés par le rapport, avec encore une occurence cette année.
Ce volant de commandes est, de plus, situé hors du champ visuel du pilote une fois que l'avion est en vol.
Mais le TLP lui-même a contribué à aggraver la situation. Les procédures en cours amènent à faire réaliser le contrôle visuel de l'avion en sortie de parking, et non avant de prendre l'air.
Or l'examen des enregistreurs du F-16 explique que le braquage du compensateur est intervenu après ce contrôle visuel.
Sans accabler les pilotes, le rapport explique aussi que l'équipage grec a fait ce qu'il a pu, jusqu'au bout, mais la réponse choisie n'était pas la bonne. Le rapport explique que le comportement du 'pilote a été celui qu'on pouvait attendre de la part d'un pilote moyen, compte tenu des circonstances".
Facteur aggravant, le F-16, contrairement au Mirage 2000 français, ou au F/A-18 américain, n'a pas d'avertisseur en cas de compensation incorrecte.
Le rapport n'entre pas dans les détails du fonctionnement de la force aérienne grecque, qui n'est peut-être pas dans le meilleur contexte budgétaire possible (le volume d'heures de vol des pilotes contribue à l'attester).
Le reste, on le connaît : les deux Grecs sont morts, ainsi que neuf Français. Sept Français et dix Italiens sont blessés grièvement (selon la classification retenue), et 14 Français et deux italiens ont des blessures légères.
Outre le biplace grec, huit autres appareils sont touchés par le crash : cinq Français dont quatre hors service, deux Italiens (dot un détruit) et un Américain.