Selon Air&Cosmos, une mission de la DGA est actuellement en mission aux Etats-Unis pour acquérir
"une dizaine" d'avions cargos C-130J. En fait, c'est beaucoup beaucoup moins (sans doute moitié moins), car pour l'heure, deux besoins relativement urgents nécessitent ces avions : les forces spéciales du 3/61 Poitou, qui volent sur des C-130 non rénovés bientôt trentenaires (1) et des Transallous encore plus vieux, et le ravitaillement en vol des hélicoptères Caracal du 1/67 Pyrénées qui assurent notamment la récupération des pilotes éjectés, et demain, des missions spéciales.
Cette fuite ne fait évidemment pas les affaires d'Airbus, qui a toujours affirmé que le C-130J était un appareil du passé, du fait de sa soute trop étroite et de sa gamme de vitesses, qui fait de lui un appareil uniquement tactique. La France avait même eu beaucoup de mal à convaincre la RAF de se séparer de ses Hercules, au profit des Atlas. Or voila qu'elle -premier utilisateur de l'Atlas- change d'avis (2) !
La décision française n'a pas l'air d'un simple ballon d'essai destiné à émouvoir à Séville et met un sacré coin dans l'argu de l'industriel européen. D'autant plus qu'Air&Cosmos assure que la société serait appelée à mettre la main à la poche, comme elle n'a pas tenu ses promesses techniques (3). Airbus finançant l'achat de C-130J, ce serait le comble ! Lle ravitaillement en vol, mais aussi de nombreuses autres capacités (poser d'assaut) font partie du cahier des charges initiales, et plus personne n'y croit, comme ce blog l'avait expliqué.
L'Atlas n'est toujours qu'un avion stratégique, avec quelques vices, mais rien de rédhibitoire pour la projection. Reste à confirmer dans le tactique, très vite, au risque, sinon, que la France ne soit la première d'une longue liste. Il est évident que l'achat de C-130J se fera, de toute façon, au détriment de la cible finale d'Atlas (initialement, 50 appareils).
(1) 12 ils ont été livrés à partir en 1987, et deux autres, servant de poulaillers en RDC, les ont rejoints ensuite.
(2) Le général Patrice Klein, alors patron de la FAP, avait déjà proposé d'acquérir des C-130J, vers 2004, mais n'avait pas été très entendu. Un deuxième projet d'achat de C-130 d'occasion avait lui aussi été retoqué. Dans les deux cas, c'est la priorité à l'Atlas qui avait prévalu.
(3) pour gérer les retards de l'Atlas il y a quelques années, la méthode était différente : on avait prolongé 20 Transall (déjà vieux), et acheté 8 Casa à... Airbus.