C’est bien connu, on n’est jamais mieux servi que par soi-même : l’EMA va donc se positionner sur
Twitter en appui de sa communication opérationnelle. C’est une décision un peu tardive –la présence sur Facebook remonte à des années- mais qui démontre combien il est important de ne pas rester à l’écart du temps médiatique et de laisser un poil de terrain aux blogsv(1).
On peut néanmoins quand même s’interroger : comment cette stratégie twitter va-t-elle, concrètement se positionner, et se faire alimenter par de l’info, tant les étapes de validation, à la Défense, sont nombreuses, ôtant à chaque fois une couche d’information ? Et puis on voit le risque, évident, de piratage, le CALID ayant déjà eu à traiter de cas de ce genre sur des comptes Facebook d'autorités... qui par charité chrétienne sans doute n'ont pas été nommées. Or si ce compte incarne une parole officielle, il doit être blindé contre les attaques, au risque des erreurs soient amplifiées par les media.
Par contre, avantage, avec Twitter, pas besoin de longs discours, mais de 140 signes au grand max. La communication opérationnelle étant sensée être au service des opérations, plus que des médias, on peut aussi se demander comment ce conflit intrinsèque pourra bien être résolu.
Interrogé jeudi sur l’appréciation qu’il avait du travail des grands médias sur les opérations de l’armée française, le porte-parole s’est borné à constater que ce sont les journalistes qui sont les intermédiaires entre les armées et le grand public, rappelant également le conflit naturel entre le temps court des média, et le temps long des armées. Il n'a pas évoqué la mise en place prochaine de ce compte Twitter.
Le DICOD, lui, a constaté qu’il était difficile d’intéresser les médias sur tous les sujets. Je peux en témoigner : mardi, pour l’inauguration de la maison des blessés, il n’y avait pas foule.
(1) c'est quand même un média numérique marocain qui apprend à la surface de la terre que le CEMA français vient de passer un peu de temps au Maroc, mercredi, rencontrant notamment le ministre de la Défense et l'inspecteur général des FAR. Pour l'instant, pas d'écho sur le site français de la Défense.