Avec des effectifs bientôt réduits à 1.400 soldats, puis 500 à l'été 2013, le ministère de la défense va-t-il continuer à financer un sas à Chypre ? D'autant plus que les missions d'après 31-décembre n'auront, pour le coup, plus grand chose à voir avec les combats connus par les GTIA en Kapisa et Surobi, ou ceux des OMLT (1). Des combats durs, un mode d'existence rustique et précaire, qui avaient rendus utile la mise en place du sas à Bagram d'abord (en 2008), puis à Chypre (juin 2009). En 2010, le dispositif était devenu interarmées.
L'armée de terre reste discrète sur le coût de ce dispositif, évalué, lors d'une présentation à Paris à quelque 400 euros par soldat. Ce coût n'a depuis pas été détaillé, ni réévoqué : on ignore de fait ce que cette somme recouvre, entre l'hôtellerie (présenté par l'armée de terre comme du cinq étoiles), la restauration, et les compléments de soldes.
"20 à 30" militaires venus de France animent ce sas à Chypre pendant que les soldats y sont, et les personnels détachés sur place sont soldés, d'après l'un d'entre eux, comme s'ils étaient en opérations. Selon l'armée de terre, ces personnels seraient choisis parmi les unités qui doivent passer trois jours sur l'île.
Une autre île, la Corse, pourrait bien faire figure de sas, dans l'avenir. Pour autant que le dispositif survive, évidemment, aux dernières grosses VAM rentrant d'Afghanistan. L'avant-avant dernière doit quitter Chypre samedi.
Selon la CISPAT, 20.000 "utilisateurs" sont passés par le sas : 90% en seraient ressortis satisfaits. Un chiffre par nature invérifiable, puisque le sas n'a été que rarement ouvert à la presse. De l'aveu même de l'armée de terre, le sas n'a qu'un effet très marginal dans la détection des PTSD, qui n'apparaissent dans la plupart des cas que bien plus tard. Certains traumas ayant été, eux, détectés bien avant le sas.
(1) néanmoins, plusieurs catégories de personnels, dont les équipes médicales du rôle III par exemple, restent en prise directe avec les résultats de la guerre en Afghanistan.