Jean-Yves Le Drian va passer pas mal d'heures en avion, dans les jours qui viennent, pour des
rendez-vous tous cruciaux pour l'actualité d'un croissant géostratégique qui va de Tunis à Erbil. C'est dans cette ville irakienne qu'il doit accompagner le président de la République en fin de semaine : cette visite a été annoncée aujourd'hui, sans doute pour ancrer la France un peu plus dans sa volonté d'être le centre de la gestion diplomatique de la crise irakienne. Paris doit en effet accueillir une conférence internationale, essentiellement pour du diplomatique, la génération de forces de la coalition en gestation ayant, elle, déjà bien commencé.
Pour la France, il faut une coalition large, et une demande de l'ONU. Une partie de la solution réside dans le monde arabe, et c'est là que JYLD poursuivra son périple, d'abord aux Emirats, puis en Egypte. Les premiers ont une double clé, celle de l'Irak -la base française d'Al Dhafra sera sans doute utilisée avec ses Rafale, et peut-être des tankers émiratis-. Mais les EAU l'ont aussi montré en août, ils peuvent aussi frapper en Libye, comme ils l'avaient fait en 2011, déjà.
Alors que la France cherche aussi à rameuter du monde sur le dossier libyen, les EAU sont des alliés évidents, tout comme les Egyptiens (1).
A noter que les deux pays sont aussi actuellement des bons clients de la France, et plusieurs contrats peuvent y être encore possibles, même si ce n'est pas le dossier sur le haut de la pile à traiter la semaine prochaine. Des aéronefs aux EAU, des corvettes supplémentaires et des modernisations d'aéronefs en Egypte.
(1) on se souvient que ces derniers avaient un autre avis en 2011, et n'avaient pas hésité à compliquer la vie des alliés à l'époque, refusant l'usage de leurs bases.