Les trois actuels CEM ont été, ensemble, major généraux de leurs armées, à la même époque, d'où la forte entente qui anime ce trio. Une telle concordance de parcours ne sera vraisemblablement reproduite avec leurs successeurs. (crédit : JMT)
Même si le poste de CEMM est le plus prestigieux, deux autres vont aussi, potentiellement, être libérés, après qu'aura été attribué celui de patron de la marine : celui de major-général, et celui d'inspecteur général marine.
La question se règlera au mois d'août, quand doit intervenir la succession, si l'on reste sur le calendrier initial. Une prolongation de plusieurs mois de l'amiral Pierre-François Forissier, l'actuel CEMM, restant théoriquement possible. Son mandat court jusqu'au 4 août 2011.
Deux noms sortent bien, pour l'instant, pour le poste de CEMM, celui de l'amiral Benoît Chomel de Jarnieu (55 ans), l'actuel major, et donc, de facto, le meilleur connaisseur de la maison. Et celui de l'amiral Bernard Rogel : il fut en son temps le chef de cabinet du général Georgelin, ce qui est un bon perchoir pour voir les choses. Et il est aujourd'hui sous-chef ops de l'EMA, ce qui est le coeur des opérations. Il aurait, disent certains, la préférence du CEMA, et vient de fêter, le 5 janvier, ses 55 ans.
Néanmoins, deux profils alternatifs sont à considérer, selon plusieurs et fins observateurs. Sans doute du fait de leur parcours opérationnel, riche, et de leurs derniers postes.
L'amiral Olivier Lajous, sorti du rang, est un exemple particulièrement vivant du système de promotion militaire, qui permet à un simple marin d'évoluer jusqu'à quatre étoiles. C'est aussi sans doute pour cela qu'on a confié à cet officier brillant, connu pour sa modestie, qui fut aussi, brièvement, acteur (dans Goldeneye) et communicant (chef du Sirpa Marine), les clés de la DPMM. ll fêtera ses 56 ans le 7 février prochain.
L'amiral Xavier Païtard (56 ans, 2800 heures de vol, 550 appontages), directeur de cabinet de deux ministres de la Défense (MAM, Hervé Morin), dispose aussi du parcours opérationnel le plus riche, avec un engagement comme pilote de chasse dans ... l'US Navy (1) à La Grenade et au Liban (1983), et une contribution incontournable à l'arrestation de Bob Denard, comme pacha de frégate (1995). Il est aujourd'hui à Bruxelles.
On le comprend, ces quatre profils sont extrêmement différents, et il est aujourd'hui extrêmement hasardeux de prédire comment ils seront valorisés, et à quels postes. La donne financière est, en tout cas, déjà connue : les futurs responsables de la marine auront, comme ceux des autres armées, moins d'argent à gérer que leurs prédécesseurs.
(1) cette participation méconnue est développée dans le hors série de RAIDS consacrée aux 100 ans de l'aéronavale.