C'est jeudi que les dossiers de fermetures de sites militaires pour 2014 seront tranchés à l'Elysée, lors d'un
comité interministériel des restructurations de défense. La liste ne sera sans doute pas communiquée officiellement dans la foulée, même si, comme c'est de tradition, elle devrait fuiter dans un blog, un quotidien économique, ou un grand quotidien, si ce n'est le trois à la fois. Les annonces officielles ont été prévues pour fin septembre, voire début octobre.
Les derniers arbitrages, qui n'ont pas de raison de changer, confirment les informations diffusées ici depuis plusieurs semaines : le 3e RPIMa et le 4e RD seront dissouts, et le 1er REC devrait glisser au sud, dans les locaux du précédent. Le cas du site d'Etain pourrait être plus délicat, avec une structure ALAT réduite, et l'arrivée du régiment drones de l'armée de terre.
Des annonces sont obligatoires dans l'armée de l'air, qui peine déjà à trouver les derniers postes à supprimer, prévus par le texte de... 2008. Il faut donc tailler dans le vif, et supprimer une ou plusieurs plate-formes, pour densifier celles qui survivront, et permettre de concentrer des budgets d'infrastructure aujourd'hui essaimés.
On sait qu'à Dijon, où l'armée de l'air injecte 45 MEUR par an, et aligne encore 2200 militaires, la situation n'est guère favorable (malgré des locaux neufs ou remis à neuf...). L'aéroport civil va fermer, et l'armée de l'air doit aligner des pompiers, une tour de contrôle, des fusiliers-commandos, bref, les fonctions d'une base aérienne pour une poignée d'Alpha Jet, qui doivent en plus glisser sur la carte, à l'ouest. Et les oreilles des Dijonnais ne veulent plus entendre le bruit des jets -ce qu'on sait depuis des années-. Comme il n'y aura pas assez d'A400M, on voit mal aller les baser à Dijon, juste pour que le niveau de bruit soit acceptable. Une fermeture serait subie de plein fouet par les fournisseurs de la base.
Les problèmes de Dijon sont aussi, on le sait, ceux de Luxeuil, comme ce blog l'a déjà expliqué. Le sursis de cette base ne serait, comme en 2008, que politique.
Ceux qui ont encore des certitudes sur la viabilité d'un grand nombre de bases de chasse peuvent se reporter aux volumes décrits dans le LBDSN et la LPM, et s'empresser de voter les crédits permettant de commander plus que les 26 Rafale prévus par ces textes.