Une fois l'annonce faite par le premier ministre ce matin, il était bien plus difficile de trouver, dans la journée des précisions sur ces fameux deux avions humanitaires chargés de 5 tonnes de matériels médicaux et d'équipes de soins. Et qui devaient, si l'on en croit BFMTV, décoller ce lundi soir un peu avant minuit pour Benghazi.
Ce n'est pas le ministère de la défense qui fournit ces avions, savait-on dès le milieu de la journée. Le premier de ces avions, un biturbopropulseur civil ATR, a décollé de Villacoublay dans la nuit.
Le recours a des avions du ministère de l'Intérieur, évoqué hier, n'a apparemment pas été retenu. Ces Dash sont utilisés en saison comme bombardier d'eau, et, hors saison, pour le transport, notamment, mais pas exclusivement, d'équipes d'urgence.
Ce type d'aéronef (1) avait notamment été engagé en Haïti, en janvier 2010. Mais l'île ravagée par un tremblement de terre n'est pas la Libye de Kadhafi, dont les intentions et les moyens d'action manquent d'éclairages récents. Il lui reste quelques Mig et Sukhoï, et peut-être, quelques hommes fidèles.
Le fait que les extractions de ressortissants, en Airbus (4 vols) se soient déroulées correctement ne veut pas dire que la Libye actuelle peut voir, sans danger, opérer des avions non blindés et non autoprotégés...
(1) qui présente des marquages civils, des cocardes françaises, et pas de camouflage.
par le journaliste Jean-Marc Tanguy - Twitter @Defense137 - 9253 posts depuis avril 2009 - 81,92 millions de pages vues depuis juin 2010.
lundi 28 février 2011
Passations pas pressées
Gérard Longuet n'entrera en fonction que demain matin. Ni Alain Juppé, de conseil municipal aujourd'hui à Bordeaux, ni MAM n'étaient disponibles, pour leurs passations de pouvoir, ce lundi. Là où, à l'Intérieur, on n'a rien laissé traîner, puisque Brice Hortefeux vient de passer le témoin à un fin connaisseur de Beauvau : Claude Guéant.
Ancien directeur de l'administration de la police (DAPN), puis directeur général (DGPN), Claude Guéant a aussi été directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy à l'Intérieur, avant d'en devenir le plus proche collaborateur, à l'Elysée.
Il a aussi, de fait, été au coeur de plusieurs dossiers sensibles, depuis 2003 : AZF, traque d'Yvan Colonna, infirmières bulgares, lutte contre le terrorisme, et dossiers d'exportations.
C'est la première fois qu'un haut fonctionnaire (et de surcroît préfet) connaissant aussi bien la police devient ministre de l'Intérieur.
Ce que n'ont pas manqué, déjà, d'observer les syndicats de police.
Ancien directeur de l'administration de la police (DAPN), puis directeur général (DGPN), Claude Guéant a aussi été directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy à l'Intérieur, avant d'en devenir le plus proche collaborateur, à l'Elysée.
Il a aussi, de fait, été au coeur de plusieurs dossiers sensibles, depuis 2003 : AZF, traque d'Yvan Colonna, infirmières bulgares, lutte contre le terrorisme, et dossiers d'exportations.
C'est la première fois qu'un haut fonctionnaire (et de surcroît préfet) connaissant aussi bien la police devient ministre de l'Intérieur.
Ce que n'ont pas manqué, déjà, d'observer les syndicats de police.
Le Jean Bart dans la crise
C'était un des retours d'expérience de l'évacuation de ressortissants effectuée au Liban, en... 2006 au Liban : le commandant d'un navire n'est pas toujours suffisamment préparé à la gestion d'une crise d'une opération d'une telle ampleur. La frégate Jean Bart sera donc engagée, les 16 et 17 mars prochain, au large de Toulon, dans un entraînement de ce type, avec une frégate espagnole. Pour l'occasion, le patron de la force d'action navale rejoindra la frégate en mer pour prendre en compte cette dimension de gestion de crise. Pour l'anecdote, l'EDO-NG qui vient d'être livrée sera également étrennée à cette occasion.
dimanche 27 février 2011
Un agenda chargé
On ignore quand se déroulera la passation de pouvoirs entre Gérard Longuet et son prédécesseur. Mais l'impétrant ne manquera pas de rendez-vous, à peine arrivé. Sur le papier, déjà, un comité ministériel d'investissement (CMI) l'attend mardi matin. Une décision sur les drones devait être prise en mars : c'est peut-être le rendez-vous attendu depuis longtemps.
L'après-midi, une audition à la commission de défense, et une séance de question sur l'Afghanistan était également prévue. Tout comme une après-midi à Varsovie, mercredi après-midi, et à Berlin, toute la journée de jeudi.
L'après-midi, une audition à la commission de défense, et une séance de question sur l'Afghanistan était également prévue. Tout comme une après-midi à Varsovie, mercredi après-midi, et à Berlin, toute la journée de jeudi.
Gérard Longuet à Brienne (actualisé)
Il en rêvait, le président l'a fait. Gérard Longuet va être nommé ministre de la Défense, comme nous l'évoquions dès vendredi sur ce blog. Il décroche avec le ministère de la Défense son bâton de maréchal. Le poste lui était passé sous le nez lors du précédent remaniement.
Par delà cette nomination, il sera évidemment utile d'observer deux points : si le nouveau ministre de la Défense conserve le rang -ministre d'Etat- et le titre à rallonge de son prédécesseur. Le premier ministre avait évoqué, en janvier, la nomination d'un SEDAC, afin de répondre aux associations d'anciens combattants.
Il sera aussi intéressant de suivre la constitution du nouveau cabinet. Alain Juppé, dont le mandat était par nature limité dans le temps, ne disposait que d'une équipe réduite : 15 personnes !
Et évidemment, le style du nouveau ministre sera ausculté à la loupe.
Notons que le patron des sénateurs UMP est implanté dans une terre d'élection ravagée par les dernières restructurations militaires (1). Et ce n'est pas forcément fini : on a évoqué, à plusieurs reprises, la dissolution du 3e RHC, sur lequel des décisions n'étaient pas à exclure.
Le front social du ministère semble un peu difficile, comme ce blog l'a maintes fois souligné. Les TSEF manifestent, mardi et mercredi.
Plus généralement, et alors que le président aura effectué neuf remaniements gouvernementaux depuis son avènement, en 2007, Gérard Longuet n'est que son troisième ministre de la défense, du fait de l'extrême survivabilité de l'inoxydable Hervé Morin, qui contraste avec les cents jours d'Alain Juppé.
(1) le 8e RA doit notamment être dissous cette année. On peut trouver ici un reportage sur des artilleurs de ce régiment qui forment actuellement des Georgiens.
Par delà cette nomination, il sera évidemment utile d'observer deux points : si le nouveau ministre de la Défense conserve le rang -ministre d'Etat- et le titre à rallonge de son prédécesseur. Le premier ministre avait évoqué, en janvier, la nomination d'un SEDAC, afin de répondre aux associations d'anciens combattants.
Il sera aussi intéressant de suivre la constitution du nouveau cabinet. Alain Juppé, dont le mandat était par nature limité dans le temps, ne disposait que d'une équipe réduite : 15 personnes !
Et évidemment, le style du nouveau ministre sera ausculté à la loupe.
Notons que le patron des sénateurs UMP est implanté dans une terre d'élection ravagée par les dernières restructurations militaires (1). Et ce n'est pas forcément fini : on a évoqué, à plusieurs reprises, la dissolution du 3e RHC, sur lequel des décisions n'étaient pas à exclure.
Le front social du ministère semble un peu difficile, comme ce blog l'a maintes fois souligné. Les TSEF manifestent, mardi et mercredi.
Plus généralement, et alors que le président aura effectué neuf remaniements gouvernementaux depuis son avènement, en 2007, Gérard Longuet n'est que son troisième ministre de la défense, du fait de l'extrême survivabilité de l'inoxydable Hervé Morin, qui contraste avec les cents jours d'Alain Juppé.
(1) le 8e RA doit notamment être dissous cette année. On peut trouver ici un reportage sur des artilleurs de ce régiment qui forment actuellement des Georgiens.
Libye : quel rôle pour la France ?
L'évolution de la situation en Libye ne dicte plus, a priori, d' y engager des moyens militaires français. Les 10.000 ressortissants évoqués par l'UE en début de semaine ont fondu comme neige au soleil. La France a notamment évacué la quasi-totalité des siens, grâce à quatre vols Airbus de l'armée de l'air. Les derniers Britanniques ont été exfiltrés samedi, les derniers Américains vendredi : bref, plus besoin d'avoir recours aux navires français, pour une RESEVAC en tout cas, au large des côtes libyennes.
L'hypothèse d'un engagement sous cadre humanitaire n'est pas à exclure, mais en tout cas, pas dans l'immédiat.
Si la France en avait eu besoin, les deux BPC étaient presque sous la main : le Mistral, arrivé à Brest samedi matin, pouvait être rapidement au large de la Libye. Cela aurait été plus complexe pour le Tonnerre (1), dont l'équipage rentre de près de quatre mois de mer, dont l'essentiel en Corymbe, en face de la Côte d'Ivoire.
Plus certainement, la main va passer aux moyens aériens, si l'UE arrive à accorder ses violons. Il faudrait en effet des moyens de coercition, s'il fallait contraindre les avions du colonel Kadhafi à ne (plus) s'en prendre à sa population. Seulement, le temps que tout cela se mette en branle, soit les avions en question auront eu le temps d'accomplir leur macabre besogne. Soit le colonel aura perdu tout pouvoir dans son pays.
Bien plus certainement, il faudra engager des moyens de surveillance maritime pour garder un oeil sur les flots de réfugiés quittant l'Afrique du Nord. On se souvient des drames humains -et politiques- générés par l'échouage du East Sea, au début de la décennie précédente, et encore, l'an dernier, du débarquement de Kurdes en Corse.
Trois paradoxes : la France, puissance maritime, dispose actuellement de très peu de moyens de surveilllance maritime (2), du fait du retrait prématuré des Nord 262. L'alternative, qui consisterait à faire tenir ces missions par des avions de patmar bute sur la même limite capacitaire : CEMM et CEMA l'avaient rappelé devant les députés, les missions au Sahel, prioritaires, avait obligé, dès l'automne à laisser tomber les vols en Méditerranée. Bref, et malgré l'absence de conflit dur contre un ennemi méchant déployant des essaims de sous-marins, on voit déjà les limites de nos choix capacitaires (3).
Dernier paradoxe, mais on le savait déjà en la fermant, le plot "sud" des ATL-2, à Nîmes, est fermé alors que la Méditerranée n'a jamais autant figuré dans l'actualité. Et devrait y rester un bon moment.
(1) il vient d'être remplacé par la Foudre.
(2) quatre Falcon 50M basés à Lann-Bihoué. Quatre autres, issus de l'ETEC, doivent venir progressivement les renforcer. Leurs successeurs pourraient faire l'objet d'une externalisation : c'est à l'étude. Seul solution, à court terme, recourir à des moyens privés : la firme Vigie Aviation, tout comme CAE Aviation, proposent des prestations de surmar... qu'il faut évidemment payer.
(3) la dernière livraison d'Air&Cosmos évoque un projet de revente d'ATL-2 de la marine française à l'Arabie saoudite.
L'hypothèse d'un engagement sous cadre humanitaire n'est pas à exclure, mais en tout cas, pas dans l'immédiat.
Si la France en avait eu besoin, les deux BPC étaient presque sous la main : le Mistral, arrivé à Brest samedi matin, pouvait être rapidement au large de la Libye. Cela aurait été plus complexe pour le Tonnerre (1), dont l'équipage rentre de près de quatre mois de mer, dont l'essentiel en Corymbe, en face de la Côte d'Ivoire.
Plus certainement, la main va passer aux moyens aériens, si l'UE arrive à accorder ses violons. Il faudrait en effet des moyens de coercition, s'il fallait contraindre les avions du colonel Kadhafi à ne (plus) s'en prendre à sa population. Seulement, le temps que tout cela se mette en branle, soit les avions en question auront eu le temps d'accomplir leur macabre besogne. Soit le colonel aura perdu tout pouvoir dans son pays.
Bien plus certainement, il faudra engager des moyens de surveillance maritime pour garder un oeil sur les flots de réfugiés quittant l'Afrique du Nord. On se souvient des drames humains -et politiques- générés par l'échouage du East Sea, au début de la décennie précédente, et encore, l'an dernier, du débarquement de Kurdes en Corse.
Trois paradoxes : la France, puissance maritime, dispose actuellement de très peu de moyens de surveilllance maritime (2), du fait du retrait prématuré des Nord 262. L'alternative, qui consisterait à faire tenir ces missions par des avions de patmar bute sur la même limite capacitaire : CEMM et CEMA l'avaient rappelé devant les députés, les missions au Sahel, prioritaires, avait obligé, dès l'automne à laisser tomber les vols en Méditerranée. Bref, et malgré l'absence de conflit dur contre un ennemi méchant déployant des essaims de sous-marins, on voit déjà les limites de nos choix capacitaires (3).
Dernier paradoxe, mais on le savait déjà en la fermant, le plot "sud" des ATL-2, à Nîmes, est fermé alors que la Méditerranée n'a jamais autant figuré dans l'actualité. Et devrait y rester un bon moment.
(1) il vient d'être remplacé par la Foudre.
(2) quatre Falcon 50M basés à Lann-Bihoué. Quatre autres, issus de l'ETEC, doivent venir progressivement les renforcer. Leurs successeurs pourraient faire l'objet d'une externalisation : c'est à l'étude. Seul solution, à court terme, recourir à des moyens privés : la firme Vigie Aviation, tout comme CAE Aviation, proposent des prestations de surmar... qu'il faut évidemment payer.
(3) la dernière livraison d'Air&Cosmos évoque un projet de revente d'ATL-2 de la marine française à l'Arabie saoudite.
Dernier vol pour Tripoli
Le secret avait été bien gardé : un A340 de l'armée de l'air a évacué hier le personnel de l'ambassade de France à Tripoli, ambassadeur compris. Au total, 28 Français, en majorité des diplomates, ont été évacués, et 94 étrangers.
Ce vol supplémentaire porte à plus de 650 personnes le nombre de ressortissants évacués par l'Estérel, dont plus des trois quarts de Français.
Ce vol supplémentaire porte à plus de 650 personnes le nombre de ressortissants évacués par l'Estérel, dont plus des trois quarts de Français.
samedi 26 février 2011
Ventes d'armes à la Libye : à lire
Alors que les ventes d'armes à la Libye commencent à faire des choux gras dans la presse italienne, notez cette interview de l'écrivain-journaliste Jean Guisnel sur le site internet Rue 89.
A vos ordres M. le Président !
Etrange série documentaire en deux parties que celle présentée, le soir du 3 mars, par Planète. On l'a compris avec le titre, il s'agit d'examiner les rapports entre l'armée et les présidents français de la 5e République. Une suite d'images des engagements en opérations, entrecoupés d'entretiens.
Le résultat, bien rythmé par la musique de Romain Paillot et Thibault Lefranc, est pédagogique. Parfois sans plus, mais parfois aussi avec de vraies petites perles, comme quand, par exemple, le général Michel Guignon, raconte comment, ancien chef de section du 1er REP, il confessa plus tard à son général qu'il aurait participé au putsch de 1961 s'il avait été en état de le faire. Il était, à cette époque, sur un lit d'hôpital après avoir été blessé au combat.
Raymond Muelle, Jean Guisnel, le général Georgelin -en civil, évoquant entre autres ses souvenirs de lieutenant-colonel- et Pierre Joxe font aussi partie des témoins qui apportent, à mon avis, à ce documentaire, d'autres témoins me semblant moins performants. A noter, parmi les dernières secondes du deuxième épisode, la conclusion du journaliste de France Inter, Thomas Legrand : "'pour Nicolas Sarkozy, on a l'impression que l'armée, c'est un corps qui doit être professionnel comme les préfets, les postiers. Il ne marque aucune spécificité. On peut comprendre que les militaires sentent cela comme quelque chose d'assez violent, car on ne rentre pas dans la carrière militaire comme on rentre dans la carrière préfectorale".
C'est sans doute un peu plus compliqué que cela. Par contre, et cela aurait dû être mieux souligné dans le documentaire, tous ses prédécesseurs avaient connu personnellement l'engagement opérationnel : De Gaulle, en 1914-1918 et en 1940, Pompidou en 1940, au 141e RIA, Giscard d'Estaing, en 1944-1945 avec la 1ère armée (1), Mitterrand, en 1939-1940, comme sergent au 23e RIC. Et Chirac, en Algérie, comme sous-lieutenant au 6e RCA en 1956-1957.
(1) VGE a été fait, en outre, caporal d'honneur de la légion : c'est lui qui avait décidé d'engager le 2e REP à Kolwezi.
Le résultat, bien rythmé par la musique de Romain Paillot et Thibault Lefranc, est pédagogique. Parfois sans plus, mais parfois aussi avec de vraies petites perles, comme quand, par exemple, le général Michel Guignon, raconte comment, ancien chef de section du 1er REP, il confessa plus tard à son général qu'il aurait participé au putsch de 1961 s'il avait été en état de le faire. Il était, à cette époque, sur un lit d'hôpital après avoir été blessé au combat.
Raymond Muelle, Jean Guisnel, le général Georgelin -en civil, évoquant entre autres ses souvenirs de lieutenant-colonel- et Pierre Joxe font aussi partie des témoins qui apportent, à mon avis, à ce documentaire, d'autres témoins me semblant moins performants. A noter, parmi les dernières secondes du deuxième épisode, la conclusion du journaliste de France Inter, Thomas Legrand : "'pour Nicolas Sarkozy, on a l'impression que l'armée, c'est un corps qui doit être professionnel comme les préfets, les postiers. Il ne marque aucune spécificité. On peut comprendre que les militaires sentent cela comme quelque chose d'assez violent, car on ne rentre pas dans la carrière militaire comme on rentre dans la carrière préfectorale".
C'est sans doute un peu plus compliqué que cela. Par contre, et cela aurait dû être mieux souligné dans le documentaire, tous ses prédécesseurs avaient connu personnellement l'engagement opérationnel : De Gaulle, en 1914-1918 et en 1940, Pompidou en 1940, au 141e RIA, Giscard d'Estaing, en 1944-1945 avec la 1ère armée (1), Mitterrand, en 1939-1940, comme sergent au 23e RIC. Et Chirac, en Algérie, comme sous-lieutenant au 6e RCA en 1956-1957.
(1) VGE a été fait, en outre, caporal d'honneur de la légion : c'est lui qui avait décidé d'engager le 2e REP à Kolwezi.
Le billet d'humeur : Prions...
... que les Koweitiens, les 24 présidents et les quelques 60 membres de gouvernements étrangers réunis au Koweït pour les 50 ans ans de l'émirat, et les 20 ans de la fin de la guerre du Golfe, ne s'étonnent pas que la France ait envoyé, pour la représenter, une ministre française des affaires étrangères particulièrement affaiblie et même donnée... démissionnée à sa descente de l'avion, en rentrant chez nous.
Oui, prions aussi qu'il ne remarquent pas que les avions (1) qui défilent au-dessus de leurs têtes sont des Mirage 2000C -les mêmes qui étaient déjà déployés en 1990-1991- et pas des Rafale, ceux que la France aligne pourtant à quelques kilomètres de là.
Bref, prions pour qu'ils ne s'offusquent de rien. On n'a plus assez de bons clients pour se permettre de froisser du monde dans cette zone.
(1) 120 aéronefs de 10 pays ont défilé dans le ciel de Kuwait city ce samedi.
Oui, prions aussi qu'il ne remarquent pas que les avions (1) qui défilent au-dessus de leurs têtes sont des Mirage 2000C -les mêmes qui étaient déjà déployés en 1990-1991- et pas des Rafale, ceux que la France aligne pourtant à quelques kilomètres de là.
Bref, prions pour qu'ils ne s'offusquent de rien. On n'a plus assez de bons clients pour se permettre de froisser du monde dans cette zone.
(1) 120 aéronefs de 10 pays ont défilé dans le ciel de Kuwait city ce samedi.
Moins de berlines, plus de radars
Faisant le point sur l'état d'avancement de sa refonte de Thales, Luc Vigneron a évoqué quelques résultats en matière d'économies sur les coûts de structure. C'est le cas, par exemple, sur les voitures de fonctions qui permettront d'économiser 12 MEUR : "avec cette somme, je finance le radar GM60" a-t-il lancé. Le PDG de Thales a aussi révélé avoir économisé "environ 20%" grâce à une nouvelle politique de voyage. Mais il n'a pas confirmé notre chiffre d'économies de 25% sur les salons professionnels. Il pourrait, de fait, ne s'agir que d'un objectif à réaliser.
vendredi 25 février 2011
Qui pour remplacer Juppé... s'il part (actualisé)
Le calendrier du remplacement de MAM au quai d'Orsay s'est brusquement accéléré cet après-midi, si bien qu'on évoque à nouveau un scénario qui ne devait initialement être projeté qu'après les cantonales, pour un "gouvernement de combat" : qu'Alain Juppé reprenne le bureau qu'il a déjà occupé au quai d'Orsay (1993-1995). Un bureau sur lequel lorgnent plusieurs autres candidats.
Mais c'est également le cas pour le propre poste de ministre de la Défense. Si l'on en croit le Figaro.fr, deux tiendraient la corde, si le ministre de la Défense change : Brice Hortefeux, et Gérard Longuet.
La possibilité que le premier atterrisse à l'hôtel de Brienne avait déjà été évoquée, lors du précédent remaniement. Le ministre de l'intérieur s'est intéressé au sujet défense par le versant technologique, en visitant plusieurs fois les usines Sagem, dont l'une est installée sur sa terre d'élection, en Auvergne. Il s'est déplacé une journée en Afghanistan, l'an dernier, pour saluer l'engagement des gendarmes dans les missions de formation dans ce pays.
Le deuxième accompagnait le président, en Turquie, ce vendredi. Un signe. Peut-être.
C'est en tout cas mardi que l'affaire pourrait être conclue, plusieurs signaux informels mais convergents évoquant un avantage à la candidature Longuet, par ailleurs lieutenant de réserve. Le sénateur de la Meuse, qui a fêté hier ses 65 ans, avait effectué son service national dans l'artillerie, en 1970-1971.
Mais c'est également le cas pour le propre poste de ministre de la Défense. Si l'on en croit le Figaro.fr, deux tiendraient la corde, si le ministre de la Défense change : Brice Hortefeux, et Gérard Longuet.
La possibilité que le premier atterrisse à l'hôtel de Brienne avait déjà été évoquée, lors du précédent remaniement. Le ministre de l'intérieur s'est intéressé au sujet défense par le versant technologique, en visitant plusieurs fois les usines Sagem, dont l'une est installée sur sa terre d'élection, en Auvergne. Il s'est déplacé une journée en Afghanistan, l'an dernier, pour saluer l'engagement des gendarmes dans les missions de formation dans ce pays.
Le deuxième accompagnait le président, en Turquie, ce vendredi. Un signe. Peut-être.
C'est en tout cas mardi que l'affaire pourrait être conclue, plusieurs signaux informels mais convergents évoquant un avantage à la candidature Longuet, par ailleurs lieutenant de réserve. Le sénateur de la Meuse, qui a fêté hier ses 65 ans, avait effectué son service national dans l'artillerie, en 1970-1971.
Un adjudant-chef du CFT est mort à Kaboul
Un adjudant-chef employé à l'état-major du NCC France à Kaboul a été découvert dans sa chambre sans vie hier matin -et non ce matin comme je l'ai indiqué par erreur-. Né en 1968, c'était un élément isolé détaché par le commandement de la force terrestre (CFT) de Lille.
Le NCC France est la nouvelle dénomination de l'ex-Repfrance. Cet état-major regroupe un certain nombre de fonctions sensibles du théâtre, notamment tout ce qui a trait à l'application des règles d'engagement, mais aussi le renseignement et la logistique du théâtre. Basé à Warehouse, il emploie un peu moins d'une centaine de militaires.
Le NCC France est la nouvelle dénomination de l'ex-Repfrance. Cet état-major regroupe un certain nombre de fonctions sensibles du théâtre, notamment tout ce qui a trait à l'application des règles d'engagement, mais aussi le renseignement et la logistique du théâtre. Basé à Warehouse, il emploie un peu moins d'une centaine de militaires.
L'homme du Picardie
C'est le colonel Didier Gros, actuellement au CRR-FR, qui devrait prendre la responsabilité du 1er RI de Sarrebourg, à l'été. Il sera, de fait, le commandant du BG Picardie, formé autour de ce régiment, qui doit se déployer en Afghanistan en décembre. Peut-être du fait de la concentration en Kapisa de toutes les forces françaises, le niveau de déploiement du 1er RI n'est pas encore stabilisé : il pourrait aller de 400 à 600 fantassins. De telles incertitudes sur le volume global du GTIA avaient déjà été rencontrées par le 1er RCP qui armera le BG précédant Picardie en Kapisa, Raptor (1).
Rappelons que le 1er RI sera le premier à étrenner en Afghanistan, a fortiori en opex, le système Felin.
(1) les chiffres s'affermiront forcément en avril, avec l'arrivée du BG Raptor en Kapisa, le début du départ français de Surobi, et le transfert parallèle du district aux Afghans.
Rappelons que le 1er RI sera le premier à étrenner en Afghanistan, a fortiori en opex, le système Felin.
(1) les chiffres s'affermiront forcément en avril, avec l'arrivée du BG Raptor en Kapisa, le début du départ français de Surobi, et le transfert parallèle du district aux Afghans.
jeudi 24 février 2011
Mirage maltais : Dassault consulté (actualisé)
L'avionneur français a été consulté pour assister les autorités maltaises, ce matin, à la demande de l'armée de l'air française, qui avait reçu la demande initiale. Deux Mirage F1 libyens (1) avaient atterri lundi, à Malte, leurs canons et pods à roquettes armés. Les roquettes, et particulièrement les lanceurs LRF1 montés sur ces appareils sont des armements suffisamment sensibles pour que l'histoire n'ait pas été prise à la légère.
Pour minimiser toute forme de responsabilité dans les récents évènements, le ministère de la défense vient de rappeler qu'en 2009, les prises de commandes de la Libye en France ne représentaient que 2 pour mille (2) du total des exportations françaises. Elles représentaient en valeur 19 MEUR, les livraisons à la Libye comptant, elles, pour 44 MEUR.
Entre autres, le colonel Kadhafi avait commandé des missiles Milan (MBDA), des systèmes de communication tactiques (EADS) et la mise à niveau de 12 Mirage F1 (Dassault et DCI), dont les deux monoplaces qui ont posé à Malte (3). Deux biplaces supplémentaires seulement avaient pu être remis en vol, soit un tiers -et non la moitié, comme je l'estimais ce midi- du contrat initial. Toute assistance technique semble, depuis les derniers évènements, avoir disparu.
Près de 70 ressortissants français -salariés et leurs familles- liés à ce contrat ont été rapatriés, ces dernières jours. DCI, pour sa part, alignait quatre de ses personnels sur place.
(1) une source évoque le retour de ces appareils en Libye. A suivre...
(2) ce n'était peut-être pas non plus l'année la plus significative en la matière.
(3) au moins un des deux pilotes avait été formé en France.
Pour minimiser toute forme de responsabilité dans les récents évènements, le ministère de la défense vient de rappeler qu'en 2009, les prises de commandes de la Libye en France ne représentaient que 2 pour mille (2) du total des exportations françaises. Elles représentaient en valeur 19 MEUR, les livraisons à la Libye comptant, elles, pour 44 MEUR.
Entre autres, le colonel Kadhafi avait commandé des missiles Milan (MBDA), des systèmes de communication tactiques (EADS) et la mise à niveau de 12 Mirage F1 (Dassault et DCI), dont les deux monoplaces qui ont posé à Malte (3). Deux biplaces supplémentaires seulement avaient pu être remis en vol, soit un tiers -et non la moitié, comme je l'estimais ce midi- du contrat initial. Toute assistance technique semble, depuis les derniers évènements, avoir disparu.
Près de 70 ressortissants français -salariés et leurs familles- liés à ce contrat ont été rapatriés, ces dernières jours. DCI, pour sa part, alignait quatre de ses personnels sur place.
(1) une source évoque le retour de ces appareils en Libye. A suivre...
(2) ce n'était peut-être pas non plus l'année la plus significative en la matière.
(3) au moins un des deux pilotes avait été formé en France.
"Une campagne d'assassinats ciblés" (actualisé)
Les forces françaises ont relevé dans leur zone d'action en Afghanistan une "campagne d'assassinats ciblés ces dernières semaines". L'état-major des armées a notamment relevé une "pendaison" et une "exécution", toutes deux réalisées "en public" dans les vallées d'Alasay et de Bedraou, de sinistre réputation.
"La population n'accepte pas" ces tentatives de la terroriser, selon l'EMA. Les personnes ciblées travaillaient au profit des ANSF.
Le BG Richelieu vient de mener une opération de fouilles et de construction de postes au niveau des ANSF dans cette zone, pendant l'opération Storm Rumbling 2, du 15 au 21 février. La TFLF maintient désormais en permanence des effectifs dans le sud de la vallée de Tagab, une zone jugée encore difficile à contrôler. Particulièrement au sud de la passe de Jangali.
"La population n'accepte pas" ces tentatives de la terroriser, selon l'EMA. Les personnes ciblées travaillaient au profit des ANSF.
Le BG Richelieu vient de mener une opération de fouilles et de construction de postes au niveau des ANSF dans cette zone, pendant l'opération Storm Rumbling 2, du 15 au 21 février. La TFLF maintient désormais en permanence des effectifs dans le sud de la vallée de Tagab, une zone jugée encore difficile à contrôler. Particulièrement au sud de la passe de Jangali.
mercredi 23 février 2011
550 dans trois Airbus
En 24 heures, l'Estérel aura rapatrié de Libye un peu plus de 550 ressortissants européens, majoritairement français, à bord de trois de ses Airbus (un A340 et deux A310). Le dernier appareil, qui vient de poser peu après 23 heures, a rapatrié 165 ressortissants, essentiellement français, de la ville touristique de Seba.
La situation en Libye n'a pas apporté, aujourd'hui, d'éléments rassurants, ce qui a amené l'Union Européenne à évoquer l'extraction ses 10.000 ressortissants présents dans le pays, par voie maritime et aérienne. Une telle opération, rendue urgente par les évènements, va peut-être permettre de bien visualiser les solidarités existant entre ceux qui détiennent les moyens de le faire, et ceux qui en ont besoin. Et, il ne faut pas le nier, de découvrir les moyens existants en matière de planification et de conduite d'opérations d'évacuation de ressortissants.
La situation en Libye n'a pas apporté, aujourd'hui, d'éléments rassurants, ce qui a amené l'Union Européenne à évoquer l'extraction ses 10.000 ressortissants présents dans le pays, par voie maritime et aérienne. Une telle opération, rendue urgente par les évènements, va peut-être permettre de bien visualiser les solidarités existant entre ceux qui détiennent les moyens de le faire, et ceux qui en ont besoin. Et, il ne faut pas le nier, de découvrir les moyens existants en matière de planification et de conduite d'opérations d'évacuation de ressortissants.
Jean Lartéguy est mort
L'écrivain et journaliste Jean Lartéguy, 90 ans, est mort apprend-on en ce début de soirée. L'auteur des Centurions , né en septembre 1920, était accueilli à l'institution nationale des Invalides depuis le 6 juin 2005.
En 1939, il est engagé volontaire, et rallie le 155e dépôt d'infanterie de La Courtine. Il est démobilisé en juillet 1940 à Clermond-Ferrand, breveté. Il s'échappe de France en 1942, par l'Espagne, où il est interné à deux reprises, entre le 26 novembre 1942 et le 15 septembre 1943. Il rejoint ensuite le 4e RTS à Casablanca, puis l'école des aspirants de Cherchell dont il sort en juillet 1944. Aspirant, il rallie le Commando d'Afrique avec lequel il finira la guerre. Ce commando a notamment participé au débarquement de Provence, le 15 août 1944. Il est chef de section déminage et explosifs au Commando de commandement.
Il sera démobilisé comme sous-lieutenant en septembre 1945 puis rempile au bataillon de Corée.
Il est lieutenant quand il rejoint le dépot au camp d'Auvours, avant de partir en Asie. Il sera blessé le 15 octobre 1951, par un éclat de mortier dans la cuisse gauche.
On le connaît, bien sûr, comme journaliste et écrivant, après-guerre, écrivant notamment dans Paris-Match. Il signe alors de son troisième prénom, Jean, car Lucien Lartéguy "sonne mal".
Il obtient en 1955 le très prestigieux prix Albert Londres. En 1965, il signe dans Paris-Match une série intitulée "Notre Indochine 10 ans après".
Il est bien sûr l'auteur des Centurions, adapté au cinéma avec Alain Delon et Anthony Quinn, mais aussi de romans tout aussi riches, quoique moins connus, comme les Prétoriens et les Chimères noires.
En 1939, il est engagé volontaire, et rallie le 155e dépôt d'infanterie de La Courtine. Il est démobilisé en juillet 1940 à Clermond-Ferrand, breveté. Il s'échappe de France en 1942, par l'Espagne, où il est interné à deux reprises, entre le 26 novembre 1942 et le 15 septembre 1943. Il rejoint ensuite le 4e RTS à Casablanca, puis l'école des aspirants de Cherchell dont il sort en juillet 1944. Aspirant, il rallie le Commando d'Afrique avec lequel il finira la guerre. Ce commando a notamment participé au débarquement de Provence, le 15 août 1944. Il est chef de section déminage et explosifs au Commando de commandement.
Il sera démobilisé comme sous-lieutenant en septembre 1945 puis rempile au bataillon de Corée.
Il est lieutenant quand il rejoint le dépot au camp d'Auvours, avant de partir en Asie. Il sera blessé le 15 octobre 1951, par un éclat de mortier dans la cuisse gauche.
On le connaît, bien sûr, comme journaliste et écrivant, après-guerre, écrivant notamment dans Paris-Match. Il signe alors de son troisième prénom, Jean, car Lucien Lartéguy "sonne mal".
Il obtient en 1955 le très prestigieux prix Albert Londres. En 1965, il signe dans Paris-Match une série intitulée "Notre Indochine 10 ans après".
Il est bien sûr l'auteur des Centurions, adapté au cinéma avec Alain Delon et Anthony Quinn, mais aussi de romans tout aussi riches, quoique moins connus, comme les Prétoriens et les Chimères noires.
Le CNR, c'est bien lui
Le Point.fr l'annonçait hier, c'est bien Ange Mancini qui a été nommé, ce matin, coordonnateur national du renseignement, en conseil des ministres, en remplacement de Bernard Bajolet (1). L'ancien patron du RAID et préfet de la Martinique prend du galon, et est nommé préfet hors cadre. Sa bio peut être lue ici.
Rappelons, pour l'anecdote, que trois anciens patrons du RAID ont par la suite été préfet : Ange Mancini, Christian Lambert (préfet du 9-3) et Jean-Louis Fiamenghi (n°2 de la préfecture de police).
(1) au passage, une partie de la petite équipe qui l'entourait, et qui avait monté la cellule devrait, de la même façon, être remplacée.
Rappelons, pour l'anecdote, que trois anciens patrons du RAID ont par la suite été préfet : Ange Mancini, Christian Lambert (préfet du 9-3) et Jean-Louis Fiamenghi (n°2 de la préfecture de police).
(1) au passage, une partie de la petite équipe qui l'entourait, et qui avait monté la cellule devrait, de la même façon, être remplacée.
400 ressortissants évacués de Libye (actualisé)
400 ressortissants dont 335 Français ont pu profiter de deux Airbus de l'Esterel pour revenir en France, où ils ont atterri en milieu de nuit. Il resterait encore 300 Français sur place, selon les déclarations à Canal+ de Laurent Wauquiez, secrétaire d'état aux Affaires européennes, qui remplaçait sa ministre, hier, en Tunisie.
750 Français étaient établis en Libye, selon le quai d'Orsay : certains sont revenus avec un vol régulier, arrivé hier après-midi, et d'autres avaient précédemment été évacués par un vol militaire autrichien.
750 Français étaient établis en Libye, selon le quai d'Orsay : certains sont revenus avec un vol régulier, arrivé hier après-midi, et d'autres avaient précédemment été évacués par un vol militaire autrichien.
mardi 22 février 2011
3/5e de l'Estérel vers la Libye... (actualisé 21h)
Le F-RADA, croisé le 14 avril 2008, alors qu'il ramenait les éléments du GIGN engagés dans l'opération Thalatine (crédit : Jean-Marc Tanguy).
Deux des trois Airbus de l'Estérel mobilisés dans le rapatriement de nos compatriotes ont finalement pu atterrir en Libye, comme prévu. Contrairement à ce qui pouvait être évoqué par l'AFP vers 19 heures, sur la base d'informations diplomatiques, "aucun" Airbus n'a dû poser à Malte, signale pour sa part l'EMA.
C'est un A340 qui a quitté, le premier, le tarmac de Roissy, suivi par un A310. Ils ont atterri en milieu d'après-midi, et en début de soirée, en Afrique du Nord. Les Airbus n'ont pas pu, pour l'heure, redécoller de Libye. On ignore les raisons précises de ce nouveau contretemps : dans l'anarchie ambiante, tout est possible, de l'absence d'autorisation pour redécoller, à l'absence d'avitaillement en kérosène.
Hier, en tout cas, les évacuations, parfois perturbées, avaient pu être réalisées, y compris par des avions militaires autrichiens et portugais.
Il faut espérer que la décision tardive prise par le quai d'Orsay ne se retourne pas contre nos ressortissants, et ceux de l'Union européenne que nos avions pouvaient également évacuer.
Un troisième avion, un A310 pourrait s'élancer, demain, vers la Libye. Tout dépendra, en fait, du contexte local et du nombre de ressortissants restant à évacuer.
Ces Airbus sont habitués aux opérations demandant une forte réactivité. Rappelons notamment que ces appareils avaient été sur le pont début 2010 pour les opérations en Haïti. Les A310 ont été régulièrement engagés sur des RESEVAC en Afrique, notamment en Côte d'Ivoire.
Les A340 étant, quant à eux, les abonnés pour les liaisons vers l'Afghanistan.
Tripoli : c'est parti...
L'actualité est parfois, pour ne pas dire souvent, un grand théâtre d'ombres. Il fallait que ce soit à tout prix que ce soit le quai d'Orsay, un peu écorné par une actu féroce depuis décembre, qui l'annonce. Un communiqué de la ministre l'annonce donc : la France envoie trois avions militaires chercher nos ressortissants. Les Français constituaient un des derniers groupes européens d'importance présent dans le pays, avec les Bulgares, qui n'ait pas été évacué par son propre gouvernement.
A.Mancini succèderait à B.Bajolet
Entre Robert Broussard et Christian Lambert, Ange Mancini assiste à l'évolution du service qu'il fut le premier à commander, le RAID, lors de l'intronisation de la FIPN (crédit : Jean-Marc Tanguy).
Le Point, traditionnellement bien informé sur ces sujets, l'affirme : c'est le préfet Ange Mancini qui remplacerait Bernard Bajolet, comme coordonnateur national du renseignement. Un policier remplacerait donc un diplomate, dans ce poste créé sur mesure par Nicolas Sarkozy.Peu connu du grand public, Ange Mancini (65 ans), est une légende dans la police, qu'il a intégrée, en 1963, comme simple adjoint administratif contractuel. Il est directeur du SRPJ d'Ajaccio en 1985 quand Robert Broussard et Christian Lambert, qui viennent de crééer un BRI nationale, appelée RAID, pensent à ce commissaire pour prendre les rênes du nouveau service.
En 1987, Ange Mancini, les deux bras plâtrés suite à un accident de ski, monte avec ses hommes à l'assaut de la ferme de Vitry-aux-Loges où habitent les quatre leaders d'Action Directe.
En 1990, on lui confie le prestigieux SRPJ de Versailles et sa progression le mène, en 1998, à l'inspection générale de la police nationale.
En 2001, il passe dans la préfectorale, assurant notamment des postes en Guyane, Landes, et Martinique. En Guyane, on lui doit notamment la mise sur pied d'opérations coup-de-poing, qui ont été formalisées en 2007 dans l'opération Harpie.
Rappelons que Bernard Bajolet est quant à lui muté comme ambassadeur en Afghanistan.
Evacuation : c'est prêt... mais pas parti
Imprégnés d'une forte culture COTAM, les "avions blancs" comme on les appelle, vont quasiment partout, et tout le temps, ce qui demande une disponibilité totale, car le faible nombre de pilotes d'A340, suffisent à peine à faire fonctionner la flotte. (crédit : Jean-Marc Tanguy)
Selon la chaîne de télévision BFM TV, trois avions décollent de Roissy à 10 heures pour aller récupérer les ressortissants français en Libye (1). L'envoyée spéciale de la chaîne est d'ailleurs très précise, évoquant l'envoi de deux appareils vers la capitale, et d'un troisième aux confins du désert, à Seba, dans une zone touristique. La journaliste évoque même un retour en France des avions "vers 19 heures".
"Aucun avion militaire français n'a décollé de Paris", insiste-t-on à l'EMA.
De fait, et par contre, selon nos sources, la Défense a manifestement travaillé pour pouvoir assurer au débotté tout type d'opération d'assistance à nos ressortissants. Et ce, depuis des semaines, vraisemblablement depuis le début des soucis en Tunisie, puis ensuite, après les risques générés par la situation en Egypte.
Dans ce cadre, des opérations de réserves sur la flotte d'avions blancs, décrite hier dans un post, ont sans doute été effectuées pour garder, en permanence, des moyens sous la main, en métropole. Une illustration du célèbre "prêt à, en mesure de..."
(1) nos premiers ressortissants ont été évacués par... un avion autrichien qui a pris en compte, au total, 62 européens, hier. Un avion portugais a pour sa part exfiltré 114 ressortissants, dont 80 Lusitaniens.
A peine rentré, il repart
Alors qu'il est rentré hier à Toulon, le porte-avions Charles-de-Gaulle devrait reprendre la mer début mai, pour une campagne de qualification qui devrait durer une partie de ce même mois. L'essentiel de la sortie devrait se limiter en Méditerranée occidentale. On a également appris que le PACDG ne devrait pas, sauf évènement imprévu, effectuer de déploiement en océan indien d'ici 2012, voire même, 2013.
lundi 21 février 2011
Evacuer, mais comment ? (actualisé)
Un des deux A340 de l'armée de l'air loués... pour encore quelques temps. Ensuite, et sans MRTT, la situation risque de se tendre très vite (crédit : Jean-Marc Tanguy)
Comme nous le disions en début de journée, alors que plusieurs pays (1) n'avaient pas attendu l'actualité du jour pour mette en place des solutions de rapatriement de leurs ressortissants, la diplomatie française n'aura glissé que très graduellement vers cette optique. Ce soir, encore, le quai d'Orsay n'a pas décidé, officiellement, de rapatriement d'ampleur : il "étudie" des moyens pour permettre aux ressortissants de quitter le pays.
Plusieurs majors, et pas des moindres, ont des salariés dans le pays, et comme Total ou Vinci, ont annoncé leur rapatriement.
Ce qui semble difficile, désormais, puisque l'espace aérien serait désormais... fermé.
Les solutions, dès lors, ne sont pas légion : attendre, dans un pays en pleine insurrection, forcer les barrages, ou passer par un autre chemin. Faute d'avoir pris une décision plus tôt.
(1) Autriche et Portugal, qui n'apparaissent pas comme les mieux équipés, et les plus menacés, dans cette affaire, ont basé des appareils à Malte dès hier.
NB : Pour fixer les choses, rappelons que l'armée de l'air aligne cinq "avions blancs" : deux A340 (279 pax à 5.500 km chacun) et trois A310 (209 pax à 7.000 km), chargés de liaisons entre la métropole et les théâtres. Lors de RESEVAC, ces avions sont engagés sur des terrains stabilisés. Dans le cas contraire, des ATT, blindés, autoprotégés, sont chargés de faire le brouettage entre un terrain sûr, et la zone d'extraction. La France dispose au total de moins de 50 Transall (89 pax à 4.400 km) et de 14 Hercules (120 pax à 5.500 km). C'est l'évidence que de le dire : tous ces avions, dont une partie est disséminée outremer (Afghanistan, Afrique) ne sont pas mobilisables instantanément, du fait d'une disponibilité de plus en plus difficile à tenir, vu l'âge des uns, et les péripéties des autres. Un coeur, qui se réduit moins après mois, peut cependant être engagé sous un court préavis, depuis la France.
Etrange, étrange... (actualisé-3)
L'embrouillamini du milieu d'après-midi, à Malte, a fait place à un début d'éclaircissement. Vers 16h, on apprenait que deux chasseurs libyens et deux hélicoptères (1) en provenance de Libye avaient posé à La Valette (Malte). On évoquait la présence de sept ressortissants présentés comme Français.
Pour ce qu'on peut en comprendre un peu avant 20 heures, ces deux arrivées, plus ou moins simultanées, ont embrouillé, localement, le récit des évènements, sur place. D'une part, deux officiers libyens, a priori pas des subalternes, ont posé leurs Mirages F1 armés de pods à roquettes (a priori, pleins). Vus de derrière, sur les photos proposées par Reuters, il pourrait s'agir de pods de roquettes de 68 mm bien de chez nous.
Des avions libyens s'en sont pris, dans la journée, à des manifestants, en Libye. A cette heure, on ne sait pas précisément quel type(s) d'avion(s) ont effectué ces tirs. Tout comme on ignore encore précisément ce que ces deux Mirage ont pu faire dans leur journée. Les pilotes ont manifestement cherché à échapper à la tournure que prenaient les évènements, chez eux. Mais on ne sait pas à quel moment de la journée, et pour quels motifs précis. Certains témoignages évoquent leur volonté de ne pas avoir à tirer sur la foule.
Les Mirage ne portent pas leurs réservoirs externes de carburant.
Un des pilotes photographiés porte ce qui ressemble bien à un casque LA100, fabriqué par en France par MSA.
Avant qu'on dispose de ces précisions et de ces photos, assez rapidement, l'armée de l'Air et l'état-major des armées avaient affirmé que ces pilotes ne pouvaient pas être des militaires français. Ce qui, dans la confusion ambiante, constituait une précision utile.
Rappelons que la société DCI avait récemment contribué à la formation des personnels libyens sur des bases de l'armée de l'air, dans le cadre de la remise à niveau d'une douzaine de chasseurs libyens, par Dassault Aviation. Ces chasseurs sont des Mirage F1A et F1E : 38 au total avaient été vendus dans les années 70, lors de l'avènement au pouvoir du colonel Kadhafi.
France et Libye avaient signé un accord en matière de défense, en décembre 2007. En septembre 2009, deux Rafale avaient effectué une présentation dans le ciel de Tripoli.
La France escomptait vendre 14 appareils à ce client potentiel. Mais les demandes du dirigeant national, corrélant l'achat du chasseur à la livraison de missiles de précision -Scalp-EG- avaient contribué à rendre ce contrat impossible.
(1) D'autre part, on découvre sur les mêmes photos deux Super Puma mis en oeuvre par Héli-Union, vraisemblablement dans des activités pétrolières, une des spécialités de la société française. Les immatriculations sont nettement visibles : F-GHOY et F-GYSH. Ces appareils, des 332C d'origine, ont été convertis en L1 en 2004 et 2005.
Pour ce qu'on peut en comprendre un peu avant 20 heures, ces deux arrivées, plus ou moins simultanées, ont embrouillé, localement, le récit des évènements, sur place. D'une part, deux officiers libyens, a priori pas des subalternes, ont posé leurs Mirages F1 armés de pods à roquettes (a priori, pleins). Vus de derrière, sur les photos proposées par Reuters, il pourrait s'agir de pods de roquettes de 68 mm bien de chez nous.
Des avions libyens s'en sont pris, dans la journée, à des manifestants, en Libye. A cette heure, on ne sait pas précisément quel type(s) d'avion(s) ont effectué ces tirs. Tout comme on ignore encore précisément ce que ces deux Mirage ont pu faire dans leur journée. Les pilotes ont manifestement cherché à échapper à la tournure que prenaient les évènements, chez eux. Mais on ne sait pas à quel moment de la journée, et pour quels motifs précis. Certains témoignages évoquent leur volonté de ne pas avoir à tirer sur la foule.
Les Mirage ne portent pas leurs réservoirs externes de carburant.
Un des pilotes photographiés porte ce qui ressemble bien à un casque LA100, fabriqué par en France par MSA.
Avant qu'on dispose de ces précisions et de ces photos, assez rapidement, l'armée de l'Air et l'état-major des armées avaient affirmé que ces pilotes ne pouvaient pas être des militaires français. Ce qui, dans la confusion ambiante, constituait une précision utile.
Rappelons que la société DCI avait récemment contribué à la formation des personnels libyens sur des bases de l'armée de l'air, dans le cadre de la remise à niveau d'une douzaine de chasseurs libyens, par Dassault Aviation. Ces chasseurs sont des Mirage F1A et F1E : 38 au total avaient été vendus dans les années 70, lors de l'avènement au pouvoir du colonel Kadhafi.
France et Libye avaient signé un accord en matière de défense, en décembre 2007. En septembre 2009, deux Rafale avaient effectué une présentation dans le ciel de Tripoli.
La France escomptait vendre 14 appareils à ce client potentiel. Mais les demandes du dirigeant national, corrélant l'achat du chasseur à la livraison de missiles de précision -Scalp-EG- avaient contribué à rendre ce contrat impossible.
(1) D'autre part, on découvre sur les mêmes photos deux Super Puma mis en oeuvre par Héli-Union, vraisemblablement dans des activités pétrolières, une des spécialités de la société française. Les immatriculations sont nettement visibles : F-GHOY et F-GYSH. Ces appareils, des 332C d'origine, ont été convertis en L1 en 2004 et 2005.
Libye : l'UE prête à évacuer (actualisé-17h)
L'Union européenne serait prête à évacuer ses ressortissants en Libye, selon des indiscrétions lâchées par la présidence espagnole. 750 Français y habiteraient : une trentaine ont déjà été rapatriés de Benghazi à Tripoli, entretemps, également gagnée par les violences.
Dans le courant de la journée, plusieurs pays ont engagé des évacuations, décidé par les gouvernements, comme c'est le cas pour la Grande-Bretagne et le Portugal, ou par des employeurs, comme c'est le cas pour le conglomérat italien Finmecanica.
En fin d'après-midi, le pétrolier français Total annonçait rapatrier l'essentiel de ses ressortissants.
Jusqu'alors, les évacuations (RESEVAC) étaient restées plutôt limitées, malgré les soubresauts qui parcourent le monde arabe depuis la fin novembre. Les évacuations étaient restées limitées en Tunisie, et la France, prise au dépourvu, ou aveugle, ou les deux, n'avait pas eu le temps d' y avoir recours. La stabilisation de la situation a rendu, ensuite, une RESEVAC inutile.
Le schéma a été le même en Egypte, où pourtant bien des pays européens ont évacué leurs ressortissants, pour une bonne part en C-130.
Une chose est sûre : l'évolution des évènements, en Libye, ne risque pas de booster les espoirs français en matière de de ventes d'armements.
Dans le courant de la journée, plusieurs pays ont engagé des évacuations, décidé par les gouvernements, comme c'est le cas pour la Grande-Bretagne et le Portugal, ou par des employeurs, comme c'est le cas pour le conglomérat italien Finmecanica.
En fin d'après-midi, le pétrolier français Total annonçait rapatrier l'essentiel de ses ressortissants.
Jusqu'alors, les évacuations (RESEVAC) étaient restées plutôt limitées, malgré les soubresauts qui parcourent le monde arabe depuis la fin novembre. Les évacuations étaient restées limitées en Tunisie, et la France, prise au dépourvu, ou aveugle, ou les deux, n'avait pas eu le temps d' y avoir recours. La stabilisation de la situation a rendu, ensuite, une RESEVAC inutile.
Le schéma a été le même en Egypte, où pourtant bien des pays européens ont évacué leurs ressortissants, pour une bonne part en C-130.
Une chose est sûre : l'évolution des évènements, en Libye, ne risque pas de booster les espoirs français en matière de de ventes d'armements.
La guerre du Golfe et plus
Alors que le vingtième anniversaire de la guerre du Golfe se déroule dans un silence assourdissant, quelques initiatives permettent d'entretenir la flamme (1). Ce sera notamment le cas avec un colloque, le 12 mars, à Paris. On annonce notamment la présence du général Bernard Thorette -ancien CEMAT, alors CDC du 3e RIMa-, de l'amiral Lanxade et de Pierre Joxe, alors ministre de la Défense. On doit aussi, rappelons, à ce ministre de la Défense de gauche l'essentiel des décisions qui créèrent la DRM, la DAS et le COS.
Une prise d'armes associant les 17 principales unités (2) de l'époque sera organisée le 7 avril, à Nîmes. C'est le CEMA en personne qui présidera la cérémonie.
Enfin, notons cette inititiative du CEMAA qui réunira des vétérans, début mars, à Paris.
(1) pour écrire régulièrement des rétrospectives, je constate régulièrement (mais pas systématiquement) une très faible motivation des principaux acteurs concernés pour les évoquer (quand on réussit à les trouver). Inutile, ensuite, de s'étonner que les Français aient peu de mémoire...
(2) celles, de fait, qui viennent d'obtenir sur leur emblème l'inscription Koweït 1990-1991.
Une prise d'armes associant les 17 principales unités (2) de l'époque sera organisée le 7 avril, à Nîmes. C'est le CEMA en personne qui présidera la cérémonie.
Enfin, notons cette inititiative du CEMAA qui réunira des vétérans, début mars, à Paris.
(1) pour écrire régulièrement des rétrospectives, je constate régulièrement (mais pas systématiquement) une très faible motivation des principaux acteurs concernés pour les évoquer (quand on réussit à les trouver). Inutile, ensuite, de s'étonner que les Français aient peu de mémoire...
(2) celles, de fait, qui viennent d'obtenir sur leur emblème l'inscription Koweït 1990-1991.
Rien ne change, tout change
Une patrouille de légionnaires du 2e REG quitte la FOB Kutchbach lors d'une patrouille à pied sur le marché de Tagab, en décembre 2010 (crédit : Jean-Marc Tanguy).
La perte du chasseur alpin, en Kapisa, hier, intervient dans des conditions un peu particulières. Qu'il ne faut pas sur-commenter, mais pas occulter non plus.
D'abord, l'attaque s'est déroulée, une fois de plus, de nuit. Depuis plusieurs mois, et particulièrement depuis décembre, les insurgés combattent la nuit, ce qu'ils ne faisaient pas aussi volontairement et habilement, auparavant. Faut-il y voir le fait qu'ils possèdent, ce qui a déjà été écrit ici, des systèmes de vision nocturne ? Ce qui est sûr, aussi, est qu'ils n'ont pas hésité à tenter le coup, de nuit, avec un RPG, alors que lanceurs et munitions sont assez parcimonieusement utilisés, déjà, de jour. Les conditions de ce tir accréditent, enfin, ce qu'on savait déjà : les insurgés sont bien renseignés. Ou ils dorment avec leurs armes à portée de main. Ou les deux.
C'est que les insurgés, comme les Français, d'ailleurs, subissent une forme de pression pour atteindre leurs résultats. Les Français, de mettre en service la MSR (main supply road), pour laquelle ils se battent depuis l'arrivée de la TF Chimère en Kapisa, à l'été 2008. Il y a plus de deux ans et demi. Les Américains, qui commandent le RC-East, sont patients, mais ils veulent maintenant des résultats. Vite.
Les insurgés ont un autre problème, mais qui porte aussi sur le temps. Les Français leur ont causé d'importantes pertes depuis décembre. La mort du commando marine Jonathan Lefort, en décembre, leur a coûté 26 hommes, raides morts, en une nuit. Les dernières opérations de fin janvier et début février (Storm Lightning), autant, et un chef, de surcroît. Sans compter les "oubliés" des bilans. Certains n'hésitent pas à dire que dans les vallées, depuis plusieurs mois, les réseaux insurgés ont été désorganisés. En vallée d'Afghanya, ils ont même été expulsés par les habitants (1).
Ces bras manquent aujourd'hui, mais comme on n'a jamais pu, avec certitude, estimer l'opposition insurgée en Kapisa, il serait hasardeux d'évoquer précisément le nombre d'insurgés motivés restant prêts à combattre dans la durée. Il n'est cependant pas inutile de le constater : les insurgés sont particulièrement inventifs, et aux abois, ils le seront encore plus.
(1) comme le veut la légende.
dimanche 20 février 2011
La fouille du dimanche...
Le compte-rendu quotidien de l'ISAF évoque la saisie, aujourd'hui, en Kapisa, d'armements et de composants d'IED, par une patrouille commune ISAF/ANP. Il s'agit de deux munitions pour RPG, cinq obus de 82 mm, du fil et des batteries électriques, 250 g d'explosif, un pistolet, deux grenades et 209 cartouches de fusil.
La cache a été trouvée dans le district de Tagab, sans autre précision : c'est celui où opère le BG Allobroges, qui vient de perdre l'un des siens.
La cache a été trouvée dans le district de Tagab, sans autre précision : c'est celui où opère le BG Allobroges, qui vient de perdre l'un des siens.
1CL Clément Chamarier : in memoriam (actualisé)
Le 1ère classe Chamarier, dans un poste de tir, sur une FOB, en Afghanistan (crédit : BG Allobroges).
L'armée de terre vient de dévoiler l'identité du chasseur alpin du 7e BCA tué hier, en Kapisa. Il s'agit du chasseur de 1ère classe Clément Chamarier, qui n'avait pas encore vingt ans. Tout juste majeur, le jeune homme s'était engagé en février 2009 au 7e BCA. Six mois plus tard, il rejoint la 3e compagnie, qui en fait un tireur AT4CS. Il opérait en Afghanistan depuis le 9 novembre 2010, avec la "3" : c'était sa première opex. Il était (déjà) décoré de la médaille de bronze de la Défense nationale ("agrafe troupes de montagne et mission d’assistance extérieure").
Ses proches ont ouvert un compte facebook à sa mémoire, ici.
Landakhel...
Landakhel, où est mort hier un soldat français, est une petite bourgade située à environ 5 kilomètres au nord de Tagab, via la main supply road (MSR). La France y a inauguré, en février 2009, une mosquée, conséquence d'un chantier initié par les OMLT.
Cela n'empêchera pas, cinq mois plus tard, que des Français y soient attaqué à l'ALI et au RPG, alors qu'ils viennent de découvrir une cache d'armes. Ce 22 juillet, le 3e RIMa est attaqué par une vingtaine d'insurgés, ce qui, pour l'époque, est une belle concentration de forces.
Le 28 avril 2009, un SGTIA français et l'ANP avaient déjà découvert une cache d'armes à proximité de ce même village.
La dernière grosse opération semble y avoir été mené par des OMLT, en janvier 2010, lors de l'opération Hope 3 Reaction. Un IED avait été relevé, aux abords du village.
Cela n'empêchera pas, cinq mois plus tard, que des Français y soient attaqué à l'ALI et au RPG, alors qu'ils viennent de découvrir une cache d'armes. Ce 22 juillet, le 3e RIMa est attaqué par une vingtaine d'insurgés, ce qui, pour l'époque, est une belle concentration de forces.
Le 28 avril 2009, un SGTIA français et l'ANP avaient déjà découvert une cache d'armes à proximité de ce même village.
La dernière grosse opération semble y avoir été mené par des OMLT, en janvier 2010, lors de l'opération Hope 3 Reaction. Un IED avait été relevé, aux abords du village.
25h pour faire Kapisa-Villacoublay
Pendant Jalalabad 3, les équipes du futur BG Allobroges en plein MEDIC'HOS : notez le brancard souple : facile à transporter, replié, sur le terrain, et rendant plus simple le brancardage du fait d'un moindre poids, comparé au traditionnel brancard-bois... encore en service (crédit : Jean-Marc Tanguy).
C'est le chef de l'état-major opérationnel santé (EMO-S) qui l'affirme, dans le dernier Soutien logistique Défense : il faut, en moyenne, 25 heures pour qu'un blessé en Afghanistan se retrouve à Villacoublay, à quelques minutes, donc, d'un établissement hospitalier des armées. Le médecin-chef Edouard Halbert détaille le processus ainsi, dans une longe interview, assez riche : "en Afghanistan, un blessé est médicalement pris en charge en 25 minutes, il faut compter en moyenne une heure cinquante pour qu'il soit évacué" sur le rôle 3 français. D'où l'aguerrissement militaire et médical dont les équipes de santé de l'avant doivent avoir préalablement bénéficié : on peut ainsi se féliciter, a posteriori, de la mise en place des stages MEDIC'HOS prodigués depuis ces deux dernières années, par les CITERA (centre d'instruction des techniques d'évacuation et réanimation de l'avant) de Lyon et de Brest. Raids avait consacré un reportage à ce sujet, en juillet 2009, ainsi à ce qui reste une référence, en France, les équipes médicales du 1er RPIMa, en août 2009.
"Ce délai peut sembler long, poursuit le médecin militaire, mais s'explique par la nécessité d'extraire les blessés de la zone de combat". Et rappelle-t-on, la vitesse de brancardage sous le feu est de 200 m/heure.
Le chef de l'EMO-S conclut, sur les 25 heures nécessaires, pour la totalité de l'évacuation : "les rares nations qui réalisent elles-mêmes leurs évacuations médicales stratégiques mettent souvent plus du double".
Un chasseur du 7e BCA tué en Kapisa (actualisé-3)
Un jeune soldat du 7e BCA a été tué hier vers 20h30 (locales) en Afghanistan, vraisemblablement du fait d'une arme antichar (1). Son VAB, qui rentrait d'une vallée d'Alassay sur Nijrab a été touché au niveau de Landarkhel, et trois personnels ont été blessés, à des niveaux divers. Le plus grièvement est donc mort de ses blessures, tandis qu'un autre, un caporal du 132e BCAT, touché aux jambes, a été stratévaqué ce matin vers la France, du fait de la gravité de ses blessures (2).
Un autre blessé, un caporal-chef, appartient 7e BCA. Ils étaient intégrés à un des deux SGTIA basés à Nijrab.
Leur mission consistait à escorter un convoi logistique jusqu'à la vallée d'Alassay, sans doute pour ravitailler les trois COP qui y sont installés.
L'attaque de nuit au RPG sur un convoi ne figurait pas, jusque là, dans les modes opératoires récurrents des insurgés. Mais Landarkhel figure bien, pour le coup, parmi les pots de pus de la province.
Les récentes pertes enregistrées -et la capture d'un de leurs chefs en février-, depuis novembre, ont vraisemblablement obligés les insurgés à s'adapter, une fois de plus.
Le 7e BCA enregistre dans cette attaque son premier mort. Depuis 2008, chaque GTIA d'hiver, armé par la 27e BIM, a payé son engagement. Le BG Tiger (27e BCA) avait perdu le CCH Nicolas Belda, le BG Black Rock, le CPL Enguerrand Libaert. Et le BG Allobroges avait déjà perdu le CNE Benoît Dupin, commandant d'unité du 2e REG. L'ADC Laurent Pican, OMLT du 13e BCA, avait été tué par une attaque à l'IED : sa mort avait été à l'origine de l'accélération du programme des tourelleaux télé-opérés (TOP).
54 militaires ont été tués en Afghanistan depuis 2004. Le bilan de l'Afghanistan excède donc désormais celui de la Bosnie, pendant le mandat de la FORPRONU (mars 1992-décembre 1995). L'armée française avait alors perdu 53 des siens, et enregistré 568 blessés. 22 de ces soldats étaient morts "par fait de guerre", tout comme 234 des blessés. Une partie de ces soldats avaient été tués en tape. Déjà, à l'époque, on avait réfléchi sur des tourelleaux télé-opérés.
(1) sa mort avait été annoncée dès 19h39 (heure de Paris) par l'ISAF. C'est un communiqué de l'Elysée, à 10h11, qui l'a donc officialisée.
(2) c'est au moins un facteur positif : malgré les difficultés à trouver des avions, il en reste pour évacuer les blessés. Une fois de plus, la réactivité de l'armée de l'air permettra à ce blessé d'intégrer le plus tôt possible un établissement hospitalier en France.
Des EDA-R en vue
Ici, l'EDA-R se présente comme un chaland de débarquement. Une fois sa cargaison livrée, son pont se relève, et il devient un catamaran avec de bonnes capacités d'évolution (crédit : Jean-Marc Tanguy).
Selon des responsables du chantier Socarenam interrogés par Le Marin, la société attend "d'une semaine à l'autre" la commande des 5e et 6e EDA-R, destinés à l'équipement des BPC. Ces embarcations ne figuraient alors que comme option d'un contrat global, mais la commande d'un 3e BPC les rendaient quasi-incontournables. Si toutes les options étaient levées, ces deux engins seraient livrés en 2013, et deux autres, encore, en 2014.
Les 8 premiers EDA-R ont été financés par le volet défense du plan de relance de l'économie (125 MEUR). Le n°1 sera livré en mai, et le second, fin 2011, signale l'hebdomadaire, et deux autres en 2012.
samedi 19 février 2011
Les yeux et les oreilles du PACDG
En point 0, le pod reco-NG, dont la taille est mal rendue, du fait des réservoirs de carburant placés à côté (crédit : V.Almansa/Dassault Aviation).
Par delà les chiffres bruts d'Agapanthe livrés jeudi par l'amiral Kérignard, le bilan qualitatif du porte-avions serait assez riche dans un secteur traditionnellement peu éclairé, le renseignement. D'abord, la nacelle Reco-NG (1) engagée par le Rafale a reçu l'onction de l'engagement opérationnel au-dessus de l'Afghanistan, lors d'une dizaine de vols de 5 à 6 heures, dont les deux tiers au-dessus du pays. On le savait déjà, grâce aux essais, et à l'expérimentation : même avec les incroyables accélérations, et les chocs du catapultage et de l'appontage, cette pièce d'optronique 100% française fonctionne encore. Au passage, la marine a pu également vérifier le fonctionnement de la transmission en vol, vers le sol ou la terre (2).
Petite indiscrétion, dans le briefing de jeudi, la nacelle aura été engagée ailleurs, notamment lors du transit en Méditerranée. Avec les incroyables capacités d'engagement stand-off du pod, cela ouvre des horizons incroyablement divers. Sur ce déploiement, comme sur ceux qui suivront : un GAN français a désormais, dans son panel d'actions, la reconnaissance stratégique, pour la première fois de son histoire.
Le coût d'un déploiement de ce type n'étant pas anodin, le groupe aéronaval a aussi apporté sa contribution à la lutte contre la piraterie. La Meuse a interpellé des pirates, en décembre. Tandis que le GAN entier a été engagé dans des vols de surveillances -49 au total-.
(1) dont ce blog vous révélait la toute première mission afghane, le 2 décembre.
(2) une petite révolution que cette transmission en vol, depuis que le Mirage F1CR ne pratiquait plus cette capacité avec son capteur infrarouge (depuis, fort, fort longtemps).
vendredi 18 février 2011
Un EDA-R dans le Mistral
Devant le radier du Mistral, l'EDA-R, et à la queue-leu-leu, deux exemplaires de l'ancien modèle (crédit : DR)
Un EDA-R est venu tutoyer le radier du BPC Mistral, aujourd'hui, au large du Var, comme l'atteste cette photo prise par un lecteur qui me l'a aimablement transmise. L'EDA-R, conçu par CNIM, doit prochainement être livré à la marine. Les premiers avaient été acquis par le volet défense du plan de relance de l'économie. Ce qui reste cependant notoirement insuffisant pour armer tous les BPC.
Le BPC Mistral, lui, doit prochainement rallier Brest, pour embarquer amphibiens de la 9e BLBMa et les élèves de la mission Jeanne d'Arc. Comme l'annonce la dernière livraison du Marin, le Mistral embarquera une boule EOMS-NG de Sagem, et un système de détection infrarouge HGH.
Sagem a revendu du SDTI et du RVT
Le contrat avait été passé "en fin d'année" par la DGA, sans publicité, si bien qu'on ne l'apprend que ce soir, dans le press kit de Sagem sur le salon IDEX : la France a acheté trois nouveaux drones SDTI Mk2 (boule Euroflit 350+), complétant les trois premiers acquis en 2009. En outre, ce nouveau contrat, dont le montant n'est pas précisé, comporte une option pour l'achat de cinq drones supplémentaires.
Un drone SDTI coûte 1,5 MEUR, selon l'armée de terre.
Le contrat dévoilé ce soir intègre, par ailleurs, un nouveau lot de RVT, terminaux permettant, à l'instar du Rover américain, de faire bénéficier de l'imagerie à un élément isolé de la station de réception des images. Deux RVT ont déjà été livrés à l'armée de terre, et aussitôt expédiés en Afghanistan. La multiplication des RVT permettrait de doter des éléments particulièrement isolés, comme les COP.
On n'a pas d'explication sur les motivations de ce nouvel achat de SDTI : nouvelle hausse de la casse, lié à l'usage en Afghanistan, ou volonté de pouvoir assurer la couverture simultanée de deux théâtres ?
Plus d'une demi-douzaine de drones seraient opérés par le 61e RA, depuis la base de Tora (Surobi).
Un drone SDTI coûte 1,5 MEUR, selon l'armée de terre.
Le contrat dévoilé ce soir intègre, par ailleurs, un nouveau lot de RVT, terminaux permettant, à l'instar du Rover américain, de faire bénéficier de l'imagerie à un élément isolé de la station de réception des images. Deux RVT ont déjà été livrés à l'armée de terre, et aussitôt expédiés en Afghanistan. La multiplication des RVT permettrait de doter des éléments particulièrement isolés, comme les COP.
On n'a pas d'explication sur les motivations de ce nouvel achat de SDTI : nouvelle hausse de la casse, lié à l'usage en Afghanistan, ou volonté de pouvoir assurer la couverture simultanée de deux théâtres ?
Plus d'une demi-douzaine de drones seraient opérés par le 61e RA, depuis la base de Tora (Surobi).
TF150 : l'amiral Kérignard à la barre
L'amiral Jean-Louis Kérignard prendra le mois prochain le commandement de la TF150, qui opère en océan indien. C'est lui qui a commandé, pendant quatre mois, le groupe aéronaval, notamment en océan Indien.
La TF150 avait été mise sur pied en 2001 pour empêcher la fuite d'Al Qaeda par la mer. La France lui apporte, en général, un bâtiment (1), et sur demande, un ATL-2.
(1) actuellement, l'EV Jacoubet.
La TF150 avait été mise sur pied en 2001 pour empêcher la fuite d'Al Qaeda par la mer. La France lui apporte, en général, un bâtiment (1), et sur demande, un ATL-2.
(1) actuellement, l'EV Jacoubet.
TSEF : RDV le 2 mars...
Sans vraie surprise, la réunion de ce matin, à Toulon, avec Christine Gavini-Chevet, conseillère sociale au cabinet, n'a pas apporté à l'intersyndicale des TSEF les garanties qu'ils attendaient. Un participant a même noté "l'agacement" de la conseillère.
Rendez-vous semble donc pris pour le 2 mars, date d'un comité technique paritiaire, que l'intersyndicale a d'ores et déjà prévu de boycotter. Une demande de manifestation devant l'hôtel de Bellechasse, où doit se tenir la réunion, devait même être envoyée à la préfecture de police, cet après-midi.
Rendez-vous semble donc pris pour le 2 mars, date d'un comité technique paritiaire, que l'intersyndicale a d'ores et déjà prévu de boycotter. Une demande de manifestation devant l'hôtel de Bellechasse, où doit se tenir la réunion, devait même être envoyée à la préfecture de police, cet après-midi.
Christophe Guilloteau prend du galon
Le député Christophe Guilloteau (UMP, Rhône), secrétaire de la commission de défense est depuis aujourd'hui également secrétaire national de l'UMP pour l'industrie de défense. Il co-présidera également les prochaines 5e rencontres Terre-Défense, à l'assemblée nationale, le 1er mars.
Âgé de 52 ans, Christophe Guilloteau, ancien assistant parlementaire, siège depuis 2003 à l'assemblée nationale.
Âgé de 52 ans, Christophe Guilloteau, ancien assistant parlementaire, siège depuis 2003 à l'assemblée nationale.
jeudi 17 février 2011
TSEF : et pour une rencontre de plus
Une rencontre est prévue demain matin à la préfecture maritime de Toulon, entre la conseillère sociale du ministre, Christine Gavini-Chevet, et des représentants syndicaux, sur le sujet non résolu des TSEF (1). L'intersyndicale Unsa-CFDT-CGT-CGC appelle demain à manifester devant l'entrée de la base navale. Et promet, d'ores et déjà, "d'autres actions" alors qu'un comité technique paritaire est programmé le 2 mars prochain.
Pour tenter de comprendre cet imbroglio, on peut se reporter à ce post et à celui-là.
(1) Un dossier brûlant, mais qui semble tiède, en comparaison de celui qui monte, autour des conséquences des restructurations et de la mise en place de bases de défense.
Pour tenter de comprendre cet imbroglio, on peut se reporter à ce post et à celui-là.
(1) Un dossier brûlant, mais qui semble tiède, en comparaison de celui qui monte, autour des conséquences des restructurations et de la mise en place de bases de défense.
Quart de place : vers de grosses évolutions
La procédure du quart de place, qui permet aux militaires de voyager à tarif préférentiel dans leurs déplacements professionnels et privés va devoir s'adapter. La réforme ne vient pas totalement du ministère lui-même, mais du questionnement de la cour des Comptes (1), et des interrogations, parallèles, du ministère du Budget.
La totalité des argumentaires est visible ici et j'en recommande la lecture approfondie, pour éviter toute polémique stérile sur le registre ambiant des avantages acquis ou supposés tels. Mais dans la version courte, on peut retenir que plusieurs phénomènes se sont superposés.
Le premier étant que la facture a enflé de 34,5% en sept ans (pour atteindre 192,4 MEUR en 2009), alors que l'effectif a diminué dans le même intervalle.
Le ministère n'a pas tenu, non plus, ses obligations de payer les déplacements professionnels à un tarif supérieur, prévu par sa convention avec la SNCF. Cette même convention est actuellement en renégociation : on peut imaginer qu'après l'interpellation du ministère, cette question devrait être traitée différemment. Et d'autant plus que le ministère reconnaît qu'il va s'adjoindre les services d'un cabinet d'audit.
Le quart de place est aussi, dans l'esprit, la traduction d'une compensation d'une mobilité accrue, et d'une obligation de disponibilité de service. Or, la motivation de l'usage n'est pas toujours reliée à ces deux causes.
Autre problème : conséquence de fraudes à répétition, bien réelles et reconnues par le ministère lui-même, mais difficile à estimer, le document qui permet à un militaire de faire preuve de sa bonne foi devant le contrôleur va changer : ce ne sera plus un document papier, mais une carte à puce, avec photo. Elle entrera en service le 1er janvier 2012.
La fraude sera donc bien plus difficile, et les personnes qui ne seront pas référencées comme ayant droits seront plus faciles à détecter.
Comme tous les avantages en nature, le quart de place pourrait être l'objet d'une fiscalisation. La Cour y est favorable, le ministère, beaucoup moins, arguant de la forte mobilité professionnelle de ses personnels, et du grand nombre de célibataires géographiques.
Bercy rappelle, par ailleurs, que les généraux 2S sont considérés en retraite à 67 ans, et ne bénéficieront donc plus, du quart de place, à partir du 1er juillet 2011.
(1) son rapport annuel comporte également de fortes interrogations sur la non-fiscalisation des rémunérations des réservistes. Sans entrer dans ce débat, technique, je me bornerai à constater que la réserve est déjà en sous-effectifs, et qu'une fiscalisation, sans compensation par une augmentation des rémunérations (qui ne risque pas d'arriver) devrait faire s'interroger une bonne partie des réservistes contre cette charge.
La totalité des argumentaires est visible ici et j'en recommande la lecture approfondie, pour éviter toute polémique stérile sur le registre ambiant des avantages acquis ou supposés tels. Mais dans la version courte, on peut retenir que plusieurs phénomènes se sont superposés.
Le premier étant que la facture a enflé de 34,5% en sept ans (pour atteindre 192,4 MEUR en 2009), alors que l'effectif a diminué dans le même intervalle.
Le ministère n'a pas tenu, non plus, ses obligations de payer les déplacements professionnels à un tarif supérieur, prévu par sa convention avec la SNCF. Cette même convention est actuellement en renégociation : on peut imaginer qu'après l'interpellation du ministère, cette question devrait être traitée différemment. Et d'autant plus que le ministère reconnaît qu'il va s'adjoindre les services d'un cabinet d'audit.
Le quart de place est aussi, dans l'esprit, la traduction d'une compensation d'une mobilité accrue, et d'une obligation de disponibilité de service. Or, la motivation de l'usage n'est pas toujours reliée à ces deux causes.
Autre problème : conséquence de fraudes à répétition, bien réelles et reconnues par le ministère lui-même, mais difficile à estimer, le document qui permet à un militaire de faire preuve de sa bonne foi devant le contrôleur va changer : ce ne sera plus un document papier, mais une carte à puce, avec photo. Elle entrera en service le 1er janvier 2012.
La fraude sera donc bien plus difficile, et les personnes qui ne seront pas référencées comme ayant droits seront plus faciles à détecter.
Comme tous les avantages en nature, le quart de place pourrait être l'objet d'une fiscalisation. La Cour y est favorable, le ministère, beaucoup moins, arguant de la forte mobilité professionnelle de ses personnels, et du grand nombre de célibataires géographiques.
Bercy rappelle, par ailleurs, que les généraux 2S sont considérés en retraite à 67 ans, et ne bénéficieront donc plus, du quart de place, à partir du 1er juillet 2011.
(1) son rapport annuel comporte également de fortes interrogations sur la non-fiscalisation des rémunérations des réservistes. Sans entrer dans ce débat, technique, je me bornerai à constater que la réserve est déjà en sous-effectifs, et qu'une fiscalisation, sans compensation par une augmentation des rémunérations (qui ne risque pas d'arriver) devrait faire s'interroger une bonne partie des réservistes contre cette charge.
Balardgone : c'est Bouygues... (actualisé)
Le ministère vient de l'annoncer, à 18h32, dans le plus long communiqué de son histoire : c'est Bouygues Construction qui emporte l'érection du Balardgone et les services associés qui vont avec. Dans son sillage, le bétonnier emporte Thales (informatique), Sodexo (services de restauration, mais aussi de gardiennage, d'espaces verts, etc), Dalkia (énergie). FIDEPPP (Caisses d'épargne et Natixis) et SEIEF figurent comme investisseurs financiers. La CDC conserve une minorité de blocage de 34% dans le montage.
La décision n'aurait été prise qu'aujourd'hui, lors de la réunion de la commission chargée de l'évaluation des offres, qui a donné sa décision au SGA. Ce jeudi soir, une paire de mains inattendue a applaudi la nouvelle : celle d'Hervé Morin, l'ancien ministre de la Défense, et président du Nouveau Centre, qui rappelle que c'est lui qui, en novembre 2007, avait proposé le concept au président de la République.
Selon l'argumentaire du ministère, Bouygues était le mieux-disant en terme d'offre financière et présentait la meilleure qualité architecturale. "Les objectifs financiers seront tenus" affirme le ministère même si c'est en général, chaque année, la cour des Comptes qui apprécie la façon dont le ministère gère l'argent public. Une belle promesse, en tout cas, pour un dossier de location de 27 ans.
La signature du contrat doit intervenir "fin avril" apprend-on aussi. A moins, évidemment, que les deux autres concurrents malheureux, Eiffage et Vinci, n'exercent un recours au tribunal administratif, recours systématique, actuellement dans le secteur défense.
Le dossier de permis de construire serait alors déposé "au début de l'été (...) pour être délivré d'ici la fin 2011".
La date d'installation des effectifs n'a pour autant pas cessé de glisser, certains personnels emménageront plus tard que prévu.
En effet, la date de référence de 2014, longtemps brandie, mérite précision : l'installation en parcelle ouest ne débutera pas avant la fin 2014. Et seulement avril 2016 pour la parcelle est.
La décision n'aurait été prise qu'aujourd'hui, lors de la réunion de la commission chargée de l'évaluation des offres, qui a donné sa décision au SGA. Ce jeudi soir, une paire de mains inattendue a applaudi la nouvelle : celle d'Hervé Morin, l'ancien ministre de la Défense, et président du Nouveau Centre, qui rappelle que c'est lui qui, en novembre 2007, avait proposé le concept au président de la République.
Selon l'argumentaire du ministère, Bouygues était le mieux-disant en terme d'offre financière et présentait la meilleure qualité architecturale. "Les objectifs financiers seront tenus" affirme le ministère même si c'est en général, chaque année, la cour des Comptes qui apprécie la façon dont le ministère gère l'argent public. Une belle promesse, en tout cas, pour un dossier de location de 27 ans.
La signature du contrat doit intervenir "fin avril" apprend-on aussi. A moins, évidemment, que les deux autres concurrents malheureux, Eiffage et Vinci, n'exercent un recours au tribunal administratif, recours systématique, actuellement dans le secteur défense.
Le dossier de permis de construire serait alors déposé "au début de l'été (...) pour être délivré d'ici la fin 2011".
La date d'installation des effectifs n'a pour autant pas cessé de glisser, certains personnels emménageront plus tard que prévu.
En effet, la date de référence de 2014, longtemps brandie, mérite précision : l'installation en parcelle ouest ne débutera pas avant la fin 2014. Et seulement avril 2016 pour la parcelle est.
Le PACDG dans le canal de Suez (actualisé)
Le PACDG est entré ce matin dans le Canal de Suez, vient de signaler l'amiral Jean-Louis Kérignard, commandant le groupe aéronaval (GAN). Et, vient-il de confirmer, il n'y a pas vu la trace de deux navires iraniens qui ont défrayé la chronique hier.
Le GAN est attendu le 22 à Toulon, après 4 mois d'opérations.
Le GAN est attendu le 22 à Toulon, après 4 mois d'opérations.
La médaille
Deux journalistes bien connus de la place de Paris reçoivent actuellement la médaille de l'aéronautique, des mains du CEMAA. Il s'agit de Pierre Julien, RTL (1) et de Jean-Pierre Casamayou, d'Air&Cosmos (2).
(1) ancien des Sun der Land.
(2) ancien pilote de Transall.
(1) ancien des Sun der Land.
(2) ancien pilote de Transall.
mercredi 16 février 2011
L'actu du RC-East
Une patrouille de l'ISAF, vraisemblablement, donc, du BG Allobroges, a découvert une cache en Kapisa, ce matin. Selon le rapport d'activité de l'ISAF, les soldats ont découvert sept munitions de RPG et dix détonateurs.
On a par ailleurs appris qu'un soldat était mort en RC-East ce matin. Sa nationalité n'a pas été communiquée : on sait seulement qu'il n'est pas mort des suites des combats.
On a par ailleurs appris qu'un soldat était mort en RC-East ce matin. Sa nationalité n'a pas été communiquée : on sait seulement qu'il n'est pas mort des suites des combats.
mardi 15 février 2011
Jean Boulet est mort
Pilote emblématique (plus de 9.000 heures de vol dont 8.000 sur hélico), auteur de nombreux records et inspirateur de nombreuses vocations, Jean Boulet est mort cette nuit, à 91 ans. Il sera inhumé samedi matin à Aix-en-Provence.
Poyltechnicien, Sup'Aéro, pilote d'essais au centre d'essais en vols, il fut aussi le premier pilote français "éjecté" en 1953. Il détient, depuis 1972, le record d'altitude en hélicoptère, à plus de 12.000 mètres. Il avait aussi effectué le premier vol du légendaire Super Frelon.
Un hommage à sa carrière très riche est lisible, ici, sous forme de biographie.
Poyltechnicien, Sup'Aéro, pilote d'essais au centre d'essais en vols, il fut aussi le premier pilote français "éjecté" en 1953. Il détient, depuis 1972, le record d'altitude en hélicoptère, à plus de 12.000 mètres. Il avait aussi effectué le premier vol du légendaire Super Frelon.
Un hommage à sa carrière très riche est lisible, ici, sous forme de biographie.
Fâcherie franco-mexicaine : quelles conséquences ?
La soudaine escalade entre la France et le Mexique, autour du pourrissement du dossier de Florence Cassez, aura-t-elle des conséquences dans le domaine de la défense ? Plusieurs industriels sont intéressés à cette actualité un peu dure, comme Safran (1) et EADS, qui ont investi dans le pays. Le groupe européen avait prévu d'investir jusqu'à 500 M$ dans une usine venant renforcer sa station-service pour hélicoptères : c'est en tout cas ce qu'en attendaient les autorités mexicaines.
Ceci, à la faveur des positions du groupe dans le secteur pétrolier, mais aussi, désormais, dans le secteur gouvernemental. Le président mexicain vole en effet sur des hélicoptères français, et ses forces spéciales feront bientôt la même chose...
La France espérait bien consolider encore le parc, avec d'autres ventes de Cougar (2) -le nom local du Caracal- et du Panther, engin qui fait merveille, dans notre marine, pour lutter contre les narcos.
C'est bien sûr aussi dans ce dernier domaine que la France voulait développer une coopération authentique avec le Mexique, avec aussi, sans arrière-pensées, l'idée de placer aussi quelques bateaux.
Ces promesses de coopération et de contrats survivront-ils à la mauvaise humeur mexicaine ?
(1) Safran réalise au Mexique une activité essentiellement civile, intéressante, car placée, dans une zone à bas coûts salariaux, non loin des Etats-Unis.
(2) la France n'avait refusé aucun sacrifice, convoyant même des précieux Cougar -bien des Cougar français- pour un défilé de la fête nationale mexicaine, l'an dernier.
Ceci, à la faveur des positions du groupe dans le secteur pétrolier, mais aussi, désormais, dans le secteur gouvernemental. Le président mexicain vole en effet sur des hélicoptères français, et ses forces spéciales feront bientôt la même chose...
La France espérait bien consolider encore le parc, avec d'autres ventes de Cougar (2) -le nom local du Caracal- et du Panther, engin qui fait merveille, dans notre marine, pour lutter contre les narcos.
C'est bien sûr aussi dans ce dernier domaine que la France voulait développer une coopération authentique avec le Mexique, avec aussi, sans arrière-pensées, l'idée de placer aussi quelques bateaux.
Ces promesses de coopération et de contrats survivront-ils à la mauvaise humeur mexicaine ?
(1) Safran réalise au Mexique une activité essentiellement civile, intéressante, car placée, dans une zone à bas coûts salariaux, non loin des Etats-Unis.
(2) la France n'avait refusé aucun sacrifice, convoyant même des précieux Cougar -bien des Cougar français- pour un défilé de la fête nationale mexicaine, l'an dernier.
lundi 14 février 2011
Les RTD, le 1er mars
Défense & Stratégie organise le 1er mars les 5e rencontres Terre-Défense, sous la double présidence de Jean-Pierre Masseret et de Christophe Guilloteau. Avec, à la tribune,une bonne partie des généraux de l'armée de terre, dont, évidemment, le premier d'entre eux, mais aussi Thierry Ollivier (CDEF), Philippe Got (EMA/emploi) et Jean-Tristan Verna (SIMMT), des industriels, et même des réservistes -col (R) Pierre Bayle (ANRAT)-.
Autour d'une question d'actualité : "comment l'armée de terre doit-elle se préparer aux engagements de demain ?", prolongation d'interrogations initiées lors du dernier cercle Stratégia qui recevait Elrick Irastorza.
Renseignements et contact : contact@defense-et-strategie.fr.
Autour d'une question d'actualité : "comment l'armée de terre doit-elle se préparer aux engagements de demain ?", prolongation d'interrogations initiées lors du dernier cercle Stratégia qui recevait Elrick Irastorza.
Renseignements et contact : contact@defense-et-strategie.fr.
Audits...
L'inspection générale des armées (IGA) a récemment audité l'opération Atalante, qui lutte contre la piraterie en Océan Indien.
D'autre part, IGA et contrôle général auditent également, depuis plusieurs semaines, le dispositif de formation des militaires.
Un sujet qui passionne aussi la cour des comptes, qui s'est récemment penchée sur l'école de guerre.
D'autre part, IGA et contrôle général auditent également, depuis plusieurs semaines, le dispositif de formation des militaires.
Un sujet qui passionne aussi la cour des comptes, qui s'est récemment penchée sur l'école de guerre.
dimanche 13 février 2011
Blessés en vacances en famille : bilan
Sept familles de militaires blessés ont pu, dès cet été, être accueillies gratuitement pendant une semaine, dans un centre de l'IGESA, apprend-on de la DRH-MD. Ce protocole, mis en place par cette dernière et l'IGESA, avait été révélé sur ce blog : il profite aux blessés et à leur famille.
25 personnes ont pu en bénéficier, et "13 autres familles" doivent en profiter "dans les mois à venir" assure la DRH-MD.
25 personnes ont pu en bénéficier, et "13 autres familles" doivent en profiter "dans les mois à venir" assure la DRH-MD.
Une revendication de moins (actualisé)
Les campagnes Afghanistan compteront double dans le calcul des annuités de retraite : c'est une avancée (1), mais dont les suites sont encore floues, car on ignore notamment si l'avantage sera rétroactif (2) et s'il concernera indifféremment les membres des trois armées engagés sur ou au profit du théâtre. Peut-on exclure un équipage de Transall qui largue des palettes LMTGHOB au profit de COP en Afghanistan, au motif qu'il a décollé de Douchanbe (Tadjikistan) ? La même question se pose pour les marins du GAN : le doublement concerne-t-il les seuls pilotes, exposés au risque afghan, ou tous les marins ? Les mandats courts seront-ils, de la même façon exclus ? Et un gendarme, militaire, sera-t-il concerné ?
Bref, l'avancée mérite précision, et une attentive lecture des conditions.
Mais elle risque d'accentuer encore les mouvements de revendication dans le ministère, et ils ne manquent pas, même s'ils ne font pas les gros titres.
En première ligne, la révision du taux de solde opex. En ce qui me concerne, pas un militaire ne m'avait jamais parlé de la campagne double, par contre, si vous parlez plus d'un quart d'heure avec un militaire français qui part, opère ou rentre d'Afghanistan, ce sujet du taux de solde opex arrive irrémédiablement sur le tapis. C'est assez logique : les militaires sont des Français comme les autres, et l'argent qu'ils n'ont pas tout de suite les préoccupe plus que l'argent qu'ils n'auront sans doute pas de toute façon dans vingt ou trente ans.
Pour des raisons d'égalité de traitement, c'est un CEMA qui avait décidé que le taux de majoration de solde serait égal d'un théâtre à l'autre.
On le sait, cependant, les risques de l'Afghanistan et du Kosovo -pour ne prendre que cet exemple- ne sont pas tout à fait les mêmes. Même avec une réduction progressive des effectifs engagés en opex, il n'y a cependant aucune chance que cela change. Car pour changer ce taux -et en fait augmenter les majorations de ceux engagés en Afghanistan-, il faudrait engager plus d'argent tout de suite. Alors que donner le mérite d'une campagne double -mesure qui peut rendre populaire (3)- consiste à transférer le problème aux futurs gestionnaires de la France.
En deuxième ligne, discrète, les jeunes officiers supérieurs qui attendent le décret de leur revalorsation indiciaire, qui selon l'expression consacrée, a un peu "glissé" par rapport à la date prévue.
On attend aussi les suites -parfois annoncées en mars- du versement de la prime montagne. Qui, outre les montagnards de la 27e BIM, devrait bien concerner tous les spécialistes du domaine dans d'autres régiments (13e RDP, 1er RPIMa, etc). On explique cette prime par les qualifications nécessaires du domaine montagne, mais d'autres l'expliquent aussi par la nécessité d'entretenir l'entrain, alors que la BIM fournit désormais un mandat hiviernal chaque année en Afghanistan, et donc, proportionnellement, suit le rythme le plus effréné.
Chez les civils, la colère gronde, aussi, autour du problème de la revalorisation -promise- des TSEF, et des annonces -non suffisamment concrétisées- sur les prises de responsabilités des civils au sein des bases de défense.
(1) avancée, ou simple confirmation d'une information déjà donnée en CSFM en fin d'année dernière ?
(2) les premiers éléments ont été déployés en octobre 2001, il y a donc bientôt dix ans.
(3) et d'autant plus que la réforme des retraites est très mal passée dans les armées, concernées elles aussi.
Bref, l'avancée mérite précision, et une attentive lecture des conditions.
Mais elle risque d'accentuer encore les mouvements de revendication dans le ministère, et ils ne manquent pas, même s'ils ne font pas les gros titres.
En première ligne, la révision du taux de solde opex. En ce qui me concerne, pas un militaire ne m'avait jamais parlé de la campagne double, par contre, si vous parlez plus d'un quart d'heure avec un militaire français qui part, opère ou rentre d'Afghanistan, ce sujet du taux de solde opex arrive irrémédiablement sur le tapis. C'est assez logique : les militaires sont des Français comme les autres, et l'argent qu'ils n'ont pas tout de suite les préoccupe plus que l'argent qu'ils n'auront sans doute pas de toute façon dans vingt ou trente ans.
Pour des raisons d'égalité de traitement, c'est un CEMA qui avait décidé que le taux de majoration de solde serait égal d'un théâtre à l'autre.
On le sait, cependant, les risques de l'Afghanistan et du Kosovo -pour ne prendre que cet exemple- ne sont pas tout à fait les mêmes. Même avec une réduction progressive des effectifs engagés en opex, il n'y a cependant aucune chance que cela change. Car pour changer ce taux -et en fait augmenter les majorations de ceux engagés en Afghanistan-, il faudrait engager plus d'argent tout de suite. Alors que donner le mérite d'une campagne double -mesure qui peut rendre populaire (3)- consiste à transférer le problème aux futurs gestionnaires de la France.
En deuxième ligne, discrète, les jeunes officiers supérieurs qui attendent le décret de leur revalorsation indiciaire, qui selon l'expression consacrée, a un peu "glissé" par rapport à la date prévue.
On attend aussi les suites -parfois annoncées en mars- du versement de la prime montagne. Qui, outre les montagnards de la 27e BIM, devrait bien concerner tous les spécialistes du domaine dans d'autres régiments (13e RDP, 1er RPIMa, etc). On explique cette prime par les qualifications nécessaires du domaine montagne, mais d'autres l'expliquent aussi par la nécessité d'entretenir l'entrain, alors que la BIM fournit désormais un mandat hiviernal chaque année en Afghanistan, et donc, proportionnellement, suit le rythme le plus effréné.
Chez les civils, la colère gronde, aussi, autour du problème de la revalorisation -promise- des TSEF, et des annonces -non suffisamment concrétisées- sur les prises de responsabilités des civils au sein des bases de défense.
(1) avancée, ou simple confirmation d'une information déjà donnée en CSFM en fin d'année dernière ?
(2) les premiers éléments ont été déployés en octobre 2001, il y a donc bientôt dix ans.
(3) et d'autant plus que la réforme des retraites est très mal passée dans les armées, concernées elles aussi.
samedi 12 février 2011
Tigre : vers un souci de RAC
C'est un problème intervenu sur le rotor anti-couple (RAC) qui pourrait avoir obligé le hard landing d'un Tigre, à Lataband, en Surobi, vendredi dernier.
Ce composant est essentiel pour la pilotabilité d'un hélicoptère. Officiellement, l'enquête cherche encore à déterminer les causes de l'accident : cependant, dès jeudi après-midi, les idées semblaient claires sur ce qui avait pu se passer.
On ignore cependant, encore, ce qui est à l'origine de cette perte du RAC : pure rupture mécanique, ou suites d'une collision, avec un relief par exemple. Ce qui est déjà arrivé en Afghanistan.
Le vol en montagne est une discipline particulièrement exigeante : des navigants de l'ALAT s'étaient étonnés, l'an dernier, de la fermeture du centre de Gap, qui permettait d'entretenir cette culture. De surcroît alors que ce même centre venait d'accueillir un exercice européen de préparation à l'Afghanistan...
Ce composant est essentiel pour la pilotabilité d'un hélicoptère. Officiellement, l'enquête cherche encore à déterminer les causes de l'accident : cependant, dès jeudi après-midi, les idées semblaient claires sur ce qui avait pu se passer.
On ignore cependant, encore, ce qui est à l'origine de cette perte du RAC : pure rupture mécanique, ou suites d'une collision, avec un relief par exemple. Ce qui est déjà arrivé en Afghanistan.
Le vol en montagne est une discipline particulièrement exigeante : des navigants de l'ALAT s'étaient étonnés, l'an dernier, de la fermeture du centre de Gap, qui permettait d'entretenir cette culture. De surcroît alors que ce même centre venait d'accueillir un exercice européen de préparation à l'Afghanistan...
In the (Belgian) Navy (actualisé)
Ce n'est pas la célèbre chanson des Village People qu'entonne l'équipage du Louise-Marie, frégate de la noble marine belge, mais un autre succès des charts, Don't stop me now, de Queen. Ce clip n'avait, selon l'agence Belga, d'autre destination que les familles, mais comme toutes les images étonnantes produites par la vie militaire, c'est sur You Tube qu'il a fini.
Cet étonnant exercice de lien armée-nation permet de découvrir la frégate, de la poupe à la proue, et de la quille à la passerelle, l'équipage, pacha en tête, n'ayant pas hésité à donner de lui-même, dans des poses que mon confrère belge n'hésite pas à qualifier de "cocasse". J'abonde sur l'adjectif et conseille donc le visionnage de cette bonne tranche de vie navale.
D'ores et déjà, 25.000 internautes l'ont visionné.
Ne pas se prendre au sérieux n'empêche pas les résultats : Belga rappelle que la frégate avait notamment interpellé sept pirates, et recueilli six naufragés, pendant son engagement au sein d'Atalante.
Cet étonnant exercice de lien armée-nation permet de découvrir la frégate, de la poupe à la proue, et de la quille à la passerelle, l'équipage, pacha en tête, n'ayant pas hésité à donner de lui-même, dans des poses que mon confrère belge n'hésite pas à qualifier de "cocasse". J'abonde sur l'adjectif et conseille donc le visionnage de cette bonne tranche de vie navale.
D'ores et déjà, 25.000 internautes l'ont visionné.
Ne pas se prendre au sérieux n'empêche pas les résultats : Belga rappelle que la frégate avait notamment interpellé sept pirates, et recueilli six naufragés, pendant son engagement au sein d'Atalante.
Pour le fun, une autre bande-son, issue de l'US Navy.
vendredi 11 février 2011
Les jeunes amis du Mindef
Un des comptes Facebook du ministère de la Défense, intitulé "Parlons-Défense" a touché sa cible, si l'on en croit son instigateur, Laurent Teisseire, patron de la DICOD. En un mois, le compte avait fédéré 2.600 "amis" et continuerait à en engranger 150 par jour environ.
70% du public serait constitué par des 15-25 ans, cible privilégiée de ce compte.
70% du public serait constitué par des 15-25 ans, cible privilégiée de ce compte.
Le PM sur le PA demain
Le premier ministre passera demain quelques heures sur le porte-avions Charles de Gaulle, engagé dans des manoeuvres avec l'Arabie Saoudite, pays dans lequel François Fillon séjourne, avant de rallier les EAU.
Le PACDG, quant à lui, doit transiter par Suez, autour du milieu du mois, avant de rallier le port-base, le 22.
Le PACDG, quant à lui, doit transiter par Suez, autour du milieu du mois, avant de rallier le port-base, le 22.
Qui a obtenu une CVM ?
Si l'on en croit les précisions données ce mercredi par le CEMAT, sur les 977 croix de la valeur militaire attribuées en 2010, 12% l'ont été à des officiers, 32% à des sous-officiers, et 59% à des EVAT. Pour l'essentiel, pour leur conduite en Afghanistan.
jeudi 10 février 2011
Une nuit en Surobi
Les deux pilotes présents à bord du Tigre victime d'un hard landing vendredi soir en Afghanistan sont sortis du rôle 3 de KAIA, et l'un d'eux a déjà repris ses vols, a expliqué ce matin l'EMA, en reprenant la chronologie des évènements qui exclut "un tir insurgé", certitude déjà présente ce weekend.
Le Tigre a connu ses difficultés lorsque le chef de la patrouille, qui comprenait aussi un Caracal et un Cougar, a rebroussé chemin. C'est ce mouvement de "demi-tour" qui aurait empêché au reste de la patrouille de voir les difficultés rencontrées par le Tigre, et son poser dur, intervenu à 20 heures. On ignore cependant pourquoi l'appareil a dû se poser en urgence : l'EMA insiste sur les conditions météo, et renvoie aux résultats de l'enquête.
La mission de récupération a bien été menée, comme nous l'avons déjà indiqué, avec un Tigre, chargé de l'appui rens, un Caracal, chargé de l'évacuation médicale elle-même, et d'un "élément de sécurisation", de nature non précisée, à bord d'un Cougar. La récupération elle-même n'est intervenue qu'à 21h30. Pendant ce temps, l'équipage est resté seul dans une région potentiellement hostile.
Une patrouille d'Apache américains s'est chargée, toute la nuit, de veiller sur la zone, un petit exploit si l'on considère donc les conditions météo plus que passables. Une QRF terrestre, partie de Tora, a rallié dans le courant de la nuit. Chaque FOB fournit en permanence une force de réaction rapide, dont la valeur minimale représente une section d'infanterie augmentée des appuis.
Le Tigre est décrit comme "très endommagé". Son remplacement à Kaboul, "étudié", est "prévu à court terme".
Le Tigre a connu ses difficultés lorsque le chef de la patrouille, qui comprenait aussi un Caracal et un Cougar, a rebroussé chemin. C'est ce mouvement de "demi-tour" qui aurait empêché au reste de la patrouille de voir les difficultés rencontrées par le Tigre, et son poser dur, intervenu à 20 heures. On ignore cependant pourquoi l'appareil a dû se poser en urgence : l'EMA insiste sur les conditions météo, et renvoie aux résultats de l'enquête.
La mission de récupération a bien été menée, comme nous l'avons déjà indiqué, avec un Tigre, chargé de l'appui rens, un Caracal, chargé de l'évacuation médicale elle-même, et d'un "élément de sécurisation", de nature non précisée, à bord d'un Cougar. La récupération elle-même n'est intervenue qu'à 21h30. Pendant ce temps, l'équipage est resté seul dans une région potentiellement hostile.
Une patrouille d'Apache américains s'est chargée, toute la nuit, de veiller sur la zone, un petit exploit si l'on considère donc les conditions météo plus que passables. Une QRF terrestre, partie de Tora, a rallié dans le courant de la nuit. Chaque FOB fournit en permanence une force de réaction rapide, dont la valeur minimale représente une section d'infanterie augmentée des appuis.
Le Tigre est décrit comme "très endommagé". Son remplacement à Kaboul, "étudié", est "prévu à court terme".
Un don
La DICOD a offert à l'association reporters sans frontières (RSF) pour 30.000 euros de casques et gilets pare-balles, soit 15 kits complets de protection. Les gilets CIRAS, de la marque Eagle, ont déjà été employés par la BFST, puis distirbués aux OMLT et aux GTIA, en Afghanistan.
RSF prête, contre caution, ces kits de protection aux journalistes français opérant en zone de guerre. RSF m'a ainsi équipé à deux reprises, lors de reportages en Afghanistan.
L'association propose également des solutions d'assurance pour les journalistes opérant dans ces mêmes zones, a rappelé Jean-François Julliard, de RSF.
Jusqu'alors, RSF ne disposait que de frag de type S3. Sa dotation était réduite à sept pièces, ce qui rendait particulièrement fragiles les départs en reportage. Ainsi, lors de mes deux derniers départs, en 2008 et 2010, le casque était un peu petit pour ma grosse tête. Mais comme c'était le dernier, "on prend".
:))
RSF prête, contre caution, ces kits de protection aux journalistes français opérant en zone de guerre. RSF m'a ainsi équipé à deux reprises, lors de reportages en Afghanistan.
L'association propose également des solutions d'assurance pour les journalistes opérant dans ces mêmes zones, a rappelé Jean-François Julliard, de RSF.
Jusqu'alors, RSF ne disposait que de frag de type S3. Sa dotation était réduite à sept pièces, ce qui rendait particulièrement fragiles les départs en reportage. Ainsi, lors de mes deux derniers départs, en 2008 et 2010, le casque était un peu petit pour ma grosse tête. Mais comme c'était le dernier, "on prend".
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Indus en stock
Dans le jargon des militaires, on appelle cela un « soutex » pour « soutien aux exportations ». Lorsque le Mistral quittera Brest, le 28 février, pour une mission Jeanne d’Arc, il emportera dans ses cales des maquettes et des matériels militaires de 18 industriels de la Défense français.
Ces engins sont présentés à des clients potentiels tout au long du périple du BPC, qui doit revenir en France le 15 juillet. Au moins deux escales sont prévues chez deux bons clients de la France, qui souhaiteraient que ces derniers le deviennent encore plus : l’Inde et Singapour. Mais ce ne seront "pas les seules escales" explique l'état-major, sans plus d'explications. Un arrêt dans la première zone d'écoulement des produits français, le Moyen-Orient, semble incontournable.
Ce show-room flottant doit notamment relâcher à Singapour à l’occasion du salon IMDEX.
Secret commercial oblige, on ignore la nature précise des matériels emportés à bord. Mais on connaît, par contre, les industriels qui les promeuvent : Acmat, plusieurs filiales d’EADS (dont le fabriquant de lasers CILAS, et le missilier MBDA), la CNIM (qui a conçu les EDA-R, moyen de débarquement allié aux BPC), DCI (qui commercialise des services), DCNS, le GICAN, les fabricants de véhicules terrestres Panhard et Renault Trucks, ainsi que les électroniciens Sagem et Thales.
Pour ces derniers, pas de petites économies, alors que les prospections commerciales coûtent les yeux de la tête, particulièrement les salons professionnels. Le transport par BPC est aussi une garantie de protection des secrets technologiques, que d’autres moyens n’apportent pas non plus forcément.
Enfin, et dans certains cas, les présenter à bord du BPC, ou en interaction avec celui-ci, permet de présenter les matériels avec ceux qui les utilisent. Et les chefs d’états-majors considèrent souvent, à juste titre, que ce sont les militaires eux-mêmes qui sont les meilleurs commerciaux des produits français.
Le Mistral avait déjà effectué un Soutex de ce type en début de carrière, emportant notamment dans ses flancs des matériels fournis par EADS (drones notamment), lors d’un périple au moyen et en extrême-orient.
Le Mistral emportera 135 élèves officiers, dont 14 lieutenants de l’armée de terre (St Cyr/Coetquidan) et 18 étrangers (allemand, brésilien, malaisien, béninois, togolais, marocain, koweitien…). Le BPC emportera en outre 200 marsouins du 3e RIMa, et quatre hélicoptères de l’armée de terre (deux Puma, deux Gazelle).
Medic'Hos à Djibouti, la suite
Le service de santé a commencé cette semaine la deuxième édition à Djibouti de son exercice Médic'Hos, destiné à l'aguerrissement des équipes médicales.
Ce n°2 est singulier, avec la participation des forces spéciales, notamment le Commando Arta et de moyens aériens. Un Masca (mass casualty) a aussi été organisé sur la FOB de la 13e DBLE, à proximité du CECAP.
Cet exercice mené par le CITERA (centre d'instruction des techniques de réanimation) de Lyon est rendu possible par l'appui direct du HMC Bouffard et de la 13e DBLE, qui étaient déjà engagées l'an dernier, pour la première.
Tous les acteurs médicaux des GTIA partant en Afghanistan disposent d'une formation Médic'Hos, comme ce sera prochainement le cas pour les équipes du 27e BCA, appelé à prendre le mandat d'hiver en Kapisa.
Ce n°2 est singulier, avec la participation des forces spéciales, notamment le Commando Arta et de moyens aériens. Un Masca (mass casualty) a aussi été organisé sur la FOB de la 13e DBLE, à proximité du CECAP.
Cet exercice mené par le CITERA (centre d'instruction des techniques de réanimation) de Lyon est rendu possible par l'appui direct du HMC Bouffard et de la 13e DBLE, qui étaient déjà engagées l'an dernier, pour la première.
Tous les acteurs médicaux des GTIA partant en Afghanistan disposent d'une formation Médic'Hos, comme ce sera prochainement le cas pour les équipes du 27e BCA, appelé à prendre le mandat d'hiver en Kapisa.
Externalisalition : des projets à l'étude
Outre des projets déjà bien connus, comme la cession de l'usufruit des satellites Syracuse et de la fonction habillement (1), le ministère de la Défense étudie déjà deux autres sujets, plus directement opérationnels. Il s'agit, selon le député Louis Giscard d'Estaing, du renouvellement de la flotte d'avions de surveillance maritime de la marine, et d'autre part, d'une flotte de véhicules tactiques non protégés, pour laquelle, les "études préalables ont déjà commencé".
(1) une fonction qui couvrirait entre 170 et 190 MEUR, pour un stock estimé à 750 MEUR.
(1) une fonction qui couvrirait entre 170 et 190 MEUR, pour un stock estimé à 750 MEUR.
mercredi 9 février 2011
Sus aux pirates au large de Réunion et Maurice
Les maneouvres franco-mauriciennes, qui ont commencé lundi et dureront jusqu'au vendredi 18, tournent cette année sur la lutte contre la piraterie comme le raconte "Le Mauricien". Elles engagent une centaine de miilitaires des deux pays, dont 65 des FAZSOI.
Un exercice de libération d'otages doit être mené avec le concours des deux Fennec et d'un des Transall de l'ETOM. Au niveau de la surface, le 2e RPIMa engage son groupe d'assaut-mer, le Batral La Grandière.
Maurice engage 17 commandos de la National Coast Guard, 18 membres du Groupement d'intervention de la police mauricienne (GIPM) attachés à la Special Mobile Force (SMF) et des éléments de la Special Supporting Unit (SSU), précise le journal.
La multiplication des actes de piraterie dans le canal du Mozambique donne aux FAZSOI, implantées à La Réunion, à Mayotte et sur les Iles Eparses, une légitimité totale pour travailler ce sujet.
Un exercice de libération d'otages doit être mené avec le concours des deux Fennec et d'un des Transall de l'ETOM. Au niveau de la surface, le 2e RPIMa engage son groupe d'assaut-mer, le Batral La Grandière.
Maurice engage 17 commandos de la National Coast Guard, 18 membres du Groupement d'intervention de la police mauricienne (GIPM) attachés à la Special Mobile Force (SMF) et des éléments de la Special Supporting Unit (SSU), précise le journal.
La multiplication des actes de piraterie dans le canal du Mozambique donne aux FAZSOI, implantées à La Réunion, à Mayotte et sur les Iles Eparses, une légitimité totale pour travailler ce sujet.
Des avions et des ministres
Après deux cas perturbants pour les citoyens et contribuables français, le président de la République vient d'indiquer à ses ministres, en conseil, qu'ils devront désormais "privilégier" les vacances en France.
Cela aura le mérite d'épargner donc des heures de vol de la flotte gouvernementale, et les effectifs de police chargés de la protection des ministres.
Un député de la majorité, Eric Ciotti, affirmait ce matin au micro de France Info que ce sont les conditions de sécurité précaires de l'Egypte qui avaient obligé le premier ministre, pendant ses vacances, à profiter de moyens de transport gouvernementaux locaux.
Qui irait, cependant, avec sa famille, dans un pays dangereux, pour des vacances ?
Dans la transcription qui vient d'être communiquée, Nicolas Sarkozy admet cependant que des exceptions pourraient être faites à cette règle de vacances françaises. " Les invitations à l’étranger seront autorisées par le Premier ministre, en accord avec la cellule diplomatique de la Présidence de la République, pour examiner leur compatibilité avec la politique étrangère de la France. Leurs modalités seront examinées par le Secrétariat Général du Gouvernement, qui les autorisera ou les interdira".
Rien, cependant, dans ce texte, ne semble préciser si des membres du gouvernement pourront accepter des invitations par des industriels, et voyager à bord de leurs avions. Pendant leurs vacances françaises, bien sûr.
Cela aura le mérite d'épargner donc des heures de vol de la flotte gouvernementale, et les effectifs de police chargés de la protection des ministres.
Un député de la majorité, Eric Ciotti, affirmait ce matin au micro de France Info que ce sont les conditions de sécurité précaires de l'Egypte qui avaient obligé le premier ministre, pendant ses vacances, à profiter de moyens de transport gouvernementaux locaux.
Qui irait, cependant, avec sa famille, dans un pays dangereux, pour des vacances ?
Dans la transcription qui vient d'être communiquée, Nicolas Sarkozy admet cependant que des exceptions pourraient être faites à cette règle de vacances françaises. " Les invitations à l’étranger seront autorisées par le Premier ministre, en accord avec la cellule diplomatique de la Présidence de la République, pour examiner leur compatibilité avec la politique étrangère de la France. Leurs modalités seront examinées par le Secrétariat Général du Gouvernement, qui les autorisera ou les interdira".
Rien, cependant, dans ce texte, ne semble préciser si des membres du gouvernement pourront accepter des invitations par des industriels, et voyager à bord de leurs avions. Pendant leurs vacances françaises, bien sûr.
Une auxsan blessée en Afghanistan
Une femme figure parmi les militaires blessés début février dans un VABSAN du BG Allobroges, a révélé ce matin le CEMAT (1). Elle serait un des deux auxsan touchés par l'explosion d'un IED, que nous avions rapporté jeudi. L'engin aurait sauté lors de la phase de démontage de l'opération Storm Lightning 1, en vallée de Tagab, expliquait alors l'EMA.
Un autre auxsan avait été aussi blessé, tandis que le médecin-chef du BG Allobroges et son infirmière étaient moins touchés (2).
C'est, selon le CEMAT, la première femme blessée en opérations en Afghanistan, ce qui a permis au patron de l'armée de terre de rappeler que la mort ne s'arrête pas aux spécialités, aux grades : quatre officiers, huit sous-officiers et neufs EVAT sont morts l'an dernier en opérations.
(1) au cercle Strategia de Defense et Stratégie.
(2) un OMLT et n maître-chien du CPA30 avaient également été auparavant, par balles.
Un autre auxsan avait été aussi blessé, tandis que le médecin-chef du BG Allobroges et son infirmière étaient moins touchés (2).
C'est, selon le CEMAT, la première femme blessée en opérations en Afghanistan, ce qui a permis au patron de l'armée de terre de rappeler que la mort ne s'arrête pas aux spécialités, aux grades : quatre officiers, huit sous-officiers et neufs EVAT sont morts l'an dernier en opérations.
(1) au cercle Strategia de Defense et Stratégie.
(2) un OMLT et n maître-chien du CPA30 avaient également été auparavant, par balles.
Un rapport lancé sur les SMP
La commission de défense de l'assemblée nationale va se pencher sur les sociétés militaires privées (SMP) et assimilées. Un tel rapport, dont l'évidence n'est pas à discuter, a été semble-t-il longtemps dans l'air, avant que la commission ne décide, hier soir, de voter pour son lancement.
La commission a également décidé hier le principe d'une mission en Afghanistan, là aussi, à l'intérêt indiscutable. C'est moins évident, sauf à avoir des détails, pour une mission décidée en... Nouvelle-Calédonie.
La commission a également décidé hier le principe d'une mission en Afghanistan, là aussi, à l'intérêt indiscutable. C'est moins évident, sauf à avoir des détails, pour une mission décidée en... Nouvelle-Calédonie.
Le BG Bison n'est plus
Le CEMAT sera cet après-midi à Brive pour la dissolution du battle group Bison, formé autour du 126e RI. Ce GTIA avait opéré en Surobi, avant d'être relevé par le 2e RIMa, en décembre.
Un "plan hommages" chez le GMP
Dans le dernier numéro d'Inflexions, le gouverneur militaire de Paris détaille un plan méconnu, celui que les services du général Bruno Dary mettent en oeuvre, à chaque fois que la France perd un de ses soldats. Il avait été formalisé après l'attaque de Bouaké, en 2004.
Entre autres détails, forcément méconnus, on apprend que c'est la garde républicaine qui escorte le convoi mortuaire tout au long de ses déplacements, dès l'arrivée sur le sol français.
Entre autres détails, forcément méconnus, on apprend que c'est la garde républicaine qui escorte le convoi mortuaire tout au long de ses déplacements, dès l'arrivée sur le sol français.