L'écrivain et cinéaste Pierre Schoendoerffer est mort à l'âge de 83 ans, quelques mois seulement après le décès d'un de ses acteurs fériches, Bruno Crémer (l'adjudant Willsdorf de La 317e section), le 8 août 2010.
Il laisse derrière lui une oeuvre tournée vers les militaires qu'il avait cotoyés en Indochine, comme caméraman du cinéma aux armées.
Le ministère ne lui a rendu pour l'instant aucun hommage. Voici ce qu'en a dit le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, et grand connaisseur de cinéma : "Dans ses fictions, cette rigueur se retrouvait aisément dans les personnages, pudiques et tourmentés par l'observance de leur morale. Ses héros à la nostalgie amère, proches de ceux de John Ford et de Raoul Walsh, étaient dépeints dans leurs contradictions avec une sensibilité et justesse sans égales.
Marin, parachutiste, reporter de guerre et prisonnier, Pierre Schoendorffer laissera à jamais la trace d’un homme hanté par la guerre et ses conséquences sur notre humanité."
Bénédicite Chéron consacre au cinéaste un livre éponyme, aux éditions du CNRS (1).
Il restera comme un documentariste au contact, dans La section Anderson (1967), filmant au Vietnam le premier officier noir sorti de West Point. Deux ans plus tôt, il a tourné La 317e section, avec Jacques Perrin et Bruno Crémer. Perrin rempile en 1977 pour Le Crabe-Tambour, puis l'Honneur d'un Capitaine, en 1982, puis Là-Haut, en 2004.
En 1992, Dien Bien Phu marque sa filmographie, sur les musiques de Georges Delerue.
Deux fils Schoendoerffer étaient réunis en 2004 dans Agents Secrets -racontant une mission de la DGSE- : Frédéric à la caméra, et Ludovic de l'autre côté, comme nageur.
(1) l'ayant reçu seulement ce matin, il m'est impossible d'avoir un avis sur ce travail. Mon camarade Olivier Fourt l'avait interviewée il y a quinze jours : on peut entendre l'auteure ici.