Exercice périlleux de reconstitution des 3.400 militaires engagés dans la zone afghane. Depuis la date du retrait des premiers éléments, on a du mal à suivre l'évolution réelle des effectifs français en Afghanistan.
Une partie du problème réside dans le fait que selon nos estimations, les effectifs, hors gendarmerie, ont allègrement dépassé les 4.000 prévus, si bien qu'aujourd'hui, il devient difficile, avec théoriquement 600 soldats de moins, d'expliquer comment on arrive à 3.400. Et où ils sont basés.
Sans doute conscient de ce problème rencontré par la presse, l'EMA a donné hier quelques éléments de compréhension de cette ventilation, pas toujours très facile à appréhender, même avec la meilleure volonté du monde.
Selon cette source, la TFLF compte encore 2.200 personnels en Surobi et Kapisa, malgré les deux SGTIA et des éléments isolés qui ont déjà été ôtés depuis octobre. Cela confirmerait donc qu'elle a bien dépassé les 2.400 qu'on lui prêtait en octobre. En Surobi, il resterait 450 soldats (1), tandis qu'en Kapisa, on trouverait un millier d'hommes, répartis aux deux tiers à Nijrab. Les OMLT, qui ont été réduits à leur portion congrue, ne suffisent pas à expliquer le différentiel (2). Et comme la France n'a plus de COP, et n'a pas non plus de base secrète...
Le deuxième pack d'effectifs est plus composite : il regroupe, selon l'EMA, un millier de personnels, à la fois les insérés OTAN, le NCC, Epidote, le Batlog et la TF Mousquetaire (qui dépend pourtant de la TFLF), mais aussi la frégate placée en OEF, et les aviateurs de Douchanbe, qui ne sont plus que 113, contre 150-180 à la belle époque. Selon la marine, c'est la FAA Cassard (3) qui est actuellement en OEF. Son équipage comporte 250 marins. Si on y ajoute les 113 aviateurs de Douchanbe, on arrive déjà à 363 militaires basés hors d'Afghanistan. Le Batlog compte pour quelque 400-450 personnels, on arrive donc à 760-810. Auxquels il faut ajouter la TF Mousquetaire (130). Si on y ajoute le NCC (une cinquantaine), Epidote, et les insérés, le transit aérien à Kaboul, on dépasse, de fait, très allègrement le millier de militaires.
Enfin, le dernier poste est celui du Detchasse de Kandahar, réduit à une centaine d'aviateurs en novembre.
2.200+1.000+100 égale en effet environ 3.400. Mais avec de très nombreux points d'interrogation.
(1) la revue de l'armée de terre d'avril évoque 750 soldats dans le GTIA Surobi. Même en retranchant un SGTIA rapatrié, on n'arrive pas à 450.
(2) un vrai point d'interrogation, car les moins de 200 gendarmes sont exclus de ce décompte de l'EMA.
(3) selon l'EMA c'est un effectif moyen de frégate, soit 150 marins, qui est en général comptabilisé, d'autant plus que ce navire n'est pas en permanence intégré à OEF. Ce qui est le cas actuellement puisque le Cassard relâche dans un port.