Il n'y a pas qu'à Bombay... Depuis 13 heures, les autorités sont aux prises avec non plus une mais
deux prises d'otages: à Dammartin (77), dans une imprimerie (un otage apparemment) et porte de Vincennes, à Paris, dans une boutique casher (plusieurs otages seraient présents).
Selon les éléments disponibles à cette heure, les deux sont liées. Les frères Kouachi, suspectés de l'attaque de Charlie-Hebdo se sont retranchés dans l'imprimerie après avoir été bloqués par un barrage. Tandis que le preneur d'otages de Paris serait le tireur de Montrouge (responsable de la mort d'une policière municipale), et lié au duo.
Les scénarios de prise d'otages multiples (POM) sont travaillés tant par le RAID que par le GIGN depuis les attents de Bombay (2007).
Michèle-Alliot Marie, alors à l'Intérieur, avait à l'époque tenté de rapprocher les deux formations, dans un exercice baptisé Paris-Lyon-Marseille. Dans ce cadre, le GIGN avait été amené à opérer dans Paris, pour la première fois de son histoire.
De fait, c'est la coordination des deux entités qui avait été travaillée à l'époque, mais peu de coopérations opérationnelle ou organique en étaient réellement sorties.
Sept ans plus tard, ce sont les frères Kouachi qui ont amené à l'union sacrée entre les deux formations : l'opération restera, de fait, comme une première.
La nature des deux affaires du jour démontre le bien-fondé des évolutions qui ont été décidées à l'époque : le grand GIGN, refondé par Denis Favier, désormais aux commandes de toute la gendarmerie.
Et la force d'intervention de la police nationale (FIPN), qui avait été développée par Amaury de Hauteclocque, intégrant à la fois le RAID, la brigade anti-commandos (BAC) de Paris et les GIPN.
Les deux forces sont de taille équivalente, soit 400 opérateurs.
Située en zone gendarmerie, la prise d'otages de Dammartin est gérée par le GIGN, même si le RAID est aussi présent. Tandis qu'à Paris, zone police, c'est théoriquement la BAC qui est compétente.
Problème, une partie de ses moyens sont à Dammartin...