C'est le collectif des victimes de Louvois qui diffuse, cet après-midi, cette note du CEMAT, émise le 5 mars, afin de recadrer l'accompagnement, par les cadres de l'armée de terre, des victimes des dysfonctionnements de Louvois. Le patron de l'armée de terre y rappelle une obligation de l'officier : "il revient aux chefs militaires que nous sommes, de veiller avec attention à la condition du personnel placé sous nos ordres. Ceci nous oblige non seulement à avoir une connaissance exaustive des cas individuels en instance, de suivre précisément leur accompagnement, et de ne communiquer qu'à partir d'éléments factuels avérés."
De fait, et selon des témoignages convergents, des erreurs d'appréciation pourraient être à l'origine de la sous-estimation initiale de l'ampleur du problème, sous-estimation que ce blog avait, à l'époque, largement contribué à stigmatiser.
On notera, cependant, que cette note ne cible aucun responsable en particulier (1). Cet absence de responsable pour des erreurs qui ne disparaissent pas reste sans doute un des éléments les plus troublants de ce dossier complexe.
(1) une phrase aborde le sujet, sans fâcher personne : "la responsabilité de fonctionnement du nouveau système de solde est maintenant totalement partagée au sein du ministère". En quatre mois de crise, on a pourtant entendu que les militaires victimes de Louvois étaient responsables de ne pas avoir fourni çà l'administration les bons RIB (!), ou de ne pas avoir actualisé leur fiche RH (!!)... Les membres du collectif évoquent, elles, des pertes de documents à répétition par l'administration, mal qu'il est impossible d'attribuer à un logiciel : y aurait-il donc des fautes humaines ?