vendredi 24 janvier 2014

Un testament et une intronisation

C'est mercredi que le ministre de la Défense commencera son cycle de rencontres intitulé "La Défense
ensemble", un croisement d'exercice de com interne pour les armées -désorientées par des énièmes réformes et l'accumulation de bugs- mais aussi, en quelque sorte, le testament politique de l'actuel ministre qui se rapproche de plus en plus de la Bretagne. Plus évidemment encore, ce sera l'intronisation avant l'heure du nouveau CEMA, Pierre de Villiers, l'amiral Edouard Guillaud étant déjà accaparé par les priorités de son prochain poste (1).
Ce sera l'occasion pour les militaires présents et choisis d'entendre leurs actuels chefs (les trois CEM d'armées seront là) et le patron de l'interarmées, qu'on dit aussi désireux d'accélérer le train des réformes, de fait, sans doute le seul moyen de les réussir.
Ces rencontres, dont l'angle semble de vouloir décomplexer l'expression interne des militaires -vaste chantier-, peut néanmoins déboucher sur des résultats tangibles, parce que les militaires ont eux-mêmes de vraies solutions sur la manière de gérer la crise, et, s'ils ont l'impression que cela peut déboucher, ils ne devraient pas garder leur langue dans leur poche. Comme pour l'illustrer, près de 700 questions pratiques auraient déjà été reçues par le ministère, après que la DIRISI a, ce mercredi, lancé un appel à idées et à questions. L'anonymat serait garanti, mais rien ne permet de se l'assurer.
Sans vraie surprise, on parlera de capacitaire, de conduite du changement, deux thèmes sur lesquels le nouveau CEMA est attendu. Chacun des trois CEM d'armées conduira un des rencontres en province (à Toulon et Bordeaux).
Puisque l'heure est aux idées, je me permets de rappeler une des miennes : parmi les très nombreuses colloques, séminaires, rencontres et autres moyens d'occuper les nombreux amphis de la place de Paris, aucun ne concentre l'activité et les retex opérationnel des trois armées : un rendez-vous annuel pourtant incontournable, ce ne sont pas les opérations qui manquent !


(1) notamment un méga-contrat en Arabie Saoudite estimé à plus de deux milliards d'euros, dont une partie couleront dans l'économie bretonne : à ne pas rater, donc.