Alors que le dossier d'acquisition des drones Watchkeeper pour l'armée de terre ne progresse pas
bien'vite,
l'armée de l'air, elle, cavale sur ses Reaper. Elle a diffusé -au
compte-gouttes- trois photos des six premiers officiers de
l'escadron drones 1/33 Belfort formés à Holloman, dans l'US Air
Force, sur Reaper, depuis cet été. Comme nous l'annoncions ici-même il y
a quelques jours, l'armée de l'air est sûre de recevoir ses deux drones
d'ici la fin de l'année et de pouvoir les opérer à proximité de deux
engins du même type, utilisés par l'USAF, au Niger.C'est une
première : ce vecteur qui a beaucoup d'atouts et quelques désavantages
quand même (pas d'ATOL, et désarmé, il perd un peu de son âme) va entrer
en service sans même passer dans les mains du CEAM ou de la DGA. Ce qui
ne s'est jamais vu dans les armées, et créera donc, un précédent qui ne
manquera pas d'être invoqué, dans le futur. Mais il en résulte un surcroît de travail pour le Belfort, un escadron qui ne connaît pas les gras d'effectifs.
La première photo permet de livrer l'échelle du bestiau de 4 tonnes : un grand homme passe sous les ailes ! A voire aussi, les fenêtres de la boule optronique, qui permet de comprendre comment, à son altitude de travail, indétectable à l'oeil et au son, un Reaper peut identifier un homme et voir la différence entre une Kalach et une houx, exercice auquel Jean-Yves Le Drian lui-même se serait exercé, lors d'un de ses passages à Niamey. Autant de choses que depuis longtemps, un Harfang ne peut faire, sans se dévoiler, et donc, risquer d'être détecté, voire abattu.
La
photo qui avait fait le buzz il y a quelques jours avait vraisemblablement connu une
erreur d'aiguillage, et avait été prise, manifestement, dans une autre
occasion. D'où le clin d'oeil de la deuxième photo : dans la reco, on
est souvent facétieux, ce qui n'empêche pas le sérieux dans le travail.