La députée Emilienne Poumirol, qui vient de passer au sas de Chypre avec son collègue Olivier Audibert
Troin a rapporté ce matin les difficultés logistiques persistantes de l'opération Sangaris, qui tranchent un peu avec les propos rassurants entendus à Paris. Elle a expliqué que les 140 militaires qu'elle a rencontrés avec son collègue étaient confrontés aux soucis logistiques quotidiens, contrairement aux antiennes rassurantes qu'on peut entendre à Paris. Certains sont par exemple restés 8 jours sans ravitaillement après que leur campement ait brûlé suite au déclenchement de fumigène.
Conséquence, les colis qui arrivent de France, sur un flot semble-t-il assez limité, selon des informations convergentes, doivent contenir des vêtements, des produits d'hygiène (rasoirs, mousse à raser), et ne permettent pas -c'est pourtant leur vocation originelle- d'améliorer le quotidien, mais juste à peine de l'entretenir.
Olivier Audibert-Troin a pour sa part rappelé que seulement 50% des véhicules en RCA étaient blindés. 80% des logements sont climatisés (l'EMA avait affirmé il y a déjà plusieurs semaines qu'on approchait les 100%).
"Les soldats que nous avons rencontrés sont épuisés moralement et physiquement" a déclaré le député du Var. Ils travaillent sept jours sur sept, sans après-midi de repos", a-t-il aussi rappelé. L'Airbus qui les a ramenés de Bangui a d'ailleurs du faire escale à N'Djamena car on manque toujours de tout à Bangui, et notamment de carburant, constate-t-il aussi.
"Les conditions de vie de soldats ne sont pas au niveau qui devrait être atteint", a pour sa part affirmé Yves Fromion.