Les faits sont parfois têtus : les évènements des derniers jours dans la région de Kidal obligent la France à
renforcer ses effectifs à Gao. Pour certains, il accréditera l'idée que l'opération Serval a diminué de volume beaucoup trop tôt (thèse développée assez tôt sur ce blog), pour d'autres, c'est juste une précaution nécessaire pour assurer la sauvegarde des moyens français dans cette zone.
C'est le 2e RIMa qui fournit l'effectif du renforcement initial : une centaine de marsouins prélevés à Abidjan et en Mauritanie, où le régiment est actuellement déployé comme rappelé sur ce blog la semaine dernière.
A ce stade, on ignore précisément la répartition de ces forces : théoriquement, Abidjan accueillait l'UCL et la 4e compagnie (de retour à Abidjan, après avoir opéré en Centrafrique) tandis qu'une partie de la CEA formait les Mauritaniens.
En tout état de cause, ce renforcement, qui n'a peut-être rien de temporaire, est la première remontée de courbe des effectifs, depuis la décroissance annoncée par l'exécutif.
Serval mobilisera donc 1700 militaires au lieu de 1600. L'objectif de 1.000 militaires, déjà repoussé plusieurs fois, est peut-être compromis.
Ce renforcement intervient alors que le MNLA a pris Kidal, et pose de
question aigüe la valeur réelle de l'armée malienne (formée par les
Européens), dont on rebat les oreilles depuis plusieurs mois. Rappelons que chaque unité de l'armée malienne comporte des soldats français. Aucun n'aurait été blessé dans les combats de ces derniers jours.