Alain Juppé vient de préciser aux députés des commission de la défense et des affaires étrangères l'opération d'interception effectuée par les forces spéciales, au Sahel, il y a plus d'une semaine. "Le déroulement est connu au fur et à mesure", a-t-il plaidé, pour expliquer la difficulté à connaître précisément les faits, plus d'une semaine après. C'est en effet courant, et encore plus dans le cas d'opérations menées par les forces spéciales. Il a par exemple constaté que des films pris par un Atlantique à 8 km du lieu des combats ne s'interprète pas forcément en quelques minutes.
Selon lui, ce sont deux groupes actions, soit 20 commandos, qui ont pu débarquer des trois Cougar du 4e RHFS engagés sur place, pour intercepter trois véhicules 4x4: un blanc, un bleu et un beige.
Un des otages, retrouvé à 300 m du convoi, a été tué à bout touchant d'une balle dans la bouche.
On a retrouvé dans le corps du deuxième, partiellement brûlé, cinq balles. Mais, a-t-il rappelé, le procureur de Paris n'a pas pu encore déterminer avec certitude que la mort de notre compatriote est lié à ces balles.
En tout état de cause, le ministre assure que les balles qui ont tué nos deux compatriotes proviennent de "Kalachnikov". Précision utile et décisive, puisqu'effectivement, le 7,62x39 n'est pas utilisé dans l'armée française, qui détient, par ailleurs, des armes tirant en 7,62 mm, notamment des fusils de précision, des mitrailleuses portables (Minimi), ou des mitrailleuses de portière.
La députée du Nord, Françoise Hostalier, a pour sa part remercié le ministre de la Défense pour ses explications, ainsi que "les forces françaises qui ont fait tout ce qu'elles pouvaient pour sauver" nos deux compatriotes.