Même si les temporisations de la communauté internationale rendent assez improblable un fort soutien à la proposition portée par la France, la Grande-Bretagne et le Liban en faveur de la protection des insurgés libyens, il ne faut, à ce stade, rien exclure, et notamment, l'entrée en ligne de moyens aériens français.
L'armée de l'air semble prête à pouvoir réagir au quart de tour -on parle ici de quelques heures-, une fois d'éventuelles décisions politiques prises. Il faut noter que la France conserve une position en pointe, même si elle n'est pas suivie. Une demande précise du gouvernement insurgé -reconnu par la France-, un soutien minimum de pays arabes, et la cruauté du régime libyen sur sa propre population peuvent faire le reste.
On imagine qu'un certain nombre de moyens ont été réservés, et attendent, dans les starting blocks.
Tous les moyens ou presque pourraient être mis sur le pont de "l'USS Corsica", le porte-avions de l'armée de l'air, constitué par la base de Solenzara (1). Sa position méridionale, au plus près de la zone d'opérations, permet d'économiser les précieux ravitailleurs, domaine dans lequel nos réserves sont plutôt faibles mais existent, néanmoins.
Toutes les capacités de l'armée de l'air, de la reconnaissance statégique (Reco-NG, sur Rafale) à la frappe de précision à longue distance (AASM, Scalp-EG sur Rafale et/ou Mirage 2000D) sont aujourd'hui éprouvées. L'armée de l'air a notamment prouvé à plusieurs reprises sa capacité à engager une chaîne uniquement nationale.
Evidemment, un tel niveau d'engagement n'est pas possible sans un travail préalable de renseignement et de planification. Il faudrait être naïf pour croire que les spécialistes de ces deux domaines n'ont pas trouvé à s'occuper, depuis le début de la crise libyenne.
Et d'autant plus que la France dispose de ses propres moyens d'évaluation, notamment dans le domaine du renseignement.
(1) cette base a notamment servi aux opérations pendant le Kosovo. On le voit bien, avoir conservé cette base atypique -seulement 900 aviateurs la servent en temps de paix, et elle n'accueille, en permanence, que deux Super Puma pour la SAR- trouve dans cette crise tout son intérêt. Illustration de sa capacité à pouvoir servir à la préparation opérationnelle -dans ce cas à l'Afghanistan-, la base accueille actuellement un exercice Serpentex. C'est donc peu dire qu'une partie des moyens est déjà sur place. :))