Alors que les avions du groupe aéronaval attaquent leur troisième semaine de présence au-dessus de l'Afghanistan, et que l'aéronautique navale achève sa 100e année d'existence, replongeons-nous, pendant quelques jours, aux sources du domaine.
Le premier avion est livré à la marine le lendemain de noël 1910, et opère depuis le terrain de Toussus-le-Noble (Yvelines) –là où existe encore pour quelques mois aujourd’hui un établissement aéronaval, qui doit être prochainement dissout. Son premier pilote est le LV Byasson, qui se tuera tragiquement l’année suivante, lors d’un vol à Coignières (Yvelines), le 11 avril. L’appareil, un biplan Maurice Farman, a coûté 25.000 francs de l’époque (90.219 euros d’aujourd’hui)… Trois semaines plus tard, le 18 janvier, Eugene Ely réalise aux Etats-Unis le premier appontage sur le cuirassé USS Pennsylvania (Ely avait déjà été le premier à décoller d’un croiseur, l’USS Birmingham, le 14 novembre 1910), montrant la voie à suivre, mais il faudra du temps, beaucoup de temps, pour que la France puisse disposer d’une force opérationnelle de porte-avions…
Avec Byasson sont formés six enseignes de vaisseau : Conneau, Cayla, Delage, Devé, Hautefeuille, Lafon, formant l’embryon de l’aéronavale française.
Un deuxième appareil, un hydroaéroplane Canard fabriqué par les frères Voisin, est acquis en décembre 1911. La même année, la première base aéronavale est créée à Saint-Raphaël –c’est un parc d’attraction aujourd’hui-, et l’aéronavale dispose d’un bâtiment porte-hydravions, le Foudre, converti d’un ancien porte-torpilleurs. C’est de ce bâtiment que le constructeur René Caudron effectue le premier décollage d’un navire français, le 8 mai 1914, avec un biplan Caudron G3.
Les articles du centenaire de l'aéronavale, traité par ce blog, sont visibles ici.