Annoncée initialement pour fin juillet, puis fin septembre, la présentation des restructurations pour
2015 va encore être décalée. Aucun horizon n'est donné, au-delà de "plusieurs semaines" de décalage.
L'idée de Jean-Yves Le Drian, qui l'a brièvement évoquée cet après-midi à Clermont-Ferrand, est de donner du temps à son nouveau chef d'état-major de l'armée de terre, qui entre en fonctions ce lundi, d'être force de propositions, et d'apporter des alternatives. C'est un signal plutôt encourageant pour ceux qui étaient visées par les choix précédents, et une illustration de la bonne entente du ministre avec son nouveau CEMAT, qui était auparavant son DPSD, donc un homme de confiance.
L'actuel ministre n'est pas toujours connu pour son sens de la concertation avec l'appareil militaire et cette volonté de donner du temps à un de ses chefs sera sans doute appréciée, permettant aussi au général Bosser d'imprimer sa marque immédiatement à l'armée de terre.
Il arrive par ailleurs avec une garde rapprochée profondément renouvelée, dont un directeur de cabinet (para) qui était déjà avec lui à la DPSD. La difficulté, beaucoup le notent, consiste à moderniser l'armée de terre qui n'arrête pas de devoir faire autant (et parfois même plus) avec beaucoup moins. Elle obligera vraisemblablement des ruptures pas forcément abordables par tous, notamment dans le commandement.
Cette période peut précisément permettre à l'armée de terre de fédérer sa transformation autour d'un projet, ce que l'armée de l'air a par exemple réussit à finaliser autour du projet Cognac 2016. La transformation de l'armée de l'air est par ailleurs complètement apparue lors de ses 80 ans à Cazaux, puis sera à nouveau présentée lors des prochaines universités d'été de la défense, qui réunit en septembre le gotha du domaine.
Bref, un peu de benchmarking pourrait faire du bien à tout le monde.