Des yeux, des oreilles et du punch pour la guerre en Irak.
François Hollande a débarqué aujourd'hui à
Erbil, flanqué de son ministre de la Défense pour vendre le sommet de Paris, qui doit faire avancer l'Irak et reculer EI. La France doit aussi trouver sa place dans la coalition menée par les Etats-Unis.
Le chef des armées propose aux Irakiens et aux alliés une engagement "low profile", permettant à la fois de peser, sans pour autant engager beaucoup de moyens que la France n'a pas à consacrer à une telle crise.
Pour cela, la France va poursuivre les livraisons d'armes aux peshmergas, puisqu'aucun occidental ne veut s'engager au sol. Les forces spéciales françaises, une poignée de commandos du COS arrivés en août, ont déjà commencé à former les peshmergas au maniement de moyens d'artillerie, notamment des canons de 122D30 pour des tirs directs et indirects. Ce "harpon" doit aussi permettre l'arrivée d'un parti bien plus important, soit environ 250 hommes, sans doute avec des moyens aériens. Pour l'essentiel, ces commandos opèreront en VPS et en VLRA rincés par les dernières opex. Et pour lesquels la relève n'a toujours pas été notifiée.
Les éléments du COS serviront en élément de liaison et de contact (ELC), mais aussi à collecter du renseignement à fin d'action (RFA) et à guider les tirs des chasseurs français et alliés. Quelques dizaines d'experts du 13e RDP et du CPA10 avaient déjà apporté leurs services dans ce domaine aux insurgés lybiens en 2011.
Le COS est un peu en tension dans ce domaine de l'appui aérien, puisqu'il ne dispose que d'une poignée de JTAC déjà consommés partiellement au Mali et en Centrafique et par le processus de relèves.Le service action de la DGSE détient lui aussi des spécialistes dans ce domaine, qui avaient effectué une piqûre de rappel en 2011, pendant la Libye, car ils n'étaient pas qualifiés au guidage de feu naval.
Dans le domaine du renseignement, la France a aussi renforcé ses capacités, notamment mais pas exlusivement sur sa base aux Emirats Arabes Unis dès le mois de juillet. Pourtant, encore hier, l'EMA niait y avoir envoyé quoique ce soit de plus que les six Rafale qui y sont basés en permanence. Il est vrai qu'on attend toujours sur place des tankers pour donner de l'endurance aux Rafale.
Pour la DRM, c'est une crise de plus à nourrir, avec l'Ukraine, la Libye, la BSS et la Centrafrique. Cela ne rend que plus impérieux son renforcement en personnel, qui n'est pas taillé pour suivre autant de crises d'ampleur à la fois -et la DGSE a le même problème-. Les effectifs, un problème commun à la sphère renseignement et aux opérations spéciales.