dimanche 13 janvier 2013

L'état des forces de Serval (Point n°4-actualisé)


Une patrouille de Mirage 2000D vu du poste de ravitaillement du C-135FR. No gas, no war : une fois de plus, les tankers sont les incontournables des opérations aériennes, même si ceux qui construisent le budget ont tendance à l'oublier. (Photo EMA)

. Les moyens aériens français ont réalisé un peu moins d'une vingtaine de sorties ces dernière 24 heures. Ces chiffres comprennent chasseurs, tankers et ATL-2. C'est un volume respectable, qui pourra être soutenu dans la durée, avec une augmentation de la flotte de tankers, qui pourrait passer à cinq appareils (sur une flotte totale de 14 appareils).
. Quatre Rafale ont décollé de Saint-Dizier ce matin, a révélé RTL, se fondant sur des sources concordantes. Les avions auraient décollé armés, en intervenant sur la ligne de fronts au Sahel. Ils devaient ensuite poser au Tchad dans la foulée. Le Rafale voit ainsi son troisième théâtre, après l'Afghanistan et la Libye. La flotte de chasseurs à N'Djamena passe donc à 12 appareils. Cela peut sembler peu, mais il faut considérer les très longs vols occasionnés, et le nombre limité de tankers (on en revient à no gas, no war). Des desserrement ne sont donc pas à exclure, en cas de forte demandes d'appui aérien.
. Un Tigre a dû arriver de Pau hier, et deux autres doivent suivre demain. Selon RTL, ces aéronefs pourraient bénéficier du concours logistique des C-17 de la Royal Air Force. Le plot aéromobile conventionnel dans cette zone devait comprendre des Gazelle et des Puma, pour six appareils, ce qui a sans doute été relevé.
. Plus que jamais, les avions de transport d'assaut de la zone sont en pleine activité, pour transférer entre les différents points d'action et bases-arrière toute la logistique nécessaire pour des opérations : oxygène pour les Mirage, munitions, pièces de rechanges, et tout ce qui est nécessaire à la force terrestre. Le parc de véhicules militaires français de Bamako est aussi assez réduit à sa plus simple expression. Il va falloir mettre sur leurs roues le 2e RIMa et la COMOTO. Les moyens présents dans la zone (Tchad, Gabon) n'y suffisant pas, il faut donc ouvrir un pont aérien de France.
. 400 militaires seraient déjà présents à Bamako : il s'agit de la COMOTO d'Epervier, armée par le 21e RIMa et ses appuis, y compris Air. En outre, la 1ère compagnie du 2e RIMa a aussi remplacée, au pied levé, le Guépard du 2e REP qui avait été activé vendredi après-midi. Les effectifs resteront principalement dans la capitale, mais une partie irait sur Motpi, sécuriser l'aéroport.
. Aucun renseignement précis ne vient bien sûr éclairer le volume du GFS Sabre (évoqué dans RAIDS 316), essentiellement constitué du 1er RPIMa et du 13e RDP, si ce n'est qu'il est passe de dépasser tous les niveaux atteints jusqu'à maintenant. Le 4e RHFS, qui a perdu un pilote -le lieutenant Damien Boiteux- vendredi après-midi, met en oeuvre des Caracal, et deux de ses Gazelle sont donc hors service. Il pourrait récupérer tout ou partie de Tigre qui arrivent de France et bénéficie vraisemblablement d'aéronefs du 3/61 Poitou.