La mise en ligne par la DICOD d'un guide sur les médias sociaux, annoncée depuis quelques semaines, accouche d'une souris. En effet, ce document de 20 pages reprend une brochette de conseils que le ministère ne s'applique pas à lui-même dans ses propres contenus sur internet ou dans ses magazines internes, notamment en matière de sécurité opérationnelle.
On évoque notamment les risques d'arrière-plans sur les photos : on peut rappeler, à titre de simple exemple, que la première photo récente d'un Cougar de la DGSE est apparue dans l'arrière-plan d'une photo publiée sur internet par le site institutionnel de la défense.
De même, un surf de quelques minutes sur les sites du ministère, ce samedi, permet d'obtenir de très belles photos ou de vidéos de blessés non floutées, prises sur le terrain en Afghanistan, ou de capteurs du renseignement. L'ISAF promet pourtant les pires misères aux journalistes qui se hasarderaient à s'égarer dans de tels chemins de traverse.
Je passe sur le fait que ce document de pédagogie explique qu'il ne faut pas retoucher les photos : c'est quand même la revue de la DICOD qui avait fait disparaître la mention "armée de l'air" de la perche de ravitaillement d'un C-135FR des FAS, pendant Harmattan. Ou avait fait passer pour une photo d'actualité une photo du hangar du Charles-de-Gaulle hébergeant plus d'avions que d'annoncé.
Le plus savoureux, c'est sans doute l'obligation de ne pas avoir de publicité, car "elles seraient associées au ministère ou à votre organisme". Cela ne manque pas de sel, quand on découvre des pages entières de publicité dans les magazines internes du ministère. Faites ce que je dis, pas ce que je fais !