Recevoir des lauriers tressés par ses chefs ne se refuse pas, mais un hommage dit sans notes et venu
des tripes surpasse sans doute ce qui précède. Le patron de la CABAT et ses personnels civils et militaires ont ce soir reçu un hommage vibrant de la part de blessés et des veuves de militaires français morts en en opérations. La veuve du lieutenant Mathieu Gaudin (3eRHC/TF Mousquetaire) évoque le "soutien énorme" de la CABAT, des "hommes et femmes qui nous ont supporté dans le plus beau sens du terme, extrêmement efficaces, d'une valeur inestimable (...) Ils sacrifient leur vie de famille, on peut leur demander n'importe quoi".
L'adjudant David Travadon (13e RG) dont on a déjà parlé sur ce blog évoque lui une équipe qui "nous empêche de vaciller (...) vous êtes redoutables, tellement réactifs, tellement efficaces", lance le sous-officier, avant d'évoquer le "regard hagard, vide", des blessés qui arrivaient aux RMBS (rencontres sportives pour les blessés), et qui repartaient requinqués.
Cet autre blessé, du 2e RIMa a fait le chemin depuis le régiment où il vient juste de reprendre sa place. Il était avec le maréchal des logis-chef Jocelyn Truchet un des personnages du livre d'Anne-Cécile Juillet et Philippe de Poulpiquet, consacré précisément aux blessés. Jocelyn Truchet, lui, vient de gagner un autre défi, après la reconstruction consécutives à l'amputation, et les victoires sportives : il vient de sortir son propre livre. Et s'enchante de la curiosité de la société civile, en Savoie, pour le parcours du 13e BCA en Afghanistan, décrit dans son ouvrage.
Les nombreux personnels de la BFST présents tentent de rester dans l'ombre, bien qu'ils constituent presque un quart de blessés qui étaient sur les rangs, aujourd'hui, lors de la prise d'armes. Deux dragons blessés au Sahel au printemps reçoivent la médaille militaire des mains de Jean-Yves Le Drian, venu avec le CEMA commémorer les 20 ans de la CABAT. Une dizaine de frères d'armes de de leur escadron, le 2e, sont venus leur rappeler avec le chef de corps que le régiment ne les a pas oubliés. Trois paras du 1er RPIMa sont aussi présents : des anciens, et un jeune officier, dont la reconstruction force le respect.
La CABAT a suivi 8500 blessés en 20 ans d'existence. En cette fin 2013, ils sont 847 à bénéficier d'un suivi.