Un JTAC (joint tactical air controller) du CPA20 a lui aussi laissé un sillage de silence après le témoignage de son engagement en Afghanistan, lors du colloque organisé aujourd'hui à Paris. Ce sous-officier était en charge de l'appui aérien sur un COP, en vallée d'Alasay, il y a quelques mois, et raconte une journée un peu chargée, sur ce "fortin de cinquante mètres par soixante-dix, occupé par 12 Français -six OMLT de l'armée de terre et six CPA" au service de l'armée afghane.
"Ce jour-là, on a subi une attaque coordonnée d'envergure, raconte le sergent-chef Yann, les trois COP de la vallée sont attaqués simultanément par une cinquantaine d'insurgés, et ce, pendant toute la journée".
"J'ai guidé cinq patrouilles de Tigre, une de Kiowa, une de F-16. (...) Grâce au système Rover on a pu déceler un groupe insurgé. Et là, tout s'accélère, je rends compte à ma chaîne hiérarchique, et je dis au capitaine, si on veut marquer des points, c'est maintenant. Il m'a donné le feu vert. J'ai fait larguer une bombe de 250 kg sur cette position insurgée. La récompense, après huit heures de combat, la récompense, c'était le silence. Dans les trois semaines qui ont suivi, il n'y a pas eu un seul coup de feu tiré dans la vallée".
Depuis 2006, le CPA20 déploie en permanence des personnels en Afghanistan, à l'origine pour des missions de personal recovery, avec les Caracal. Il a depuis apporté un spectre plus large d'effets, en mettant en oeuvre des équipe de guidage, à l'instar de celle du SGC Yann. En parallèle, des équipes de ce type sont aussi déployées à Djibouti et au Tchad.